Contacts PS - Ld/Mpt - Rewmi : Barthelémy Dias : «Idy est incontournable pour battre Wade»

ENTRETIEN AVEC… Barthelemy DIAS, président de Convergence socialiste : «Idy, Bathily, Tanor, ensemble pour les législatives»

Barthélemy Dias se réserve, ici, de citer un nom, même s’il décrit comment un leader de la Cpa est mandaté par le Palais, suite à une audience avec le Président Wade, pour faire échouer la coalition. Le fils de Jean-Paul Dias, président de Convergence socialiste, appelle aussi à des retrouvailles entre Idrissa Seck, Tanor Dieng et Abdoulaye Bathily. Il considère que le président de Rewmi est incontournable pour battre Wade en 2007.

Comment vous avez analysé les derniers événements au Parti socialiste avec la candidature de Robert Sagna, à côté de celle de Tanor Dieng ?

Ces événements sont la preuve que ce courant (Il s’agit de Démocratie et Solidarité : Ndlr) existe pour la promotion d’intérêts personnels. En effet, ceux qui ont créé ce courant faisaient comprendre aux militants qu’ils voulaient renforcer la démocratie interne, qu’ils étaient pour le débat au niveau de la base et au sommet du parti. Cependant, aujourd’hui, force est de reconnaître que Robert Sagna, qui est candidat à la candidature, refuse d’affronter son adversaire Ousmane Tanor Dieng aux primaires. Cela constitue un refus d’apporter la démocratie au parti. Donc, celui-ci ne peut pas, en retour, revenir pour dire qu’il veut la démocratie. Deuxième chose : je me désole du fait que M. Sagna ait dit qu’il ne peut pas aller aux primaires sur la base de la vente des cartes. Je constate, seulement, qu’il n’a jamais eu à s’offusquer du déroulement de cette vente des cartes, aussi bien au niveau du Bureau politique qu’au Comité central. Donc, il attend aujourd’hui, à cent jours des élections pour dire qu’il va être coûte que coûte candidat du parti, sans aucune raison. Cela est antidémocratique et antirépublicain.

Votre structure Convergence socialiste n’est pas candidate à la candidature ?

Non ! Notre structure supporte le Premier secrétaire, Ousmane Tanor Dieng.

Ne pensez-vous pas que tout cela risque d’affaiblir le Ps ?

Le parti survivra à toutes ces manœuvres. Le Ps ne s’identifie pas à une personne ou à un groupe de personnes ; c’est un héritage national. J’ai entendu, un animateur du courant, Mamadou Diop, dire que le Ps est un héritage familial ; je lui rappelle que le Ps est le parti des Sénégalais, légué par Senghor et Lamine Guèye.

Certains parlent d’implosion au niveau de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) au regard de l’impossible attente de ses leaders. Comment vous expliquez cela ?

Je ne pense pas qu’il y ait implosion de la Cpa. Je regrette, comme tout le monde, les départs enregistrés cette semaine. Je rappelle que nous avons enregistré d’autres départs dans le passé et j’espère que nous allons enregistrer d’autres arrivées. Ceux qui ont décidé de quitter la Cpa, l’ont décidé d’eux-mêmes.

Pourtant, ils continuent de proclamer leur ancrage dans la Cpa…

S’ils le veulent, mais, je me désole, encore une fois de plus, de ces leaders qui veulent faire croire au peuple sénégalais qu’ils sont en politique pour le bien-être du pays. C’est faux ! Force est de reconnaître que ces gens sont en politique pour la promotion d’intérêts personnels. Ni plus ni moins. Quand un leader, au sein de la Cpa, se lève et dit qu’on doit avoir une liste unique, parce qu’on s’est toujours entendu sur un candidat unique à la Présidentielle, et cela depuis le Cpc, je dis qu’il raconte des contrevérités. Nous n’avons jamais parlé de candidat unique à la Présidentielle, et cela depuis le Cpc. On s’est toujours entendu sur une liste commune, unique aux élections législatives. Maintenant, que l’on vienne nous sortir des histoires à deux sous, à cent jours des élections, c’est du sabotage. Ce même leader, à mes yeux, n’a fait que du sabotage, depuis au moins deux ans. Il est allé répondre à l’appel du président de la République sans consulter la Cpa. Je veux que le peuple sache que quand la Cpa devait rencontrer M. Idrissa Seck, l’excuse qui a été avancée était fallacieuse. (Ndlr: La Cpa avait dit que c’est l’absence de quelques leaders de la coalition qui a retardé cette rencontre). Ceux qui devaient le recevoir étaient à Dakar, parce que Abdoulaye Wade avait déjà son pion au sein de la Cpa pour que l’on ne reçoive pas Idrissa Seck. Et aujourd’hui, ce sont les mêmes personnes qui cherchent à nouer une alliance avec Idrissa Seck. Et l’on se pose la question de savoir pour qui travaille ces gens ?

