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Politique

A batons rompus avec Djibo KA : Ce qui m'oppose à NIASSE et TANOR...

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A batons rompus avec Djibo KA : Ce qui m'oppose à NIASSE et TANOR...
Il passe pour être une icône de la classe politique. Tantôt soutien de Diouf, tantôt allié à Wade, ses choix politiques déroutent certains. Lui, n'est jamais dérouté. Et suit sa trajectoire. Après l'élection de son candidat au premier tour, Djibo Leïty Kâ revient, dans cet entretien à bâtons rompus, sur les considérations générales d'après scrutin, ses relations avec Niasse et Tanor et sur ses ambitions présidentielles.

Wal Fadjri : Vous avez été, avec Moustapha Niasse, dans le cabinet de Senghor. Avec Tanor Dieng, vous avez milité au Parti socialiste. Ce qui vous a séparés, c'est ce qu'il est convenu d'appeler le ‘congrès sans débat’. Peut-on savoir ce qui, fondamentalement, vous oppose ?

Djibo Kâ : Rien, personnellement, ne m'oppose à personne. J'ai dépassé le stade où je peux avoir des oppositions crypto-personnelles avec quelqu'un. C'est trop tard. J'ai atteint un âge et une expérience de la vie tels que ces questions sont, à mon niveau, subsidiaires. J'ai été dans le cabinet de Senghor avec Moustapha Niasse qui est mon grand-frère. J'ai été dans le même cabinet du président Senghor avec Ousmane Tanor Dieng que j'ai emmené dans ce cabinet. J'ai été adjoint de Moustapha Niasse dans ce cabinet comme directeur de cabinet. C'est la vie. Après, chacun a eu sa carrière administrative, ministérielle, etc. Ce n'est pas parce que les gens ont eu des voies différentes qu'ils ont des oppositions personnelles. J'ai tellement d'amis dans le Parti socialiste - dans beaucoup de partis, d'ailleurs - qu'il m'est impossible de penser à des oppositions crypto-personnelles. Le congrès dont vous parlez, ce n'est pas moi qui l'ai qualifié de ‘congrès sans débat’. Tout le monde l'a constaté et je l'ai écrit dans mon livre (Ndlr : Un petit berger au service de la République et de la démocratie). Tout ce que je fais, je réfléchis et j'assume. C'est donc au niveau des idées et non pas des personnes.

Wal Fadjri : Peut-on penser à une recomposition politique où on verrait Moustapha Niasse, Djibo Kâ et Ousmane Tanor Dieng dans un même pôle ou dans un même parti ?

Djibo Kâ : (Rires) Je ne sais pas. Cela, c'est ce que l'on appelle des prophéties. Ce que je sais, c'est que l'Urd mène son chemin. Elle (l'Urd) est social-démocrate de formation et de conviction ; elle a un projet politique ; elle est un parti d'avenir, ouvert ; elle est aujourd'hui en alliance avec le président Wade ; elle entend consolider cette alliance. Maintenant, de quoi demain sera fait ? Cela appartient à Dieu.

Wal Fadjri : Vous n'envisagez pas ce cas de figure ?

Djibo Kâ : Je ne vois pas sa pertinence actuellement. Nous allons aux législatives que nous voulons gagner largement. Après, on verra quelle configuration politique le Sénégal va avoir.

Wal Fadjri : A vous entendre parler dans les radios, nous avons l'impression que vous avez signé une sorte de gentleman agreement avec Idrissa Seck. Lui vous attaque chaque fois qu'il en a l'occasion, vous, non. Qu'est-ce qui justifie votre attitude ?

Djibo Kâ : Par respect à moi-même et aux Sénégalais. Par ma volonté de ne jamais tomber dans un débat crypto-personnel. Moi, je me bats pour faire valoir des idées d'avenir et de progrès.

Wal Fadjri : Quand Idrissa Seck se base sur vos différents résultats électoraux (législatives de 1998, présidentielle de 2000, législatives de 2001, locales de 2002) pour en déduire que c'est le peuple sénégalais qui a rejeté Djibo Kâ et l'Urd, ce n'est quand même pas crypto-personnel...

Djibo Kâ : Cela, c'est récent. Il y a eu des affirmations trop crypto-personnelles sur lesquelles j'ai décidé de ne pas réagir pour le moment. Sur tous ces problèmes, je réagirai le moment venu. Chaque chose en son temps ! Il m'est difficile, moi, d'avoir un débat de bas étage. J'ai un débat de haut niveau et une vision très claire. Je respecte tous mes adversaires. Les Sénégalais jugeront. Le 25 février, ils ont quand même commencé à juger.

