Matériellement, les élections ne pourront pas se tenir en février 2006. C’est ce qui se dégage des communications des plénipotentiaires de la Cpa qui tenaient une conférence publique hier jeudi 25 mai 2006 au centre Daniel Brothier de Dakar. Cogitant sur les bocages du processus électoral, Ousmane Badiane, chargé des élections de la Ld/Mpt, conférencier du jour, fait porter le chapeau de toutes ces failles au président de la République. Pour lui, un « enchaînement de reniements et de mensonges ont couronné le processus du début jusqu’à nos jours ». Dès lors, il se dit convaincu de deux hypothèses, « l’une comme l’autre n’étant que des mascarades eu égard au recul de la démocratie du Sénégal qui se présentait, après l’alternance sous un ciel radieux ». D’abord pour lui, il n y aura pas d’élection à date indiquée c’est-à-dire le 25 février 2007, ou encore, s’il en a, le gouvernement se prépare à des fraudes massives, lui permettant de rempiler sans coup férir.
Aussi, est-il revenu sur « un cocktail de reniements d’engagement pris par Me Wade et qui ne sont jamais réalisés ». La suspicion est d’autant plus grande dans l’opposition que l’on ne croit plus aux élections. « Des irrégularités, rien que des irrégularités », selon les membres de la Cpa. Dans leurs réquisitoires contre le régime, le ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom figure en bonne place. Ce dernier se présente à leurs yeux comme « le champion en promesses mensongères ».
La charrue avant les bœufs
Au début des inscriptions rappellent-ils, il annonçait urbi et orbi que ses machines peuvent fabriquer 80.000 cartes d’électeurs et cartes d’identité par jour et qu’en 72 h, l’on pouvait retirer ses pièces. Malheureusement, « cela est resté un mensonge historique », d’autant plus que seules certaines personnes inscrites depuis le début, c’est-à-dire en septembre, ont reçu leurs cartes d’électeurs. Pourtant informent-ils la numérisation des cartes d’identité a consacré des années au Burkina et en Tunisie, et selon les techniciens, la grande Bretagne ne pourrait y arriver qu’en 2009, non sans avoir dépensé plus de 42 millions d’euros. Pourtant, l’alerte a bien été sonnée, selon eux, mais les autorités ont fait mine de ne rien comprendre et ont parlé d’exception Sénégalaise. « Même avec la nouvelle donne de clôturer les inscriptions en août, la solution n’est pas trouvée. Mieux, cela constitue une atteinte aux dispositions du code électoral qui fixent un temps pour toutes les opérations de l’inscription à la publication des listes en passant pas les réclamations ». Cela dit, d’août à février, il est matériellement impossible de tout faire et d’arriver à des élections le 25 février 2007.
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