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Politique

Aida mbodji vide son sac : « Je n’ai jamais dit que Wade était Fantomas »

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Aida mbodji vide son sac : « Je n’ai jamais dit que Wade était Fantomas »

Entre Aïda Mbodji d’hier militante du Parti socialiste et d’aujourd’hui militante du Pds, il y a eu un changement radical. L’actuelle ministre de la Femme, de la Famille et du Développement social qui dit assumer l’étiquette de « faucon » qu’on lui colle revient dans cet entretien sur ses relations avec Pape Diouf, Assane Diagne, le Président Wade, etc. Sans détours, elle parle aussi de ce fameux sobriquet qu’elle aurait collé à Me Abdoulaye Wade, de la marche de l’opposition à Paris...

Quitter le Parti socialiste après y avoir longuement milité, comment avez-vous vécu cela ?

Je reconnais avoir toujours entretenu d’excellents rapports avec l’ex-Président de la République, Abdou Diouf, mais mon adhésion au Parti démocratique sénégalais n’est pas cartésienne, car, c’est sur instruction de mon mari (Ndlr : il est aussi son marabout), Serigne Asse Fallé Mbacké, qui, le 23 mai 2000, m’a conduite jusqu’au Palais, pour me demander de soutenir le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais, Abdoulaye Wade. Mais j’avoue que j’ai tardivement fait la connaissance du chef de l’Etat, car, tous ceux qui l’ont côtoyé ont fini par se convaincre que le Président Wade est d’une générosité et une naturalité incommensurables. Même si mon appartenance au Pds est à classer dans le registre des destins doublés d’un « ndigueul », je me sens bien dans ma nouvelle famille politique. Je rappelle que je suis une fervente mouride dont le marabout a donné un « ndigueul » et qui est en devoir de s’investir pleinement pour aider à la réélection du président de la République, Abdoulaye Wade.

« Fantomas... », c’est donc loin ?

Vous savez, cette histoire est une pure invention. Même dans l’adversité, je n’injurie, ni n’insulte personne. Aujourd’hui, je comprends parfaitement que mes adversaires politiques qui n’ont rien à me reprocher, brandissent ce quolibet, dans l’espoir de me divertir. Mais, ils brassent du vent, car leur tentative est déjà vouée à l’échec, d’autant que je ne suis pas de la trempe des politiciens qui se laissent détourner de leurs objectifs.

Quelles sont vos relations avec Aminata Tall ?

Il n’y a pas de bisbilles entre ma collègue et maire de Diourbel. J’entretiens des relations très courtoises avec elle.

Vos rapports heurtés avec le ministre Assane Diagne se passent de commentaire

Le désamour entre lui et moi ne date pas d’aujourd’hui, car, même lorsque nous étions au Parti socialiste, nous avions toujours eu des divergences. C’est quelqu’un de très suffisant et qui se croit supérieur aux autres. Mes incompréhensions avec le ministre Assane Diagne, ont commencé lorsque je militais dans un mouvement de soutien où je convoitais un poste mixte. Mieux, les malentendus ont été accentués par les différentes fonctions au sein du Conseil régional de Diourbel, du Comité central du Parti et de la mairie de Bambey où je fus adjointe pendant cinq ans. D’ailleurs, il est toujours en conflit avec tous ceux qui veulent la même chose que lui. Or, je refuse de courber l’échine devant quiconque. Dans la vie, je fais partie de la trempe des gens qui n’acceptent jamais de se laisser écraser par d’autres individus, car la lignée à laquelle j’appartiens, m’interdit formellement de me faire piétiner par les autres. Pourtant, il m’arrive parfois de vouloir m’amender, mais mon caractère rebelle est plus fort que moi.

L’un de vos rivaux politiques à Bambey, Pape Diouf, a été emprisonné puis libéré, pour destruction de puits appartenant à autrui. Vous devez être aux anges, n’est-ce pas ?

Je vais peut-être vous surprendre, car, même s’il est mon principal adversaire politique, il n’en demeure pas moins que je ne lui ai jamais souhaité de séjourner en prison. Je suis foncièrement opposée à l’esprit d’animosité qui prévaut parfois entre des adversaires politiques, car Pape Diouf, qui est le maire de toutes les populations de Bambey, a une famille et des amis. Donc, en aucune façon, je ne saurais être indifférente à ce qui lui est arrivé. D’autant que je suis d’avis qu’il faut assainir les rapports, même si la compétition entre acteurs politiques doit être épique. Je vous assure qu’en dehors du cadre politique, j’entretiens des relations courtoises avec l’édile de la ville. Pour preuve, quand nous nous rencontrons dans les cérémonies, nous échangeons des civilités. Il me considère comme sa propre sœur, et je lui rends bien l’ascenseur, car il est mon frère. Bref, ma religion et l’éducation que mes parents m’ont inculquées ne m’autorisent pas d’avoir de la haine ou de la rancune envers mes prochains.

