Certains n'hésitent plus à mettre la situation actuelle du pays (crise scolaire et universitaire, difficultés d'approvisionnement du pays en energie, rapports heurtés entre le pouvoir et l'opposition, etc) sur le compte de l'âge avancé du chef de l'Etat. ‘Une délégation d'hommes d'affaires américains a même confié à Barthélémy Dias en prison que l'âge du président les inquiète et qu'ils sont surpris en entendant Me Wade insister sur sa candidature aux prochaines élections. C'est au cours de cette visite que ces Américains ont eu à se poser des questions sur l'éligibilité du Sénégal au Millénium challenge account. Pour eux, Wade va, à coup sûr, remporter les élections, mais sera obligé de quitter le pouvoir aussitôt après’, nous confie un membre de Convergence socialiste.
Mieux, s'entretenant avec un diplomate européen, un responsable libéral s'est entendu poser la question suivante : ‘Pensez-vous sérieusement que Me Wade va se présenter aux élections à son âge ?’ Réponse du libéral : ‘Bien sûr. On n'en doute plus. Ce n'est même plus lui qui le veut, mais les Sénégalais’. Réplique du diplomate : ‘Vous pouvez le croire, mais à son âge, il vous sera très difficile de rassurer les bailleurs de fonds’.
Une remarque très pertinente que les libéraux prennent déjà en compte promettant de prendre les devants car, dit l'un d'entre eux, ‘une chose est sûre : c'est que l'opposition en mal d'arguments et de projets de société devant les réalisations de Me Wade, va axer tout son discours électoral sur l'âge de notre candidat. Et ils ne négligeront rien pour le présenter à l'opinion nationale et internationale comme un candidat disqualifié pour briguer un second mandat. Cela a déjà commencé d'ailleurs avec les différentes contributions qu'on lit chaque jour dans les colonnes des journaux’.
Et c'est pour couper l'herbe sous les pieds des détracteurs du futur candidat âgé que les libéraux, selon nos sources, n'écartent pas de proposer en 2007 un colistier de Wade lors des prochaines élections et qui sera vice-président de la République à sa victoire. Mais, pour ce faire, il faudra nécessairement une retouche des textes constitutionnels. ‘Rien ne s'oppose à cela. L'essentiel pour nous, c'est que ce vice-président soit issu des rangs du Pds. Car il est hors de question de faire quoi que ce soit avec l'opposition. Ce serait trop facile de leur proposer un poste de vice-présidence alors que tout le monde sait qu'ils ne sont pas représentatifs’, fulmine-t-on du côté de la Cis.
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