(Correspondance) - C’est dans la quasi indifférence qu'Abdoulaye Wade a été accueilli, hier, à Oussouye et à Bignona. Dans ces deux villes pourtant symboles dans la lutte que mène le Parti démocratique sénégalais (Pds) depuis 1974, le candidat de la coalition Sopi 2007 ne s’est contenté que de quelques centaines de personnes tout au plus. On était loin de ces marées humaines qui ont accueilli Abdoulaye Wade en 2000 et en 2001. L’accueil d’hier était, en tout cas, des plus timides à Oussouye et à Bignona où chaque passage du Pape du Sopi était pourtant une occasion de grande mobilisation. Ce qui n’était pas le cas pour cette présente campagne.
Heureusement que Ziguinchor était là pour sauver l’honneur des libéraux. Dans la capitale du sud, la foule était là au stade Aline Sitoé Diatta où le candidat Wade avait en face de lui des milliers de militants venus sympathiser avec lui. Une occasion saisie par le secrétaire général national du Pds pour mettre en garde les candidats Robert Sagna, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng. Ces deux personnalités avaient d’abord été les cibles du directeur de campagne de la coalition Sopi 2007, Macky Sall. Devant une foule toute acquise à la cause de Me Wade, le Premier ministre a demandé à ces trois personnalités de se taire. ‘Voilà, des hommes politiques qui, n’eût été la maniabilité et l’esprit de pardon de Wade, seraient en prison et non candidats à l’élection présidentielle’, avait-il menacé. Ces affirmations, le Premier ministre dit les fonder sur des dossiers réels. C’est, en tout cas, ce qu’il a déclaré pour justifier ces propos compromettant pour Robert Sagna, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse. Et le directeur de campagne de Me Wade de citer les détournements sur les accords de la pêche de 1992 et sur les passeports diplomatiques ‘dont les responsables sont connus’. Alors, conclut-il, ‘que ces gens ne viennent pas nous parler de bonne gouvernance’.
Une déclaration qui a reçu l’onction du candidat de la coalition Sopi 2007. Abdoulaye Wade lui a même emboîté le pas en déclarant ‘qu’aucun socialiste n’oserait plus venir devant les Sénégalais pour leur demander leur suffrage’. Ils devraient plutôt, selon lui, ‘venir demander pardon pour le retard qu’ils ont causé à leur pays, pour les dégâts causés et que nous sommes en train de réparer’. Le message semble, donc, clair pour Abdoulaye Wade qui arbore fièrement son bilan, surtout en Casamance. Lequel se décline en termes de paix, de réalisations d’infrastructures, notamment scolaires et routières. Aux populations du sud, le patron du Pds a même promis pour son prochain mandat au cas où il serait réélu une discrimination positive en faveur de la Casamance. C’est, d’ailleurs, sur ceux-là que compte Abdoulaye Wade pour, dit-il, ’éliminer définitivement ceux qui ont détruit le Sénégal et qui ont encore le culot de demander le suffrage des Sénégalais’.
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