Des combats acharnés se poursuivent dimanche dans la bande de Gaza tandis qu'Israël a mené des opérations en Cisjordanie, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant réaffirmé son opposition à une "souveraineté palestinienne".
Israël doit "s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace" et cette exigence "contredit la demande de souveraineté palestinienne", a expliqué M. Netanyahu lors d'un entretien téléphonique vendredi avec le président américain Joe Biden, selon le bureau du Premier ministre.
Jeudi, M. Netanyahu avait déjà affirmé qu'Israël devait contrôler la sécurité de "l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain", englobant la Cisjordanie occupée et Gaza.
Le conflit, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre et qui entre dans son 107e jour, met à l'épreuve ses relations avec son principal allié et soutien américain, en particulier sur la question, centrale pour l'après-guerre, d'une solution à "deux Etats".
- "Illusion" -
Joe Biden "croit toujours à la perspective et à la possibilité" d'un Etat palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", avait indiqué la Maison Blanche après l'échange téléphonique.
"L'illusion que Biden prêche en faveur d'un Etat de Palestine (....) ne dupe pas notre peuple", a réagi samedi le Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a pour sa part affirmé que "le droit du peuple palestinien" à un Etat devait être "reconnu par tous" et que tout "déni" était "inacceptable".
L'attaque sanglante du mouvement islamiste a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre.
Israël, qui a juré "d'anéantir" le Hamas, pilonne en représailles le petit territoire où 24.927 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, ont été tuées par les bombardements et les opérations militaires, selon un bilan samedi du ministère de la Santé du Hamas.
Au moins 1,7 million de personnes ont été déplacées par la guerre, selon des chiffres révisés de l'Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
M. Netanyahu rejette les appels de l'ONU et de la communauté internationale pour un cessez-le-feu humanitaire alors que Washington a appelé Israël à limiter le nombre des victimes civiles à Gaza.
- Tracts des otages -
Dimanche, le Hamas a rapporté des dizaines de frappes aériennes et tirs d'artillerie dans la bande de Gaza, affirmant que les forces israéliennes avaient visé les environs des hôpitaux Nasser et Al-Amal dans la ville de Khan Younès (sud), désormais épicentre des opérations militaire.
Des dizaines de corps "sont toujours sous les décombres", a déclaré le mouvement islamiste palestinien.
Selon des témoins à un correspondant de l'AFP, l'armée d'Israël a également repris les assauts autour du camp de réfugiés de Jabaliya dimanche matin.
Par ailleurs, l'armée israélienne conduit plusieurs opérations en Cisjordanie, à Hébron, Qalqilya et Jénine, a indiqué l'agence de presse palestinienne WAFA. Des patrouilles et des arrestations ont eu lieu, assure la même source, qui a fait état de deux maisons démolies à Hébron. Elles appartenaient à des combattants palestiniens.
L'armée israélienne a largué samedi sur Rafah des tracts montrant des photos des otages et appelant les habitants la ville, où s'entassent des dizaines de milliers de déplacés, à partager toute information à leur sujet.
Selon Israël, 132 otages se trouvent toujours dans le territoire. Au moins 27 auraient été tués, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres israéliens.
A Tel-Aviv, des milliers d'Israéliens se sont rassemblés samedi pour exiger le retour des otages détenus depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza et réclamer le départ du Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé notamment de poursuivre la guerre pour se maintenir au pouvoir.
- Raid sur Damas -
Entré dans son quatrième mois, le conflit exacerbe les tensions entre Israël et l'"axe de la résistance" qui rassemble autour de l'Iran le Hamas, le Hezbollah libanais, les Houthis yéménites et des groupes irakiens, faisant craindre une embrasement régional.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a menacé Israël de représailles après la mort d'au moins cinq militaires iraniens samedi à Damas dans une frappe attribuée à Israël par les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran. Selon les médias iraniens, l'attaque a notamment visé le chef en Syrie du renseignement de la Force Qods, l'unité d'élite chargée des opérations extérieures.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire à l'AFP.
A la frontière israélo-libanaise où les échanges de tirs sont quotidiens, un civil et un membre du Hezbollah ont été tués dans une frappe israélienne sur leur voiture, selon l'agence officielle ANI et le mouvement islamiste.
Dans l'ouest de l'Irak, 15 roquettes ont visé une base abritant des soldats américains et de la coalition internationale antijihadistes, faisant un blessé grave, selon des responsables irakiens et américains. L'attaque a été revendiquée par la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran.
Le Pentagone a en outre annoncé samedi avoir "détruit" un missile antinavire des Houthis, dans de nouvelles frappes qualifiées d'"autodéfense" face aux attaques répétées des rebelles yéménites contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.
1 Commentaires
Heureusement qu au Senegal nous avons nos confreries.Protegeons les
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