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Plan de santé maternelle dans les pays pauvres : L'exclusion de l'avortement divise le Canada

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Plan de santé maternelle dans les pays pauvres : L'exclusion de l'avortement divise le Canada
La décision du Premier ministre du Canada Stephen Harper d'exclure l'avortement du plan sur la santé maternelle des pays pauvres qui doit être soumis aux pays du G8 en juin prochain, divise fortement la classe politique et les Ong du Canada. Face aux critiques acerbes et soutenues de l'opposition et de la société civile, le gouvernement canadien a dû jouer des solidarités autour du Premier ministre pour sonner la riposte. Surtout que l'Agence canadienne pour le développement international (Acdi), cheville ouvrière du Canada dans le monde, souhaiterait inclure le concept ‘d'avortement sécuritaire’ dans le plan. L'urgence est réelle. Dans les pays en développement, une femme meurt chaque minute à cause de complications liées à la grossesse ou à l'accouchement.

(Correspondant permanent à Montréal) - L'initiative canadienne de sauver la santé maternelle et la mortalité infantile dans les pays en voie de développement cherche un consensus majeur au sein de la classe politique et la société civile du pays. L'absence d'un consensus national pourrait saborder cette initiative majeure du Canada qui cherche à reprendre sa place dans le leadersphip en matière d'aide au développement et surtout à réussir ‘son’ sommet du G8 en juin. L'opposition a profité de la période des questions-réponses au début de cette semaine à l'Assemblée pour faire un tir groupé contre la décision des conservateurs. L'opposition accuse le gouvernement d'être incohérent dans ses positions en refusant de financer l'avortement à l'étranger, alors qu'il est permis au Canada. ‘Ça prouve leur hypocrisie. Ils refusent que le droit à l'avortement existe à l'étranger, c'est une façon de commencer à l'interdire ici’, a dénoncé le chef du Bloc québécois fédéral, Gilles Duceppe. Le néo-démocrate indique pour sa part que ‘ça montre clairement que le gouvernement est toujours sur une voie plutôt idéologique que rationnelle’. Paul Dewar, porte-parole du Npd : ‘Je pense que c'est une réaction d'un gouvernement réactionnaire. Et ils sont tellement inquiets que quiconque parle du mot “A” que toute mention les mène à vouloir mettre le couvercle dessus’.

Les sons discordants ne viennent pas seulement du camp de l'opposition. Chez les conservateurs, des voix se sont élevées pour dénoncer l'exclusion de l'avortement. Belinda Stronach, ancienne ministre libérale sous Paul Martin et ancienne candidate à la direction du Parti conservateur, arrivée deuxième derrière Stephen Harper, affiche clairement son opposition. ‘Mon opinion est que chaque femme, dans les pays en développement, en Afrique ou peu importe dans le monde, devrait avoir le même accès à l'avortement que les femmes ici au Canada. Il n'y a personne selon moi qui choisit de se faire avorter pour le plaisir’, a indiqué Mme Stronach.

La controverse de l'Acdi

La révélation par la presse canadienne d’une recommandation favorable de l'Acdi auprès du gouvernement pour l'avortement sécuritaire dans les pays pauvres a semé une panique au sein des autorités fédérales. Selon un document obtenu par la presse canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, l'Acdi comptait bel et bien l'avortement parmi les mesures qu'elle estimait nécessaires afin d'atteindre les objectifs que prévoit de promouvoir Ottawa auprès de ses partenaires du G8. Pour l'Acdi, l'accès à des services d'avortement sécuritaire permettrait de sauver des vies. L'Agence, à travers un document sur la question remis au ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, attirera l'attention de cette dernière sur le fait que chaque année, quelque 500 000 femmes perdent la vie pendant leur grossesse ou en couches. Neuf millions d'enfants meurent avant l'âge de 5 ans.

Le document indique aussi qu'‘environ 2,5 millions d'adolescentes ont recours à des avortements non-sécuritaires chaque année et ont tendance à souffrir de complications plus graves. À l'échelle mondiale, les complications des avortements non-sécuritaires causent 13 % des décès maternels’.

Seulement du côté des plus hautes autorités fédérales, on fait la fine bouche sur les recommandations de l'agence. La ministre Oda montera au créneau pour indiquer que la décision d'exclure l'avortement du plan est une décision prise par l'ensemble du gouvernement.‘Cette année, au G8, nous allons prendre des actions qui ont un bon rapport coût-efficacité et qui sont fondées sur des preuves, afin de sauver le plus de vies de mères et d'enfants dans les pays en développement, particulièrement en Afrique’, s'est vantée la ministre Oda en Chambre des députés.

 



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