AFFAIRE DES CHANTIERS DE LA CORNICHE : L’opposition exige toute la lumière

La corruption est dans l’air du temps au Sénégal et c’est le sujet que la Conférence des leaders de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) investit dans une déclaration au vitriol intitulée "La gouvernance à l’épreuve de l’affairisme d’Etat" et rendue publique le vendredi 14 juillet. Dans celle-ci, l’opposition s’intéresse à ce qu’elle appelle les « Chantiers de Me Wade » pour dénoncer le non-respect « des règles de transparence et de bonne gouvernance » dans l’exécution de ces projets présidentiels...

Le constat est amer : « alors que l’affaire dite des Chantiers de Thiès, après ses multiples épisodes et rebondissements, n’a toujours pas été éclairée par la justice elle-même, voici que l’affaire des Chantiers de la Corniche, avec la même frénésie médiatique, continue à nous tenir en haleine, mais cette fois-ci, sur le mode énigmatique d’un « corbeau » accusateur contre des responsables placés au plus haut sommet de l’Etat ». La Cpa s’étonne à ce propos du fait que « les personnes incriminées » soient en « totale liberté ». Que la justice arrête seulement le "Corbeau", est, du point de vue des leaders de la Cpa, est en parfaite contradiction avec les méthodes utilisées dans les Chantiers de Thiès. On peut en effet lire dans longue déclaration que « dans l’affaire des Chantiers de Thiès, la justice avait directement procédé à l’arrestation d’un ancien Premier ministre qui avait piloté les opérations d’aménagement ». Mieux, les leaders de la Cpa sont d’avis que « le fait que dans les chantiers de la corniche, celui qui est mis en cause au premier chef, le Secrétaire général de la Présidence de la République, soit en même temps le patron de l’Inspection générale d’Etat, ne saurait dispenser le pouvoir de conduire des investigations approfondies quant à la conformité des travaux en cours, aux montants réellement décaissés, à leur destination finale effective, au respect du cahier des charges et à l’enrichissement illicite éventuel des personnes incriminées ».

L’opposition qui exige donc que « toute la lumière soit faite sur cette affaire (Ndlr, Corniche ouest) dans les meilleurs délais », même s’ils sont membres de l’entourage familial et présidentiel », pointe d’autres affaires comme celles de « Cœur de Kaolack », la rénovation de l’avion présidentiel, impliquant son fils « touche-à-tout » etc. Les leaders de la Cpa tirent ainsi la sonnette d’alarme et mettent en garde Me Wade contre un naufrage de l’Economie. Dans le dispositif de Me Wade, la Cpa voit aussi l’accaparement de ces chantiers par « des structures ad hoc » que sont les l’Apix, l’Anoci, Aatr, etc...) en lieu et place des « services publics nationaux chargés des travaux publics, des infrastructures et des transports ».

Le tableau est bien noir selon l’opposition qui « doute » cependant « des capacités de la justice à s’acquitter de son rôle constitutionnel » à cause de la corruption qui l’a gangrénée mais aussi du fait du refus quasi-systématique du Chef de l’Etat d’installer un régime de transparence. En effet les leaders de la Cpa assènent que c’est « Me Wade corrompt (qui) la haute magistrature afin de l’instrumentaliser à des fins politiques, indiquant ainsi la voie à suivre aux simples justiciables et aux petits magistrats ».