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Politique

BONJOUR L’ AFRIQUE | Les fondements de la République à l’épreuve du pouvoir de Me Wade

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BONJOUR L’ AFRIQUE | Les fondements de la République à l’épreuve du pouvoir de Me Wade

On ne sait plus si le Sénégal est une République ou une monarchie. Ce doute s’impose dans la mesure où nous sommes en face d’un système politique dont tous les pouvoirs sont entre les mains d’un super homme : le président de la République. La séparation des pouvoirs tant clamée jure d’avec les actes que ne cesse de poser le chef de l’Etat dont la mainmise sur les Institutions du pays ne font plus l’objet d’un doute. Signe d’une régression démocratique.

La Constitution a subi, il y a une semaine, un nouveau viol douloureux suite à la volonté du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, de se défaire d’un président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, qui n’aurait commis que "l’honorable péché" de cautionner l’audition d’un citoyen, fut-il le fils du Président de la République, après qu’il a géré des centaines de milliards de F Cfa dont une partie provient des fonds publics. C’est en voulant faire jouer à l’Assemblée nationale son rôle de contrôle des dépenses publiques que Macky Sall a accepté la convocation de Karim Wade devant les députés. Mais, cette volonté des parlementaires a été perçue par les faucons de la formation libérale comme un coup de poignard dans le dos du Président Wade.

Et c’est le président de l’Assemblée nationale qui en paie les frais. Avec lui, tout l’appareil législatif qui devait pourtant, au nom des populations qu’il représente, faire valoir son indépendance. Et le comble, c’est quand le Chef de l’Etat choisit son successeur sous le prétexte qu’il est la seule constante du parti majoritaire à l’hémicycle. Les jeux sont faits et le nouveau président de l’Assemblée profite de la première audience avec le Chef de l’Etat pour le remercier et jurer de ne rien faire sans sa bénédiction. Sacrilège !

Que faut-il attendre de cette chambre législative déjà soumise à un homme alors qu’elle est censée assurer sa mission de contrôle de l’action du gouvernement ? Cette mainmise de Wade sur le pouvoir législatif est d’autant plus grave que les députés et les sénateurs se plaisent à rabâcher à chaque occasion lui devoir leur élection après qu’il les a choisis. Il serait dès lors plus approprié qu’on leur coller l’étiquette d’ "élus de Wade" et non plus celle d’"élus du peuple".

Les excès de pouvoir de Me Abdoulaye Wade entravent aussi la marche de la justice. L’indépendance du pouvoir judiciaire a été mise à rude épreuve à maintes reprises par l’immixtion du chef de l’Etat dans des affaires pendantes devant les juridictions. Si le Président ne se mue pas en procureur pour instruire à charge ou à décharge. L’on se rappelle de l’arrestation de feu Abdou Latif Guèye dans le dossier des antirétroviraux. Il a suffi que Me Wade fasse une déclaration publique pour dire que "Latif m’a déçu" pour qu’une inculpation l’envoie en prison. Il en est de même dans l’affaire des Chantiers de Thiès dont le dossier a été évoqué lors d’un "meeting politique" au Cices par le Président. Le clin d’œil assez expressif pour que la machine judiciaire s’emballe contre l’ancien Premier ministre et ancien maire de Thiès. De la même manière, c’est loin du système judiciaire que Idy a été libéré après que des négociations nocturnes ont été menées entre lui et le Palais, du fond de sa cellule de Rebeuss.

Il y a moins d’un an, les trois journalistes que sont Moussa Guèye et Pape Moussa Doukar et "l’Exclusif" et Papa Amadou Gaye, le directeur de publication de "Courrier" ont été incarcérés pour des délits de presse. C’est de Paris que Me Wade a demandé leur élargissement au moment où l’instruction suivait son cours. Ce pouvoir que Me Wade exerce sur le pouvoir judiciaire est compréhensible en ce sens qu’il lui est possible d’agir sur la promotion des magistrats. Car, il préside le Conseil supérieur de la magistrature et nomme les magistrats à la tête des juridictions.

C’est le même diktat que le Chef de l’Etat exerce sur les pouvoirs locaux. Le choix des maires, présidents des conseillers régionaux et ruraux sont de son seul ressort alors que la règle démocratique voudrait que ces derniers soient élus, c’est-à-dire choisis par les populations. Combien de collectivités locales a-t-il dissout pour avoir eu des différends avec leur maire, Président de conseil régional ou rural ? On ne peut le dénombrer. Quid des maires révoqués pour n’avoir pas satisfait sa volonté, fut-elle illégale ? La dernière victime de la superpuissance de Me Wade est Mbaye Ndiaye qui a été révoqué de sa fonction de maire des Parcelles assainies. Son tort ? Avoir soutenu Macky Sall dans le différend qui l’oppose à Wade.

Image : Le Palais présidentiel du Sénégal. C’est là où tout se décide et nulle part ailleurs.



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