Ces propos sont de Benoît Sambou, porte-parole, et par ailleurs chargé de l'organisation et des affaires intérieures du Jëf-Jël. Pour Monsieur Sambou, qui était face à la presse avant-hier dans la salle de délibération de l' hôtel de ville de Ziguinchor, "ni l' âge" de Wade, "ni son bilan" qu'il a qualifié d'échec sur toute la ligne, ne militent en sa faveur. Son parti, dit-t-il, "est en lambeau" et "a volé en mille éclats", la Cap 21, poursuit-il, "se disloque". Toutes choses qui font que, estime le porte-parole du parti de Talla Sylla, "logiquement il ne peut pas gagner les élections".
C'est parce que Wade a compris qu'il sera battu lors des prochaines élections qu'il "prépare l'opinion à un coup de force électoral", ajoute-t-il. Toujours selon Benoît Sambou, le gouvernement a mis "20 milliards" pour le nouveau fichier électoral en faisant croire aux Sénégalais qu'il sera le plus fiable de tous. "C'est un leurre", clame-t-il. De l'avis de ce dernier, les partis politiques réglaient toujours les questions liées au processus électoral de manière consensuelle. Mais avec l'avènement de Wade, ce sont des décisions unilatérales. Et ce dernier d'avertir que, "nous allons vers les élections les plus contestées du Sénégal". Selon le porte-parole du Jëf-Jël, il existe "des manoeuvres souterraines visibles et invisibles" pour la prorogation du mandat de Wade ; mais, déclare Monsieur Sambou, "ça sera un précédent dangereux qu'on ne peut pas accepter dans un pays de démocratie" et, le Jëf Jël, informe-t-il, "s'y opposera". Parlant de la caution pour les candidats aux élections de 2007, le chargé de l'organisation du parti de Talla Sylla reste catégorique. Wade sera battu quel que soit le montant qu'il va imposer aux Sénégalais.
Naufrage du « Joola » et forum régional
Sambou est revenu sur plusieurs aspects, tels que le naufrage du bateau le Joola qu'il qualifie "d 'homicide", l' enclavement et le conflit casamançais. Pour sortir la Casamance de cette situation, le porte-parole du parti de Talla Sylla préconise l'organisation d'un forum régional, lequel sera consacré, exclusivement, au développement de la région. Cette tournée a coïncidé avec le 4e anniversaire du naufrage du bateau le Joola, commémoration à laquelle a pris part le chargé de l'organisation et des affaires intérieures du Jëf-Jël. Ce jour-là, rappelle-t-il, plus de 2000 Sénégalais ont trouvé la mort du fait de la négligence humaine. Pire, s'indigne-t-il, "jamais une information judiciaire n'a été ouverte". Avant d'ajouter que le gouvernement de Wade qui est responsable de cette catastrophe, a "manipulé les causes et les chiffres du naufrage", en "focalisant" l'attention des populations sur les questions d'indemnisations. Cela, souligne-t-il, "pèsera lourd sur les prochaines élections". Abordant la problématique du désenclavement de la Casamance , le porte-parole du Jëf-Jël a indiqué que les causes du naufrage s'expliquent, aussi, par l'enclavement de la région sud du pays. C'est pourquoi, et pour une question de souveraineté nationale, le Sénégal, de l'avis de Monsieur Sambou, "doit se donner les moyens" pour la réalisation de la route de contournement de la Gambie. Pour ce dernier, "ce n'est pas sérieux", lorsque Wade parle de pont ou de tunnel sur le fleuve Gambie. Toujours, selon lui, l'Etat avait promis, au lendemain du naufrage, l'achat d'un navire en Allemagne. Aussi, poursuit-il, l'acquisition des deux aéroglisseurs, évoquée par Robert Sagna, demeure sans suite du fait de la volonté du gouvernement de ""bloquer le dossier. Suffisant pour Monsieur Sambou, de se demander de "ce que Wade veut faire de la Casamance ", et si les Casamançais doivent "se taire". Pour lui, il faut interpeller Wade, lequel informe-t-il, par ailleurs, n'a jamais entrepris "de tournées économiques" depuis qu'il est au pouvoir. L'autre aspect traité par l'ami de Talla Sylla, est la crise casamançaise. A l'en croire, après que Wade a reconnu "qu'il s'est trompé sur ce dossier" ; montrant, à travers cette déclaration, ses limites à trouver une solution durable à la crise (même s'il n'a pas dit sur quoi il s'est trompé) il ne reste, dès lors, " 'aux Casamançais, eux-mêmes", qu'à trouver une réponse au conflit car, personne d'autre ne le fera à leur place. Pour lui, "le règlement de la crise passera par une large concertation des fils de la Casamance ". La plupart des financements destinés à la région étant, de l'avis de Benoît, "bloqués" pour raison d 'insécurité, le porte-parole du Jëf-Jël d'inviter les Casamançais à revoir la problématique posée à leur région, avant de lancer l'idée d'un forum régional pour le développement de la Casamance.
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