Le Sénégal est doublement victime, en interne, de la politique du « paaco »(mot wolof qui signifie partage) des ressources et du pillage systématique des richesses du pays par les multinationales et les puissances étrangères, telle que la France. Ce sont là les maux qui gangrènent l’économie sénégalaise dont il faut se départir. C’est, en tout cas, l’avis du leader du Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (Rta-s), El Hadji Momar Samb qui a animé hier, vendredi 13 octobre, une conférence de presse axée sur le projet alternatif que propose son parti.
Le Sénégal est soumis à un pillage systématique, aussi bien sur le plan interne que sur le plan externe. Voilà les deux maux qui gangrènent le pays. C’est du moins, le diagnostic fait hier, vendredi 13 octobre, lors d’une conférence de presse, par le leader du Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (Rta-s), El Hadji Momar Samb. Il a, ainsi, souligné que le Sénégal est malade des « politiques néolibérales accompagnées d’un pilotage à vue qui écrasent les masses, finissent d’approfondir la misère dans tous les secteurs populaires. » Selon lui, le mal du Sénégal réside dans le « paaco », c’est-à-dire une « gabegie institutionnelle sur le dos du peuple et supportée par le trésor public ». Sur la même lancée, il fait remarquer que le pouvoir entretient des rapports de « clientélisation » avec les milieux maraboutiques, syndicaux et d’autres leaders d’opinion qui servent de relais et font l’objet de corruption active ou passive. En témoigne, selon lui, le train de vie de l’Etat qui engloutit des sommes faramineuses. Le mal réside aussi, de l’avis du leader du Rta/S, dans le pillage des ressources du pays par les multinationales qui entretiennent des liens de subordination, en imposant au pays, par le biais du Fmi et de la banque mondiale, un diktat à nos gouvernants .
Un projet alternatif
Face à ces deux maux, le Rta-s entend apporter des réponses en opérant une rupture avec cette politique du « paaco » en réduisant, par exemple, de manière drastique, le train de vie de l’Etat. En supprimant les fonds politiques, le Senat et réduisant le budget de la présidence. L’argent ainsi économisé servira à financer « la baisse du coût de la vie , la lutte contre le chômage etc.».
S’agissant du second mal lié à la mainmise sur les ressources par les multinationales, le programme du Rta-s se veut une alternative qui s’approprie la souveraineté sur nos ressources. Entre autres choses, il préconise une réappropriation des entreprises stratégiques et du système bancaire, la promotion d’une « économie dont la production est tournée vers la satisfaction des besoins de développement…une industrie capable de produire des moyens de production pour approvisionner l’agriculture en matériel agricole moderne… »
S’engager sur des bases claires
Momar Samb, a, en outre, indiqué qu’ « au-delà des personnalités ou compositions des listes, il importe avant tout de dire sur quoi on s’engage devant le peuple, d’indiquer le programme pour l’exécution duquel on sollicite le suffrage du peuple ».
Répondant par rapport à une éventuelle alliance avec d’autres partis, il affirme que cette alliance ne se fera que sur la base d’un programme commun qui identifie les maux des Sénégalais, tels que déclinés plus haut. Toutefois, affirme-t-il, « nous sommes en train de créer un pôle assis sur un programme alternatif », car, poursuit-il, « il ne sert à rien de créer un pôle qui n’est pas assis sur un programme ». Et, il ajoute « même dans l’hypothèse d’un deuxième tour, nous ne nous rallierons pas derrière un parti de manière automatique ». Convaincu qu’il est que, « quelles que soient la compétence et l’honnêteté des leaders politiques, si le pays n’a pas une politique nationaliste forte capable de dire non aux multinationales et au Fmi, nous n’en sortirons pas ». Et M. Samb d’interpeller toute la classe politique sur ce qu’ils comptent faire par rapport à ces maux.
Le Rta/S compte sur les bonnes volontés pour la caution
Par ailleurs, souligne-t-il, les instances du parti n’ont pas encore tranché la participation de sa formation à la prochaine élection présidentielle. En attendant, il a fait appel aux citoyens de bonne volonté pour financer cette éventuelle participation.
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