L’opposition promet de ma nifester lors de la remise du prix Houphouët-Boigny au Président Wade. Est-ce un coup dur pour l’image du chef de l’Etat ?

D’abord, je tiens à préciser que la démarche de l’opposition est regrettable, car les problèmes du pays ne peuvent, en aucune manière, être réglés en dehors du territoire national. Ensuite, il faut souligner que la manifestation prévue à Paris par l’opposition, ne peut pas tronquer l’image de marque et la cote de popularité du président de la République, Me Abdoulaye Wade. Les adversaires politiques du chef de l’Etat doivent se ressaisir, et savoir qu’il est impérieux de rationaliser le temps qui est très précieux. Mieux, le prix que l’Unesco est le joyau de toute une nation, car, au-delà du Président Wade, c’est l’ensemble du Sénégal qui est récompensé. D’ailleurs, c’est pourquoi, les femmes juristes, syndicalistes, et politiques, éprises de paix, effectueront le déplacement pour témoigner de leur soutien à l’heureux récipiendaire, car, dans tous les pays, les femmes constituent la couche la plus vulnérable en cas de conflits.

Avec vos charges ministérielles, jouez-vous pleinement votre rôle de femme, et de mère de famille ?

Pour être sincère avec moi-même, j’avoue que mes fonctions ministérielles ne me permettent pas de m’occuper de mon mari comme il se doit. En effet, je ne vois mon époux qu’une fois par semaine, car, chaque jour, je suis arrachée de mon lit dès cinq heures du matin pour m’acquitter de la prière, aller au travail pour ne descendre que vers vingt trois heures. Néanmoins, chaque week-end, je suis tenue d’aller chez mon mari qui vit dans la cité religieuse de Touba. Lorsqu’il vient à Dakar, j’investis la cuisine pour lui préparer le meilleur plat qu’une femme puisse servir à son mari. Je reconnais que je ne m’occupe pas convenablement de lui, mais en homme moderne, mon époux, qui fait preuve d’une compréhension sans faille à mon égard, ne cesse de m’encourager. Toutefois, je m’efforce d’inculquer à mes enfants (Ndlr : deux garçons et une fille), la meilleure éducation axée sur la droiture, le respect de l’autre, bref, sur les principes de la religion musulmane. Je dois préciser au passage que mes collaborateurs au ministère qui acceptent de manger dans le même bol que moi, me permettent de combler le vide que constitue l’absence de mon époux et de ma progéniture.

Vous avez bouclé la vingt-cinquième édition de la quinzaine nationale de la femme. Quel bilan tirez-vous de la caravane ?

La quinzaine nationale de la femme, édition 2006, s’est déroulée comme comme sur des roulettes. Nous sommes allées vers les femmes pour créer des espaces d’échange et d’expression qui ont permis à ces dernières d’exposer leurs principales difficultés notamment, la lutte contre la violence conjugale. La caravane de cette année a été un prétexte, pour inaugurer des services sociaux de base, permettre aux femmes d’avoir accès aux nombreuses lignes de crédits, et pour apporter une assistance toute particulière aux personnes handicapées. En outre, nous avons profité de la quinzaine nationale de la femme, pour relayer le message et l’engagement du gouvernement à assister davantage aux femmes dont l’amélioration des conditions de vie préoccupe au plus haut point le Président de la République, Me Abdoulaye Wade. Cette année, l’innovation de taille a été de coopter une école coranique (daara) par département, ce qui participe de la volonté du gouvernement de mieux prendre en charge les enfants.

Madame la ministre, vous reconnaissez tout de même, que l’édition de cette année a été souillée, à Kaolack, par l’affaire dite des 136 millions.

(Sourire). Le terme souiller est trop fort. En réalité, il s’agit d’une ligne de crédits estimée à 136 millions de nos francs alloués aux femmes de Kaolack. Après avoir obtenu ces fonds, les bénéficiaires qui ont eu à mener des activités lucratives devaient rembourser. Malheureusement, cela ne s’est pas fait conformément aux directives du ministère de la Femme, de la Famille et du Développement social, car, une femme (NDLR : nous avons préféré ne pas citer son nom), persiste et signe que les bénéficiaires de la ligne de crédit refusent de rembourser. Après avoir mené des investigations doublées des rapports des services régionaux compétents, la vérité est plus prosaïque parce que, les femmes qui avaient bénéficié desdits fonds, ont bel et bien procédé au remboursement de l’argent. Toutefois, je suis en mesure de vous assurer que tout sera fait pour que l’argent soit restitué pour servir à d’autres femmes qui n’ont pas encore eu la chance d’être financées.



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