Le président de la République, Abdoulaye Wade a fait hier, lundi 1er octobre, une révélation de taille sur le projet de la plate-forme Diamniadio. Il a dit qu’il n’a jamais aimé ce projet et qu’il ne connaît pas ses tenants et ses aboutissants. Il a fait l’annonce lors d’une conférence de presse tenue à la salle de banquets du palais de la République. Il est aussi revenu longuement sur son voyage aux Etats unis d’Amériques, sur la réunion de réorientation du Népad, mais aussi sur la mort des soldats du contingent de l’Union Africaine au Darfour.
Le Chef de l’Etat, Abdoulaye Wade a déclaré hier, lors d’une conférence de presse tenue à la salle des banquets du Palais de la République, au sujet de la Plateforme de Diamniadio qu’il n’a « jamais aimé le projet Diamniadio. Je suis incapable de vous en dire les tenants et les aboutissants. C’est ce que j’appelle, d’ailleurs, le serpent de mer ». Il s’en est vertement pris à ce projet pour lequel une agence de la plate-forme du millénaire de Diamniadio a été mise en place pour son exécution.
Le président de la République a tout de même tenté de rassurer par rapport à la manne financière que les Américains comptent mettre à la disposition du Sénégal dans le cadre du Millénium Challenge account (Mca). « Le Sénégal conserve l’argent qui était prévu pour Diamniadio. Contrairement à ce que pas mal de gens ont dit ou voulu faire croire », a-t-il ajouté. Selon le président Abdoulaye Wade « l’éligibilité au Millénium challenge account (MCA) du gouvernement américain pour l’Afrique, le Sénégal devrait bénéficier d’un certain nombre de financement dont celui de la plate-forme de Diamniadio ».
Le chef de l’Etat a dénoncé les lenteurs des Américains dans le processus de financement et de mise en œuvre des projets. « Les Américains sont très lents dans la mise en œuvre de nos projets. C’est pourquoi j’ai dit non aussi bien pour Diamniadio que pour l’autoroute à péage », a-t-il souligné. Selon le président de la République « les Américains ont dit qu’ils voulaient entrer dans le projet de l’autoroute. Je leur ai dit non. On va le mettre dans d’autres projets. On leur a même soumis d’autres projets. Nous avons soumis une centrale électrique et le cybervillage qui s’appelle maintenant la Cybercity qui doit se faire sur le technopole ».
Malgré tout, le gouvernement américain reste, de l’avis d’Abdoulaye Wade, disposé à appuyer l’Etat Sénégal dans ses efforts de développement. Le président a, en revanche, révélé que « les américains reprochent aux sénégalais de présenter des projets qui ne sont jamais approfondis ». C’est la raison pour laquelle, des instructions ont été données au Premier ministre pour saisir un cabinet international pour la confection de projets en bonne et due forme « que le congrès acceptera ».
Abdoulaye Wade a pendant plus de deux tours d’horloge fait le compte rendu « relativement exhaustif » de son périple aux Etats-unis d’Amériques qui a été rythmé de rencontres et d’audiences avec des sommités du monde. En présence notamment des membres du gouvernement et du corps diplomatique accrédité à Dakar, le président de la République n’a rien laissé au hasard, il a évoqué tous les entretiens et contacts qu’il a eus. Le gouvernement sénégalais a, à la place du projet sur la plate-forme de Diamniadio, opté pour la zone économique intégrée financée par Dubaï. Le chef de l’Etat s’est, par ailleurs prononcé sur la vente tous azimuts des parts de l’Etat dans certaines sociétés semi-publiques. Il a reconnu que l’Etat est en train de céder ses parts au niveau des Industries chimiques du Sénégal (Ics) et de la Société nationale des télécommunications (Sonatel).
Abdoulaye Wade a, dans la même veine, invité les privés sénégalais à acheter des parts dans le nouvel aéroport Blaise Diagne de Ndiass. « Ces parts coûteront plus chères quand l’aéroport commencera à fonctionner. Il faut prendre des risques en achetant maintenant des parts avant qu’elles ne reviennent plus chères », a-t-il laissé entendre.
Wade recadre le Nepad…
L’un des précurseurs du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) a toujours défendu que le Nepad ne marche pas. Le président de la République, Abdoulaye Wade pense qu’il est maintenant temps de redresser et de réorienter. C’est dans ce cadre, a-t-il annoncé hier, lundi 1er octobre, lors d’une conférence de presse tenue à la salle des banquets de la présidence, une réunion qui aura lieu le 22 décembre prochain à Dakar. « Elle aura pour objet le redressement et la réorientation du NEPAD dans le bon sens », a-t-il indiqué. Il ainsi, comparé le Nepad à « une belle Mercedes avec un mauvais chauffeur », pour expliquer pourquoi cette initiative ne marche pas.
…plaide pour les Tic
Le président de la République a fait montre de son engagement pour les technologies de l’information et de la communication (Tic). Invité au 37e congrès annuel du Black Caucus sur le thème « Union africaine, démocratie et Nepad) », il a défendu l’idée du fonds de solidarité numérique et le besoin pour les africains d’avoir 200 millions d’ordinateurs en cinq ans. Abdoulaye Wade a estimé que l’outil informatique est devenu le moteur de l’éducation et qu’aucune société ne peut actuellement se développer sans se placer au centre les technologies. Ces idées et projets sont revenus au cours de ces différents entretiens et discours à Harward, au Cato Institute et devant le Black Caucus. Le président de la République a lancé un appel aux responsables et citoyens américains à m’aider à matérialiser son projet à fournir à l’Afrique 200 millions d’ordinateurs d’ici 5 ans. Abdoulaye Wade a reçu aux Usa le président de la société « Laptop per child » ou « ordinateur portable pour enfant » en français dont l’objectif est de mettre à la disposition des enfants des ordinateurs à très bas prix (170 dollars par ordinateur ». Selon lui, « ce projet initié par Nergo Ponte de MIT s’inscrit dans l’esprit de la solidarité numérique ». Le président Abdoulaye Wade a invité Walter Bender à venir au Sénégal pour se rendre compte sur place des progrès déjà réalisés dans le domaine des Tic et présenter son projet.
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