Wal Fadjri : En 2000, vous aviez choisi le camp d'Abdou Diouf, vous aviez perdu...

Djibo Kâ : (Il coupe) Et j'avais accepté.

Wal Fadjri : Aujourd'hui, vous avez soutenu Abdoulaye Wade et vous avez gagné. Est-ce une revanche sur l'histoire ?

Djibo Kâ : Je veux que vous sachiez que Djibo Kâ, quand il prend une décision, il l'assume publiquement. Il ne se cache pas. Il y a beaucoup de gens qui prennent ces décisions en se cachant ou en s'abritant derrière des écrans. Au Sénégal, tout se sait. Je suis très transparent. Quand je prends une décision avec mon parti, je l'expose à l'opinion ; je l'assume pleinement, clairement et sans équivoque. Et j'en assume les conséquences heureuses comme difficiles. C'est cela le jeu politique. C'est un jeu où il y a des règles. Moi, je respecte les règles du jeu. Je ne les respecte pas parce qu'elles me sont favorables et les rejette parce qu'elles me sont défavorables. Quand j'accepte d'entrer dans le jeu, j'accepte les règles du jeu. C'est cela qui me différencie de beaucoup d'hommes politiques. En 2007, mon parti et moi avons dit que notre candidat, cette année, sera Me Abdoulaye Wade. Nous l'avons investi, officiellement, comme le candidat de l'Urd pour 2007 dans le cadre de la vaste coalition appelée Coalition Sopi 2007. Il a triomphé dès le premier tour. Je rends grâce à Dieu de cette belle victoire de notre candidat et de notre coalition. Est-ce une revanche sur l'histoire ? Le destin des hommes est entre les mains de Dieu et dépend de l'action des hommes.

Wal Fadjri : Vous avez dit que vous assumez vos choix. Ce que l'on a constaté c'est que, souvent, ce sont des décisions majeures mais qui surprennent, notamment votre départ du Cpc...

Djibo Kâ : Ceux qui ne comprennent pas, ce sont les gens qui me jugent sur ce qu'ils auraient voulu que je fisse. Il faut juger les gens sur la base de ce qu'ils font et non pas sur la base de ce que les autres auraient souhaité qu'ils fissent. Il ne faut pas juger les gens sur la base des a priori des autres, mais sur les actes qu'ils posent comme ce sont des acteurs politiques. Le Cpc, nous avons décidé de le quitter lorsque nous avons décidé, clairement, de répondre à l'appel du président Wade. Nous l'avons fait au vu et au su de tout le monde, sans nous cacher. J'ai dit à mes amis : ‘Quittons le Cpc parce que nous ne pouvons pas être écartelés entre le pouvoir et l'opposition’. Nous l'avons fait clairement. Nous en avons assumé les conséquences. Je crois que l'on doit nous féliciter de cette clarté. Il est vrai qu'il y a des gens qui n'aiment pas la clarté. Moi, j'aime être transparent.

Wal Fadjri : Vous avez parlé de jeu en matière politique. Est-ce à dire que c'est révolu le temps des convictions ?

Djibo Kâ : Mais, non ! Le jeu est réglementé. La politique se mène dans le cadre de règles. Quand on dit qu'il faut un code de conduite, ce sont des règles. Quand on dit que le processus électoral doit être conduit de telle manière, ce sont des règles. Quand on dit que le scrutin doit se dérouler de telle façon, ce sont des règles, des conventions. Les partis politiques, ce sont des convictions qui les fondent. L'action politique est sous-tendue par des règles. S'il n'y en a pas, c'est la loi du plus fort. En ce moment, le plus fort écrase le plus faible sans possibilité de recours.

Wal Fadjri : Mais, le propre d'un leader politique, n'est-ce pas de suivre sa base et non de la mettre devant le fait accompli ?

