«L’élection du Président Wade le 19 mars avait avant tout une signification politique. Les électrices et les électeurs ont voté au deuxième tour, membres, sympathisant ou non du Pds, avaient le sentiment que le libéralisme cultivé et incarné pouvait se substituer au socialisme du Ps. Les électrices et les électeurs nourrissaient donc un espoir d’un Pds capable de faire mieux que le Ps aussi bien au plan politique économique social et culturel. L’espoir était fondé aussi sur la pugnacité du candidat du Pds qui n’a de cesse de proclamer partout qu’il était capable, si les Sénégalais lui en donnait les moyens, de faire avancer le pays. Près de dix ans après ce Grand soir, c’est un Papa Samba Mboup, second couteau, qui monte au créneau, à la place des cadres dont Abdoulaye Wade s’est débarrassé en cours de route sans que ces anciens qui sont revenus après lui avoir tourné le dos comme Ousmane Ngom, Serigne Diop, ne sentent la nécessité de venir en rescousse d’un Président maintenant seul. Aucun membre influent du Pds de la trempe de Aminata Tall ou d’un autre ne se sent aujourd’hui solidaire à la gestion solitaire du Pds par son chef historique, le Président Wade. Ce ne sont pas les déclarations, les indignations de bas étage d’un second couteau comme Papa Samba Mboup qui pourront empêcher la saignée et le retour, dans l’opposition, d’un parti complètement vidé en ce temps-là par son père-fondateur, en l’occurrence le Président Wade.
La montée au créneau de Papa Samba Mboup explique notamment le désarroi dans lequel se trouve Wade. Il est certainement informé du fait de sa proximité avec le Président Wade, mais une proximité qui, en réalité, n’est d’aucun apport intellectuel ou moral pour le Président. Les deux hommes se sentent particulièrement seuls pour qu’ils ne puisse s’entretenir de leurs débats respectifs de déchéance, pour que l’un deux fasse état de cette situation. En réalité, Papa Samba Mboup ne doit pas que s’en prendre au président Wade, responsable de cet état de déchéance qui donc caractérise aujourd’hui le Pds. Incapable de tenir sa promesse première, celle de février mars 2000, il (Wade) est donc obligé à tenir compte de la désapprobation générale des Sénégalais. Le Président Wade n’a d’autre choix que d’en tirer les conséquences et de voir dans quelles mesures les acteurs de la vie politique au Sénégal peuvent donner une autre chance à la démocratie sénégalaise, à condition qu’il rompt effectivement une succession qui serait d’une nature autre que démocratique, dans le sillage qui lui a permis d’arriver au pouvoir sans effusion de sang.»
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