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Politique

CACVP - Sur le Parvis des droits de l’Homme : Des cercueils, symbole des violences du régime de Wade

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CACVP - Sur le Parvis des droits de l’Homme : Des cercueils, symbole des violences du régime de Wade

Correspondance particulière - Sur le parvis des droits de l’Homme, la manifestation du Cacvp contre la remise du Prix Houphouët-Boigny au Président Wade n’a pas réuni les foules... seulement les partisans d’Idrissa Seck.

Il est 14 heures : l’heure annoncée par le Collectif africain contre les violences politiques (Cacvp) pour manifester contre la remise du Prix Houphouët-Boigny de l’Unesco au Président Wade. Les tables ne sont pas encore dressées, la sono n’est pas arrivée ; les banderoles encore absentes. Les responsables ? «En route», nous promet-on. Mais, les rares militants présents sur le parvis des droits de l’Homme pestent. «Pourquoi avoir organisé deux manifestations, l’une ici, l’autre à Cambronne ? Nos forces sont dispersées.» Forces noyées au milieu du flot continu des supporters du Fc Barcelone ou d’Arsenal qui visitent Paris avant la finale de la Ligue des Champions du lendemain.

L’arrivée des dirigeants du Cacvp, sur le coup des quinze heures, change à peine la donne. Une trentaine de manifestants seulement a fait le déplacement. Et observe les cercueils recouverts d’un linceul noir, barrés des noms de Balla Gaye, Me Babacar Sèye ou Ismaïla Mbaye. «Tous sont les victimes des violences politiques du régime de Wade. Le gouvernement a mis les droits de l’Homme dans ces cercueils, nous allons les en sortir», clame Babacar Bâ, secrétaire général du Cacvp... juste avant de se faire dérober son micro par des supporters anglais. L’épouvantail d’une ivoirisation du Sénégal est agité. «Avant 1999, qui aurait pu croire que la Côte d’Ivoire sombrerait dans la guerre, nous devons agir avant que ce régime ne plonge le Sénégal dans le chaos. Notre pays est le dernier verrou démocratique de l’Afrique de l’Ouest», prévient M. Bâ. Malgré ce discours, l’ambiance est calme, bon enfant même. A peine dopée par l’article de la radio française Rtl contre les dérives autoritaires d’Abdoulaye Wade, dont l’enregistrement est repassé pour l’occasion.

Ni enthousiasme débordant, ni morosité. Les livres de Latif Coulibaly et de Mody Niang sont vendus à la criée. Des jus de fruits et des cafés sont distribués. Des policiers en civil et un agent des renseignements généraux français devisent tranquillement avec les manifestants. «On est là», semble être le maître-mot.

«L’objectif n’est pas de ramener le plus de monde possible. Ce n’est pas un meeting politique ou une marche. Notre action a valeur de symbole ; c’est pour cela que nous avons choisi de ne pas marcher à l’Unesco avec les responsables politiques. C’est pour cela que nous avons choisi l’esplanade des droits de l’Homme pour notre action», confie Papa Ibrahima Ndoye, le président du Cacvp.

Le 16 novembre dernier, le même collectif avait déjà manifesté contre l’attribution du Prix de l’Unesco au Président Wade. Hier, ce ne devait être qu’une redite, apolitique.

Mais, l’ombre de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, invité, mais absent, plane. L’Initiative de la diaspora pour Idy (Idi), le Comité de réflexion et de soutien à l’action d’Idrissa Seck (Cresadis), le Mouvement de soutien à Idrissa Seck (Msis) et Fidel (Forces intégrées pour la démocratie et les libertés) ont envoyé des émissaires pour soutenir le Cacvp. Entre Daouda Fall, le coordonnateur du Msis et Babacar Bâ, se profile ainsi la grande silhouette de Pape Abdoulaye Lô, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) de Paris, désormais aux Fidel et responsable de la commission culturelle et sociale du Cacvp.

Rares sont les Sénégalais présents à ne pas avoir milité au Pds, avant d’en être exclus lors des purges pro-Idy. Et l’influence de l’ancien Premier ministre se fait sentir jusque dans les banderoles. «Pas de sympathie pour les tyrans, mais pas de pitié pour ceux qui acceptent la tyrannie.» La citation, écrite au feutre, est de Napoléon Bonaparte que l’ex-Premier ministre aime à citer.

Entre autres, chargée de l’organisation des manifestations au sein du Cacvp, Amy Niang Fall, répète inlassablement que le collectif «n’avait pas envie de faire quelque chose de politique». Il n’aurait pourtant manqué que les militants, en plus grand nombre...

 



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