Djibo Kâ : Tout ce que Djibo Kâ fait, c'est en cohérence avec sa base. Cela peut être maintenant en total déphasage avec ses adversaires qui souhaiteraient qu'il aille dans tel sens. Personne ne peut plus manipuler personne. Ne l'oubliez jamais, l'Urd est un parti démocratique né dans un contexte historique précis : le refus de la pensée unique au sein du Parti socialiste. Nous sommes les premiers à avoir dit que nous ne sommes pas d'accord avec le centralisme démocratique en vigueur dans le Ps. C'était le Ps dans toute sa puissance : dans l'Etat, dans le réseau, etc. Mais nous avons dit que nous refusons cela et il faut que la démocratie soit la règle, de la base au sommet. Mieux, il faut même que la désignation des candidats à la direction du parti se fasse au bulletin secret. Il ne faut pas oublier, non plus, que l'action politique sénégalaise est marquée par les positions de l'Urd sur les questions fondamentales et non pas sur des questions subsidiaires. C'est pourquoi, ceux qui aiment la facilité intellectuelle, nous créent tout le temps des problèmes parce qu'ils ne comprennent pas notre démarche. Nous sommes en phase avec notre base parce que nous la consultons. Nous ne nous réunissons pas à Dakar pour prendre des décisions. Nous consultons toutes nos bases : les 35 fédérations. Arrivées au niveau du congrès ou du conseil national, les décisions sont validées. C'est un parti essentiellement démocratique et non de dictature.

Wal Fadjri : Dans ce cas, êtes-vous prêt à quitter, un jour, la direction de l'Urd pour prouver la démocratie qui y règne ?

Djibo Kâ : Ce sont les militants qui décideront. Il y a des gens qui dirigent leur parti malgré la volonté de leurs militants et qui le dirigent pendant des années. L'Urd est un parti jeune qui a fait son congrès en décembre 2004. Elle entend se développer, s'élargir, se renforcer, se massifier. Elle l'a fait déjà.

Wal Fadjri : Peut-on s'attendre à ce que l'Urd en vienne à se fondre dans le Pds ?

Djibo Kâ : Ce que je sais, c'est que le président Wade a demandé à Linguère, au cours du meeting, aux militants de l'Urd et à ceux du Pds de constituer un seul parti avec une seule et unique direction. En ce moment, j'avais dit que notre objectif, dans le très court terme, c'était sa réélection dès le premier tour. Cet objectif est atteint. On verra l'avenir.

Wal Fadjri : Comment peut-on imaginer l'Urd, social-démocrate, se fondre dans un parti libéral ?

Djibo Kâ : Je n'ai pas dit qu'elle va se fondre. Vous m'avez posé une question et vous donnez une réponse selon votre vœu ou selon votre compréhension.

Wal Fadjri : Apparemment, ce n'est pas exclu ?

Djibo Kâ : Vous m'avez posé une question, je vous ai rappelé le contexte. Le reste, l'avenir le dira.

Wal Fadjri : Vous n'avez pas rejeté l'idée

Djibo Kâ : Je n'ai rien rejeté. J'ai dit que mon objectif immédiat, c'était que Wade soit réélu dès le premier tour. Cet objectif est atteint. Maintenant, on verra. Il s'est adressé aux militants de l'Urd et à ceux du Pds. Acte est pris. En politique, il ne faut jamais se précipiter. Si vous connaissiez bien l'action politique, vous auriez relativisé les questions idéologiques. Elles sont importantes. Mais, il faut aussi être concret. Si vous regardez le gouvernement actuel dans lequel siège l'Urd, à travers son action, vous saurez que c'est un gouvernement social. L'action est mise, prioritairement, sur le social : l'éducation, la santé, l'agriculture, la subvention du gaz butane, les transports publics, etc. Cela, c'est le social-démocrate qui le fait. Donc, nous sommes à l'aise, aujourd'hui, avec le libéral-social qu'est Me Abdoulaye Wade. Il est libéral-social ; nous sommes socio-démocrates, il n'y a pas de quoi s'étonner. Dans le monde, nous avons vu des alliances de cette nature. Nous avons trouvé dans cette alliance d'autres qui s'inspiraient du marxisme-léninisme. Personne n'avait trouvé à redire.

Wal Fadjri : Vous avez dit que vous serez le quatrième président du Sénégal. Sur quoi vous fondez-vous pour le dire ?

Djibo Kâ : (Un peu énervé) Vous m'étonnez vraiment. Moi, j'ai un parti qui s'appelle l'Urd qui a tenu son congrès les 17 et 18 décembre 2004, qui a pris une option. Mon devoir, c'est de faire valoir cette option. Vous voulez quelqu'un qui crée un parti qui n'aura pas pour vocation la conquête démocratique du pouvoir. Si c'était cela, il ne fallait pas créer un parti politique. L'Urd n'est pas un parti ‘cabine téléphonique’. C'est un parti national qui a des ramifications sur l'ensemble du territoire sénégalais. Les Sénégalais le regardent, le critiquent, l'analysent, lui font confiance. Il a une mission qu'il doit assumer. Nous allons l'assumer.

