La République de Mauritanie voisine a failli renouer encore avec les démons de la division, de la confusion et des putschs sanglants à la veille pourtant d’un référendum constitutionnel prévu le dimanche 26 juin prochain, espoir de tout un peuple. On apprenait depuis Dakar en effet, hier lundi 19 juin qu’un coup de force à forte consonance tribale a été déjoué par les hommes forts de Nouakchott sans effusion de sang, confirment des témoins joints au téléphone. Elle serait le fait de la famille et de la tribu de l’ex-président déchu, Maouya Ould Taya renversé par la junte militaire en place.
Les autorités de la transition en Mauritanie viennent de déjouer à la veille du référendum constitutionnel fruit d’un consensus pourtant laborieusement acquis auprès de la classe politique et de l’essentielle de la société civile mauritanienne, un coup de force à forte consonance tribale. Selon des sources concordantes jointes depuis Dakar hier, lundi 19 juin, un projet de coup de force à la veille de la votation populaire visant à doter le pays d’une nouvelle Constitution, prévue le dimanche 26 juin prochain, des mercenaires notamment des Touaregs qui sont à la lisière de Transsaharienne, notamment à la frontière avec le Mali, avaient été infiltrés dans le pays avec l’intention de créer une situation de confusion propice à coup d’Etat purement et simplement. Les autorités du pays, mis au courant depuis longtemps, avaient pris le parti de laisser les choses en l’état et de suivre les gens impliqués jusqu’au moment opportun, dans le dessein d’opérer des arrestations sur la base de l’accumulation d’un maximum de preuves et d’éléments probants. Le nouveau régime de transition en Mauritanie ne voulant certainement pas récidiver cette justice expéditive qui avait marqué le règne de Ould Taya. C’est ainsi qu’elles ont fait preuve de patience dans cette affaire tout en restant vigilantes.
Au finish, on s’est rendu compte, hier à Nouakchott, que tous les éléments impliqués et arrêtés sont de la tribu (les Samassides) et de la famille de Ould Taya, affirment nos sources. Le cerveau de l’affaire serait l’ancien consul à Dakar de la Mauritanie, Mohammed Ali que d’aucuns au Sénégal même taxaient de grand activiste. L’homme, un ancien commerçant à Nouakchott avait été bombardé consul au Sénégal avant d’être nommé Ambassadeur à l’Unesco et en Arabie Saoudite par la grâce de Taya « sa famille ». On cite également parmi ses complices ou ses co-auteurs, d’anciens colonels, notamment le colonel Ould Vaida, un Haratine de la Tribu de Taya que ce dernier avait placé à la tête de la garnison de Jreida où les officiers négro-africains avaient été torturés, voire suppliciés avant d’être passés aux armes alors que la tentative de putsch dont ils étaient accusés n’avait même pas connu… un début d’exécution. Le colonel Ould Vaida était ainsi considéré comme le tortionnaire attitré de Jreida. On indexe aussi parmi les « comploteurs », le colonel Chrouf, ancien commandant d’une force spéciale créée par Ould Taya. Cet officier supérieur est regardé aussi comme le principal tortionnaire des « Cavaliers du changement » accusés dans la tentative de coup de force du 8 juin 2003. L’opinion mauritanienne le voit comme le véritable meurtrier du colonel Ould Ndiayane, l’ancien Chef d’Etat major de l’armée mauritanienne tué lors du putsch. Sur ordre de Taya ?
Last but not list, l’ancien commandant de la marine nationale, le colonel Abderrahmane Ould Lekwar et son fils sont comptés parmi les conspirateurs. Son rejeton, Minnih Ould Lekwar se présente comme un homme d’affaires prospère mais qui en réalité ne fait que gérer les bateaux de pêche acquis frauduleusement dit-on, par son père auprès de la marine nationale. A leur suite, un dénommé Ahmed Ould Saleck qui était à la tête d’un organisme controversé de la société civile pompeusement appelé « Démocratie sans frontière », perçue à Nouakchott comme une simple officine au service de l’ancien chef d’Etat mauritanien déposé et qui récemment, s’était signalé par de violents articles contre les autorités de la transition. Tout ce beau monde est proche, assure-t-on en Mauritanie, de l’ancien dictateur, Mouaya Ould Taya que certains n’hésitent pas dans la capitale mauritanienne à présenter comme le bailleur et le bénéficiaire du coup de force déjoué.
Il est cependant regrettable, au moment où la Mauritanie voisine désire et s’engage résolument dans la voie de la démocratie en organisant les différentes étapes de mis en place et de consolidation des institutions d’une République moderne et démocratique avec un référendum prévu dimanche prochain, des élections législatives et locales en octobre prochain et une présidentielle où ne participent nullement les acteurs de la transition actuelle, le 7 mars 2007, que l’on tente encore de plonger ce pays dans les profondeurs de la nuit.
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