La diplomatie ivoirienne ne s’est jamais autant mal portée que sous le règne de Gbagbo et des siens. C’est la conviction du journal le Point qui indexe l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Sénégal, qui au lieu de travailler à apaiser les relations entre les Présidents des deux pays, est plutôt préoccupée par des questions matrimoniales.
Laurent Gbagbo l’avait nommée comme ambassadrice de Côte d’Ivoire près la république du Sénégal dès l’accession du Fpi au pouvoir d’Etat en octobre 2000. Avec comme mission, renforcer les liens de fraternité entre les deux pays. La demoiselle Fatimata Touré qu’elle était à sa nomination comme ambassadrice n’a rien fait pour améliorer les relations entre les deux pays. L’on a en mémoire les attaques verbales en règle d’une frange d’Ivoiriens proches du camp présidentiel contre le président sénégalais Abdoulaye Wade. Lors d’une émission publique à la télévision nationale ivoirienne en 2001, l’animatrice de la défunte émission « On est ensemble », Hanny Tchelley s’était livrée avec ses invités, à un jeu d’injures sans fondement contre des chefs d’Etat de la sous-région ouest-africaine. Les présidents burkinabé, malien, nigérien et surtout sénégalais étaient passés à la casserole. Des commerçants sénégalais à Treichville avaient même subi des brimades de la part de jeunes dits ‘’patriotes’’, parce que leur président Wade avait osé déclarer « qu’un Burkinabé était deux fois plus maltraité en Côte d’Ivoire, qu’un noir en France ». Depuis lors, toutes les interventions du Sénégal sur la Côte d’Ivoire sont mal accueillies par les partisans de Gbagbo. Toutes choses qui n’ont pas manqué de susciter un froid dans les relations entre les deux pays. Alors qu’on attendait de Fatimata Touré qu’elle réchauffe ces relations, en faisant cesser les attaques contre le président Wade et la communauté sénégalaise de Côte d’Ivoire, la demoiselle s’est plutôt préoccupée de sa situation matrimoniale. Le fait pour cette ‘’Excellence’’ d’avoir convolé en justes noces avec le dignitaire religieux sénégalais qui est à son quatrième mariage, n’est forcément pas ce qui fâche. Mais, c’est surtout cette noble et digne fonction de diplomate que Gbagbo vide de tout son sens et de toute sa valeur depuis son accession au pouvoir d’Etat en octobre 2000.
Diplomatie massacrée
En effet, dès sa prise de pouvoir, le chef de l’Etat ivoirien a procédé à des nominations d’ambassadeurs. Lesquelles nominations étaient loin d’être objectives. Ainsi, pendant que des diplomates de carrière étaient sur le carreau, Gbagbo nommait des journalistes qui n’avaient jamais flirté avec la diplomatie au poste d’ambassadeur. La preuve de la légèreté d’un tel choix n’a pas tardé à se faire. Puisqu’aussitôt installé dans sa nouvelle fonction en Iran que Téty Rock a été soupçonné de proxénétisme par les autorités iraniennes. Les reproches à Gbagbo se situent à deux niveaux. D’un, le chef de l’Etat ivoirien a opté pour des ambassadeurs qui n’avaient aucune notion de la diplomatie. De deux, il n’a pas trouvé indécent de nommer une femme célibataire au poste d’ambassadeur. Comment veut-on qu’une femme dont la préoccupation majeure demeure la recherche d’une âme sœur, puisse normalement répondre aux attentes de la République ? Assurément, on ne peut attendre mieux d’elle. Car, les problèmes de cœur ne laissent personne indifférent. La faute n’est nullement imputable aux personnes nommées, mais plutôt à Laurent Gbagbo qui, encore une fois, démontre qu’il n’a pas une haute idée de la République. Et il avait raison, ce diplomate de carrière qui ruminait sa colère en ces termes. « Il va falloir redonner à la fonction de diplomate sa valeur réelle. Ailleurs, les ambassadeurs font de la diplomatie. Mais ici, nos ambassadeurs sont souvent loin d’être des diplomates. Il va falloir faire la part des choses », a-t-il critiqué sous le couvert de l’anonymat.
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