Ces dossiers qui " brulent " le Palais

Trois dossiers d'une complicité énorme sont sur la table du Président de la République de retour depuis hier. Il y a la question des locales 2009 dont le report est agité par ses "lieutenants" au sein du pds. L'affaire Macky Sall où son arbitrage est attendu et sur la crise financière en l'occurence la dette intérieure. Surtout que les ministères n'ont toujours pas leur budget 2009 à cause des caisses de l'Etat qui sont vides. 

Locales 2009: Report ou non?

La situation au Pds avec des contestations tous azimuts au lendemain de la publication officielle des listes risque d’être fatal pour le parti. De Saint-Louis à Diourbel en passant par Kaolack jusqu ‘à Oussouye, le Pds implose. Les libéraux se livrent à des crocs en jambes sans merci engendrant la forclusion des listes de la «Coalition Sopi» dans certaines fédération. A cela, s’ajoute la situation confuse à Ndoulo et à Ndindi où les opérations de dépôt des listes ont continué jusqu’au petit matin. Situation du reste dénoncée par la Ceda puis par la Cena. Cette dernière compte saisir la cour d’appel de Dakar pour l’annulation pure et simple de ces listes et se réserve le droit de proposer des sanctions à l’endroit des sous-préfets responsables de ces manquements. Même situation à Oussouye. Le Président de la commission électorale départementale autonome (Ceda) M. Manga refuse de reconnaître les listes de la «coalition Sopi 2009» parce que les libéraux n’ont pas déposer les mêmes listes. Le camp du ministre Sina Diatta et celui du député Emilie Diatta n’ont pu trouver de compromis. Le cas de Aminata Tall a plus attiré l’attention des libéraux. «L’amazone du Baol» s’est une fois de plus illustrée. Elle a opposé un niet catégorique à remettre ses listes et celles de ses partisans au mandataire Moussa Sakho. Ce qui pourrait peser lourd lors du décompte final et pourrait faire basculer la municipalité entre les mains de l’opposition. Même scénario dans le plus important bastion libéral de Dakar, Pikine. La dualité entre le ministre Aminata Lô Dieng, et Daour Niang Ndiaye, le maire de la ville risque d’amoindrir fortement les chances du Pds dans ce département populeux. Certains observateurs de la scène politique sénégalaise n’hésitent pas à pronostiquer la défaite du Pds dans cette localité, où la popularité d’Aminata Lô Dieng, combinée à la forte personnalité de madame le sénateur Aïda Senghor et de celle de madame le député Fatou Sow et des secrétaires généraux et présidents des sections peuvent faire très mal. Partout, les contestations font légion au Pds. Dakar n’est pas en reste. L’investiture de Farba Senghor comme tête de liste à la commune d’arrondissement du Plateau a soulevé l’ire des populations de cette localité. Toutes les sensibilités de la commune se sont mobilisées derrière le maire sortant pour disent-elles barrer la route à l’ancien ministre. Ces populations exigent du Pds un fils du terroir comme maire enfin d’éviter l’irréparable au soir du 22 mars prochain. Au regard de cette situation pas des moindres, Wade revenu hier en fin d’après-midi d’un long voyage doit dés aujourd’hui, s’atteler à trouver des solutions sur ces questions qu’il va sûrement trouver sur sa table pour éviter le naufrage du navire bleu. Wade va-t-il reporter les locales ? Les jours à venir seront édifiants.

Sékou Dianko DIATTA

La crise financière: Les ministères attendent encore leur budget 2009

Parmi les questions du moment qui hantent le sommeil de Me Abdoulaye Wade, il y a la crise financière. Malgré les différentes signatures qui ont été opérées avec les bailleurs de fond, les caisses de l’Etat sont encore vides. Alors qu’il y a une dette intérieure élevée à plus de 43 milliards à apurer d’ici "mi-février". Les différents départements ministériels ne disposent toujours pas de leur budget 2009.

Le gouvernement sénégalais avait promis mardi dernier d'apurer d'ici "mi-février" la totalité de sa lourde dette intérieure, qui menace la deuxième économie d'Afrique de l'Ouest francophone, assurant que seuls 43 milliards de FCFA restaient encore à payer. "Il y a 43 milliards qui restent (à payer) sur 174 milliards (265 millions d'euros). Ils seront payés en priorité. J'espère que d'ici la mi-février, tout sera totalement payé", avait indiqué le ministre de l'Economie Abdoulaye Diop, lors d'une rencontre à Dakar avec les bailleurs de fonds. Une question essentielle sur laquelle le Chef de l’Etat doit se prononcer afin que cet engagement soit effectif pour ne pas connaître un second revers d’affiler sur la même question. Lors de son discours à la nation il avait promis le règlement total de cette dette au plus tard la fin du mois de janvier. Donc, il est hors question que le problème ne soit pas réglé définitivement. Même le règlement de cette dette ne pourra pas sortir le Sénégal de cette situation tendue au plan financier. Car, il s’agit d’un prêt comme l’a évoqué l’argentier du Sénégal. "Le financement est disponible, nous avons pris des dispositions avec les banques pour un emprunt. Il y a des réglages qui doivent être fait avec le FMI d'ici maximum une semaine". Une mission du Fonds monétaire international (FMI) qui est actuellement à Dakar devrait rencontrer le Chef de l’Etat. Le Ministre du budget devrait dans les tous prochains jours être convoqué par Me Wade pour échanger sur la question en compagnie des techniciens de son département. En effet, les différents ministères attendent encore leur budget 2009. Tous les départements ministériels fonctionnent avec des caisses vides, car le budget voté par les députés et par les sénateurs n’est pas encore disponible faute de liquidité. Le Sénégal paye des erreurs commises dans la gestion de ses finances en 2007 et 2008. Le 31 décembre dernier, le président Wade avait reconnu que des "erreurs" avaient été commises dans la gestion des finances publiques en 2007 et 2008 et écarté toute "malversation". Il faut dire que la dette publique intérieure inquiète tout particulièrement la communauté internationale, car elle asphyxie de nombreuses entreprises du secteur privé et décourage d'éventuels nouveaux investisseurs tentés de travailler pour l'Etat en participant notamment aux grands travaux en cours. On rappelle que le Sénégal est la deuxième économie, après la Côte d'Ivoire, de l’UEMOA qui regroupe 8 pays.

Sambou BIAGUI

Affaire Macky Sall: Un dossier politiquement complexe pour Wade

L’affaire Macky sera au centre des discutions entre Me Wade et certains membres de son gouvernement, notamment le ministre de l’Intérieur, celui de la Justice et celui des affaires étrangères. De sources sures, seront associés à ce dossier le Ministre de l’information porte parole du gouvernement qui avait été envoyé en mission au Gabon par le Chef de l’Etat pour arrondir les angle entre Dakar et Libreville. Il y aura également les ministres des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur. Me Wade devrait se prononcer sur la question avec ses différents ministres. Mais selon les informations à notre disposition, Me Wade compte laisser la justice poursuivre son travail. Mais il voudrait disposer de toutes les informations nécessaires sur la question. C’est pour lui un dossier très sérieux. Nos confrères de l’Obs écrivaient d’ailleurs que toutes reculades dans l’affaire Macky Sall serait une erreur… politique. Et que dans tous les cas, une inculpation de l’ancien Premier ministre permettrait au moins de semer le doute et de l’installer dans une posture défensive.

Sambou BIAGUI