Alioune Badara Niang, co-fondateur du Pds, a tenu à lever certaines équivoques sur le «malentendu» entre Wade et Idy. Revenant sur le silence qu’il s’est imposé, M. Niang précise qu’il a pris du recul pour ne pas gêner les deux hommes politiques dans leurs relations. «J’ai pris la décision d’aller voir Abdoulaye Wade à qui, on a raconté beaucoup de choses, beaucoup d’histoires. «Au début de cette affaire (Ndlr : brouille entre Wade et Idy), on lui a dit que Niang avait choisi son camp, etc.» Mais, je l’ai toujours dit, ajoute-t-il, il n’y a pas de camp entre Idrissa et Abdoulaye Wade. Il n’y a qu’un seul camp, c’est celui de Wade. Et celui qui animait ce camp, c’était Idrissa Seck.» M. Niang rappelle que quand ils étaient partis en France où ils sont restés très longtemps, à leur retour au Sénégal en 1999, (nous avons été reçus par presque deux millions de personnes), Wade a dit à Idrissa Seck : «Je t’ai laissé avec un parti, tu m’as rendu un parti et demi.» M. Niang qui se veut plus clair dans sa démarche explique : «Idrissa Seck ne peut avoir de camp.» Il rappelle avoir dit à Wade : «Nous avons créé ensemble le Pds. Nous étions sept (7), mais aujourd’hui, il ne reste que nous deux. Durant notre compagnonnage, vous avez fait beaucoup pour moi. Idy ne fera jamais ce que vous avez fait pour moi. Et je ne ferai jamais pour Idy ce que vous et moi, nous avons fait.» À ce sujet, M. Niang soutient qu’il ne participera jamais à la destruction du Pds. Et pour cela, précise-t-il, : «Je ne permettrai à personne, ni à vous (Wade), ni à Idrissa Seck, ni à Karim de détruire ce que nous avons construit ensemble», dit-il avoir averti à Wade.
«Je prie pour que les retrouvailles entre Wade et Idy demeurent»
M. Niang refuse de faire du «triomphalisme» et note qu’il «prie Dieu pour que les retrouvailles entre Wade et Idy demeurent et soient une passerelle» pour les échéances futures. Par rapport aux «critiques acerbes» contre Idy, M. Niang soutient que ce «dernier a enduré des insultes, des calomnies, des actes répréhensibles dans des moments douloureux de son existence». Des journaux ont été créés, dit-il, pour le vilipender, le détruire politiquement. C’est la raison pour laquelle, avance-t-il, «Idy ne pouvait pas comprendre que ce qu’il était en train de vivre provenait de la décision d’un homme qu’il adorait plus que tout autre (Ndlr : Wade)». La mésentente des deux hommes était telle que, «s’ils décident aujourd’hui de se retrouver, c’est qu’il y a une sincérité de part et d’autre», confie-t-il.
«Karim doit savoir qu’Idy n’est pas son adversaire…»
Tout le monde ne peut pas être enchanté par ces retrouvailles, car on ne peut pas toujours faire l’unanimité. «Il y a, autour de nous, quelques individus qui se disent militants ou responsables et qui, profitant de la proximité avec le Secrétaire général du parti, et mus par des intérêts personnels, tentent d’installer dans le parti un sentiment de malaise», se désole M. Niang. Ce groupe de personnes dont l’action, dit-il, peut conduire à une démobilisation des militants du Pds, «a, par sa maladresse, imaginé un scénario d’affaiblissement et d’isolement d’Idrissa Seck dans le but d’assurer un positionnement dans le parti et dans l’appareil d’Etat». Croyant porter atteinte à un individu, ce groupe de personnes sème l’angoisse et la désolation dans le parti. «Je serai étonné que Karin ne soit pas d’accord sur les retrouvailles entre Wade et Idy. Car, il a tout à y gagner. C’est dans l’intérêt de Karim de les accepter parce que Idrissa n’est pas son adversaire, il est son frère», précise Alioune Badara Niang. Pour lui, ces retrouvailles étant une décision du père, «aucun des enfants n’a le droit de s’y opposer, ni Idrissa, ni Karim». M. Niang lance un appel à tous les libéraux pour accompagner le Président Wade dans ses projets.
«Wade ne suivrait pas son fils, s’il voulait lui succéder»
Sur la succession de Wade par son fils Karim, Alioune Badara Niang se dit contre la monarchie. Mais, dit-il, «Abdoulaye Wade choisira celui qu’il soutiendra dans le parti et le peuple sénégalais choisira son successeur», martèle-t-il. «Abdoulaye Wade ne fera pas moins que Senghor et Abdou Diouf, parce qu’il est un grand démocrate.» Wade, dit-il, ne suivrait pas son fils, si ce dernier voulait lui succéder. «Je ne soupçonne pas Karim de vouloir succéder à son père. Il ne l’a jamais dit et je ne l’ai pas entendu de la bouche d’Abdoulaye Wade. Ce sont les gens qui spéculent», confie M. Niang.
0 Commentaires
Participer à la Discussion