Jean-Paul Dias n'a pas été victime que de sa seule verdeur de langage. Dans l'affaire qui lui vaut aujourd'hui un séjour carcéral de trois mois, le patron du Bcg serait tombé dans un piège grossier que lui auraient tendu certains faucons de la présidence de la République.
Selon des sources bien introduites dans le saint des saints, ce sont des faucons qui, furieux de voir que Jean-Paul Dias utilisait de plus en plus l'invective comme élément de communication politique, ont décidé de contre-attaquer en le mettant face à son passé, dans le but de le faire taire définitivement ou, à tout le moins, de le dissuader d'emprunter les chemins de l'insolence. C'est ainsi qu'en farfouillant un peu, ils ont réussi à trouver deux extraits de naissance au nom de Jean-Paul Dias, avec des dates de naissance différentes. Ce qui, pour un Sénégalais ordinaire étant né vers la fin de la colonisation ou au début des indépendances est tout à fait normal, car certains étaient obligés de chercher des jugements supplétifs pour réduire leur âge et pouvoir ainsi s'inscrire à l'école. Pour le cas de Jean Paul Dias, il s'agit pourtant de tout autre chose. Nos sources nous apprennent que le patron du Bcg n'a bénéficié d'un jugement supplétif que pour des raisons familiales, et non pas parce qu'il fallait réduire son âge. Cette opération n'est entrée en ligne de compte que parce qu'il n'était pas question que les deux actes de naissance aient la même date, afin de préserver un secret familial que peut-être, même le jeune Dias ignorait. Sur le premier document d'état civil de M. Dias, celui-ci était né en 1946. Toutes les rubriques étaient remplies sauf celui concernant le nom du père, où il n'y avait qu'une barre. Sur cet extrait de naissance, le leader du Bcg portait le nom Mendes. Mais sur le second, où il était supposé être né en 1948, figurait bien le nom du père. Jean Paul Dias connaissait-il l'existence de ces deux actes d'état civil ? Peut-être. Toujours est-il que sa surprise a été grande lorsque les limiers lui ont présenté les deux documents. Ainsi donc, contrairement à ce que l'on a laissé entendre par ci par là, occasionnant des réactions d'indignation de la part de la société civile, il ne s'agissait guère de vérifier la nationalité du Gaïndé en chef, mais bel et bien de lui demander de préciser laquelle de ces deux identités était bien la sienne. Une manière de lui rendre subtilement la monnaie de sa pièce, c'est-à-dire l'insulter sans proférer une seule phrase. Car dans notre pays, les insultes les plus grossières concernent les ascendants. Et lorsque l'on met en doute votre bonne naissance, il va de soi qu'il s'agit de la plus grave des injures que l'on peut vous adresser. Il semble d'ailleurs que le président de la République lui-même a été fort surpris lorsqu'on lui a appris la subtilité de la manœuvre, car il s'étonnait que M. Dias put être convoqué pour une vérification de sa réelle identité. Il en aurait un peu ri avant de retrouver son sérieux, pour fustiger la méthode qui consiste à toucher les adversaires politiques dans leur intimité. C'est ainsi qu'il promit à quelques proches qu'il étudierait les modalités juridiques idoines pour le faire libérer au plus vite sans violer la loi.
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