Le Parti socialiste (Ps) ne compte pas répondre le 15 mars prochain, à l’invitation du Président de la République, qui souhaite rencontrer l’opposition, pour un dialogue démocratique, qu’à une condition : l’objet de cette rencontre entre chef de l’Etat et opposition soit les prochaines échéances électorales. C’était la décision prise par le bureau du Ps, hier.
Cela d’autant plus que «c’est Wade, lui-même, qui a rompu le consensus électoral dans le pays, de manière unilatérale. De plus, il n’a respecté aucune décision prise lors des précédentes rencontres avec l’opposition», a rappelé les membres de ce bureau politique. Ces derniers déclarent aussi que le dialogue fait partie des principes autour desquels serait construit le mot d’ordre de leur coalition politique.
La réunion d’hier a été également l’occasion pour les camarades de Ousmane Tanor Dieng, d’analyser la situation politique du pays et de formuler des initiatives et des recommandations pouvant participer à sa meilleure gestion. Aussi ont-ils décrié l’accaparement des médias publics par le gouvernement de l’alternance et le parti de Me Abdoulaye Wade, le Pds. Pour eux, tous les Sénégalais et de nombreux observateurs extérieurs de la vie politique sénégalaise se sont rendus compte du fait que le gouvernement s’accapare des médias publics et les gère à des fins de propagande et de campagnes prématurées. Et cela, «après avoir organisé la dissolution du Haut conseil de l’audiovisuel et la création d’une autre instance de régulation non fonctionnelle, votée par 13 députés».
Et comme pour donner la preuve de ces affirmations, le Pr. Abdoulaye Elimane Kane indique que le Premier ministre, depuis un certain temps, s’occupe beaucoup plus des affaires de son parti que ceux du pays.
Le Ps n’a pas manqué également de se prononcer sur la création de nouvelles fréquences radiophoniques par le régime au pouvoir et au profit de certains libéraux. Pour eux, le but visé par ces nouvelles chaînes de radio ne consiste en rien d’autre que de brouiller la fréquence des autres stations et d’orchestrer « une campagne ouverte, ostentatoire et arrogante».
Par ailleurs, après avoir rappelé que les travaux de construction de routes et de ponts, sont des projets ficelés depuis le régime d’Abdou Diouf, et qui ont connu du retard, le Ps s’est désolé du fait que la démolition des ponts et les travaux de routes en cours, soient présentés comme des sujets de gloire. De l’avis du bureau politique du Ps, il vaudrait mieux, concentrer les efforts sur la situation économique du pays, car «notre tissu industriel est à genoux». Pour les socialistes, «la malgouvernance et l’incompétence du gouvernement» se sont dessinées de nouveau, à travers la prolongation de la période de délestage annoncée par la Senelec, la privatisation de la Sonacos et la chute du chiffre d’affaires des Industries chimiques du Sénégal (Ics). Et c’est justement pourquoi, le Ps a décidé d’instruire ses députés, afin de mettre sur pied une commission d’enquête, pour mieux éclairer la lanterne des citoyens sur les échecs des Ics. Le mardi 21 mars prochain, annonce Abdoulaye Elimane Kane, le Conseil d’orientation du Ps va se réunir pour débattre sur le Manifeste du Courant créé par une frange de ce parti. Des tournées dans les différentes régions du Sénégal sont également prévues par le bureau politique pour faire l’état des lieux de l’évolution du parti. 
Au cours de la réunion tenue hier, le bureau du Ps a demandé à son Premier secrétaire, Ousmane Tanor Dieng, de «suggérer au Cpc, à la G10 et aux autres regroupements politiques alliés, d’exiger comme condition à la rencontre d’avec le chef de l’Etat, que ce dernier précise clairement l’objet de la rencontre du 15 mars prochain». D’autant plus que, pour Abdoulaye Elimane Kane, porte-parole du Ps, «Il n’y a pas autre préoccupation, aujourd’hui, que les échéances électorales. Et ce n’est que sur cette question précise des prochaines élections que le Ps entend se retrouver et en débattre avec le président de la République».
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