Wal Fadjri : Maintenant, aller jusqu'à se fixer l'objectif d'être président de la République dans 5 ans, est-ce qu'en l'état actuel des choses, vous y croyez ?

Djibo Kâ : (Sur un ton irrité) Vous m'étonnez ! Vous avez des questions extraordinairement subjectives. Si Dieu le veut, oui.

Wal Fadjri : Le président de la République a, lors de sa dernière conférence de presse, dressé le portrait-robot de celui qu'il souhaiterait voir le remplacer (intelligent, travailleur, un bon carnet d'adresse, proche des populations). Vous y reconnaissez-vous ?

Djibo Kâ : Je n'ai pas cherché. Je fais confiance aux Sénégalais, au président et à Dieu.

Wal Fadjri : Venons-en au dernier scrutin. Quelle lecture en faites-vous ?

Djibo Kâ : Il faut saluer la maturité des Sénégalais qui ont reçu les différents candidats de la présidentielle avec une mobilisation calme, dans une campagne électorale sereine et qui ont voté massivement. Et qui, après avoir accompli leur devoir civique, sont retournés chez eux. A ma connaissance, sur l’ensemble du territoire national, il n’y a pas eu d’incidents, de perturbation des élections. Et le taux de participation est historique : 75 %. Par rapport à l’élection de 2000, c’est un bond de près de 15 points. Après avoir salué la maturité des Sénégalais, il faut saluer aussi leur capacité de discernement. Les jeunes, les femmes en particulier savent, en général, ce qu’ils veulent. A l’heure du choix, ils choisissent en toute liberté, en toute indépendance d’esprit, en connaissance de cause. La mobilisation des Sénégalais et le taux de participation crédibilisent l’action politique. Il n’y a pas de désaffection du peuple vis-à-vis du politique. Cela est important pour la démocratie. La participation massive des Sénégalais renforce la crédibilité des institutions de la République. Le pouvoir qui est issu de cette élection, est un pouvoir particulièrement légitime et le leadership de l’élu, c’est-à-dire le président Wade, est un leadership complet à l’intérieur du pays et dans le monde. La voix du Sénégal sera entendue avec sérieux et tous les patriotes doivent applaudir cela. En tant qu’homme politique, en tant que patriote, je voudrais souligner cela. Enfin, last but not least, je suis très heureux de voir que les Sénégalais savent ce que le gouvernement du président Wade a fait et savent ce qu’il entend faire encore demain. En signant ce nouveau pacte de cinq ans, ce contrat de confiance, ils le font en connaissance de cause. C’est un choix objectif, politiquement pertinent.

Wal Fadjri : Vous avez eu la chance de servir les différents présidents que le Sénégal a eus depuis son indépendance. Pouvez-vous faire une comparaison de leurs méthodes de travail ?

Djibo Kâ : Je ne la fais pas, maintenant. Je la ferai le moment venu. En tout cas, cela veut dire que je n'ai pas échoué. Je n'ai pas échoué sous Senghor malgré mon jeune âge. Je n'ai pas échoué sous Diouf malgré le fait que l'on m'ait souvent envoyé au feu. Je n'ai pas encore échoué sous Wade. Je n'ai surtout pas volé. C'est très important. Nous, Sénégalais, nous aimons trop faire le nëp nëpël (cacher la vérité, Ndlr). Si j'ai été associé à la gestion de l'Etat sur des dossiers aussi importants sous Léopold Senghor dont j'ai été, très jeune, le dernier directeur du cabinet et je me trouve encore aujourd'hui aux côtés de Me Wade, et que je puisse dire que je n'ai pas volé, c'est important. N'importe qui ne peut pas le dire. La démocratie a besoin de transparence.

Wal Fadjri : Au regard de ce qu’on voit dans le monde, il est rare de voir un parti remporter une élection dès le premier tour. Alors, comment expliquez-vous cette victoire de Wade et avec ce score qui en a surpris plus d’un ?

