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Politique

COMMENTAIRE DU JOUR - Y a-t-il un commandant à bord ?

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COMMENTAIRE DU JOUR - Y a-t-il un commandant à bord ?

Personne ne semblait s’y attendre sinon de rares initiés dont le statut confine au silence. Tant, les nouvelles autorités clament la bonne santé économique et financière du pays, et exigent des Sénégalais de s’en rendre compte et d’applaudir leurs multiples réalisations et leurs investissements innombrables dans tous les secteurs en si peu de temps. Mieux que les 40 ans du règne socialiste.

Cependant, la réalité nous apparaît chaque jour qui passe, tout autre. Le bateau Sénégal tangue dangereusement et donne l’impression en plus de naviguer en eau trouble, de manquer d’équipage compétent ou à tout le moins, occupé à autre chose que le gouvernail. C’est le moins que l’on puit dire. L’eau, l’électricité, le carburant sont devenus des denrées rares que l’on rationne comme dans ces pays voisins où les populations s’émerveillent encore de voire une lampe électrique s’allumer. Tandis que les rares unités industrielles, naguère la fierté du peuple, s’écroulent les unes après les autres par la faute d’une gestion gabegique, népotiste et franchement farfelue des fois. C’est la faute de l’ancien régime, balayé pourtant depuis un 19 mars 2000.

Pendant ce temps, les citoyens assistent eux, impuissants, aux scandales financiers dans multiples sociétés et entreprises publiques que la presse s’évertue à dépister et à étaler à longueur de colonnes. Cherche-t-on à banaliser la mauvaise gestion, le vol, le brigandage, à promouvoir l’impunité qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Le pire est que le monde paysan, segment qui dit-on est le plus important démographiquement parlant se consume en silence, oublié des préoccupations et priorités d’un gouvernement qui ne se donne même plus la peine d’en parler en Conseil des ministres. Qui se souvient encore du dernier communiqué du Conseil des ministres évoquant la situation du monde rural ? La Sonacos peut disparaître tranquillement. Bof !

Toujours est-il que l’on semble sous l’ère libérale se préoccuper moins de l’obligation de rendre compte au citoyen-électeur. Si, sous d’autres cieux, les administrations publiques s’emploient à montrer en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus, préalablement déclinés par les politiques qui en avaient fait la promesse. Ici, elles se barricadent. Allez au building administratif pour s’en rendre compte.

Que dire de la transparence, mamelle nourricière de la démocratie ? Rien sinon que l'action, les décisions et la prise de décision échappent le plus souvent à la clarté sous nos tropiques où l’on semble obséder par le seul souci de plaire au chef. Les grés à grés sont érigés dans les marchés publics en mode de gestion.

Les administrations publiques dans les pays attachés aux valeurs républicaines et de démocratie s'attachent à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l'intention des responsables de l'action publique. Ici, si l’on ne passe pas souvent à la caisse, il ne faut pas s’attendre à un service public même de mauvaise qualité.

Est-on par ailleurs, à l’écoute du pouls de la nation ? Les autorités publiques qui ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société devraient tenir compte des attentes de la société civile lorsqu'elles définissent l'intérêt général et elles sont prêtes à faire l'examen critique du rôle de l'Etat, répondent le plus souvent par des invectives si les auteurs d’une quelconque critique ne sont pas convoqués tout bonnement à la Dic. La récente grève estudiantine et scolaire nous en donne exemple patent avec la convocation d’un pays étranger déstabilisateur, là où des étudiants réclamaient simplement une bonne nourriture à la place des morceaux de viandes faisandés.

Rupture de carburant entraînant des délestages intempestifs d’une Sénélec en manque de jus, renseigne-t-on. Une situation dont on aurait pu faire grâce aux Sénégalais si simplement les autorités publiques avaient fait montre d’une capacité d'anticiper les problèmes qui se poseraient à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques qui tiennent compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles. Ce qui n’est assurément pas le cas aujourd’hui avec la situation qui prévaut au niveau de la société nationale d’électricité. En fait, y –a-t-il un commandant à bord ?



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