Vous voulez parler de Moustapha Niasse ?

Je préfère ne pas citer de nom, mais tout le monde est en train d’observer ce qui se passe sur la scène politique. Il y a des comportements que je juge insultants envers le peuple sénégalais. Je dis, encore une fois de plus, que l’heure est à l’unité, à la cohésion.

Selon vous, pour quelles raisons ces leaders chercheraient à faire capoter les retrouvailles entre la Cpa en Idrissa Seck ?

C’est parce qu’il y a des gens qui ne supporteront jamais de revoir le Ps revenir au pouvoir. Ce sont des gens qui sont pleins de rancune, de jalousie et de complexe. Et quand on voit quelqu’un insister coûte que coûte pour voir la Cpa avoir un candidat unique à la présidentielle, et qui va un peu plus loin en demandant à être candidat unique, alors que si on lui demande sur la base de quels critères, il est incapable d’en donner parce qu’il est minoritaire dans ce pays, cela veut tout dire. Je rajoute aussi qu’il y a des gens qui n’ont pas l’intention de quitter la politique par la petite porte, parce qu’ils jouent leur dernière carte. Et ces personnes savent que quand ils iront aux élections sans une coalition derrière leur personne, ils auront un score plus que ridicule. Donc, pour masquer leurs faiblesses et leur déclin politique, ils cherchent à avoir une coalition autour de leur personne.

Vous semblez soutenir que les élections de 2007 ne se gagneront pas sans Idrissa Seck ?

Je veux dire que Idrissa Seck est un élément incontournable pour battre Abdoulaye Wade. Me Wade est, aujourd’hui, l’ennemi à abattre ; il est le mal dont souffre le Sénégal. Il faudra donc faire avec Idrissa Seck qui est un élément principal pour atteindre l’objectif principal : battre Abdoulaye Wade. C’est pourquoi, j’invite les jeunesses, les femmes et les leaders de Rewmi et de la Cpa à s’unir autour de l’essentiel ; au moins pour les législatives, pour qu’on puisse avoir la majorité à l’Assemblée nationale.

En parlant de la Cpa, vous faites allusion au groupe que représentent Ousmane Tanor Dieng et Abdoulaye Bathily ?

Bien sûr ! C’est ce qui reste à la Cpa. Les autres ont décidé de quitter. La Cpa, c’est l’espoir du peuple sénégalais que l’on ne peut pas imploser à cause d’intérêts personnels. La Cpa, c’est aujourd’hui le Convoi populaire pour l’alternative. On s’arrête à une gare ; on descend dix kilos et l’on en prend cinquante.

On a d’une part Moustapha Niasse et Amath Dansokho ; d’autre part Ousmane Tanor Dieng et Abdoulaye Bathily. Vous voulez que Idrissa Seck rejoigne ces derniers ; n’est-ce pas un conflit de générations ?

L’alternance générationnelle est incontournable. Aussi bien au Parti socialiste qu’au niveau de la Cpa, il y a des gens qui sont en train d’abattre leurs dernières cartes et ils veulent embarquer le peuple avec eux. Nous ne l’accepterons pas ! Les jeunes ont décidé de se mettre avec les jeunes ; les papis iront avec les papis ! Mais, Wade, de grâce, en partant, qu’il amène avec lui ces «petits frères», c’est-à-dire tous ses politiciens qui ont plus de 70 ans, etc.