Djibo Kâ : Sauf moi ! (Rires). A aucun moment, je n’ai eu de doutes, ni avant la campagne, ni pendant la campagne, qu’il sera réélu dès le premier tour. Dans mes prévisions, j'avais dit que le président passerait dès le premier tour dans une fourchette de 54 à 57 %. J’ai varié dans la nuit du dimanche où je me suis fixé à 56 % Personnellement, après mes analyses politiques, j’avais acquis la certitude, et je l’ai dit à Macky Sall - un homme très courageux - que Wade sera réélu. Parce que, d’abord, je connais maintenant les Sénégalais, je connais mon peuple. Je sais que nous sommes protestataires, contestataires, mais que nous aimons être gouvernés dans l’équité, par un Etat impartial. Nous voulons être à l’abri de l’aventure. Nous sommes des femmes et des hommes responsables. Nous savons faire la différence, le moment venu. Sachant ce que le président et le gouvernement ont fait les sept dernières années dans les trois cent vingt communautés rurales et la soixantaine de communes, la cause était entendue. A Lérabé, dans le département de Podor, lorsque nous avons rencontré des porteurs de brassards rouges et lorsque nous les avons écoutés, ils nous ont dit : ‘Nous portons ces brassards rouges parce que nous savons que le président Wade n’est pas au courant de notre situation, à savoir le manque d‘électricité dans notre localité’. J’ai donc compris que le port du brassard rouge était une expression de confiance à l’égard du président et ça, c’est général. La confiance du pays vis-à-vis de lui est donc une confiance forte. Les Sénégalais ont une capacité de discernement. En réalité, beaucoup de personnes ne sont pas surprises, c’est l’ambiance préélectorale qui faisait croire que ce serait très difficile. Ça, c’est une espèce d’écume qui cache toujours des réalités très profondes. Ensuite, c’est un choix de raison et un choix de cœur. Il y a une telle proximité et puisqu’il est très accessible, les Sénégalais sont persuadés que le président saura les entendre.

Wal Fadjri : Pourtant, pour d’aucuns, il y avait suffisamment de problèmes qui ne militaient pas en faveur de votre candidat. Ce sont notamment les scandales financiers, la crise de l’énergie ressentie dans les ménages, la cherté de la vie, etc. ?

Djibo Kâ : Pour ceux qui n’analysent pas, évidemment ! Nous, on n’a jamais fui les Sénégalais. Lorsqu’il y a des problèmes liés à la corruption, par exemple, voire les scandales financiers, le président était le premier à dire publiqument que nous ne sommes pas le seul pays où cela existe. Et quelle est la volonté politique qui est plus forte que celle du Sénégal pour faire face à la corruption ? Il n'y en a pas en Afrique, en tout cas ! Les Sénégalais savent donc qu’il y a une volonté politique très nette du président lui-même et du gouvernement, de l’Etat en général pour combattre la corruption. C’est une lutte de longue haleine et qui doit être menée selon les lois et les règlements parce que c’est un Etat de droit. Les Sénégalais font confiance au pouvoir incarné par le président de la République pour combattre ce fléau qui est en cours d’éradication. La cherté du coût de la vie, nous n’avons jamais nié cela et nos compatriotes savent que la plupart des hausses de prix, notamment sur celui du gas-oil, du gaz butane, le problème de service non continu de l’électricité étaient liés à des facteurs exogènes. En 2005/2006, le baril du pétrole a presque touché les 80 dollars et tendait vers les 100 dollars. Nous avons mis près de 117 milliards pour subventionner le consommateur sénégalais du gaz butane. Ainsi, toutes les remises de dettes de notre pays ont été bouffées par cela. Les Sénégalais savent qu’il y a eu des facteurs exogènes qui ont eu des conséquences sur le plan de la consommation, mais que le gouvernement n’est pas resté les bras croisés. Pour ce qui est des problèmes de l’éducation, personne ne peut contester cette volonté d’ouverture du gouvernement, mais tenant compte des capacités financières de l’Etat. Et vous aurez remarqué que, vers la fin, les syndicats demandent à rencontrer le président de la République. Ce qui veut dire que, malgré les difficultés, les travailleurs lui font confiance parce qu’ils savent qu'arrivés à son niveau, les solutions seront trouvées. Il n’y a jamais eu rupture de confiance entre le président et les travailleurs dans leur diversité et les différentes couches sociales. Ce sont ces manifestations-là qui sont normales dans l’espace démocratique, qui ont fait que le gouvernement est devenu encore plus conscient de ses responsabilités.



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