Mouhamed Mbodj et Jacques Habib Sy, respectivement Coordonnateur du Forum civil et d’Aid Transparence se disent scandalisés par l’affaire de corruption présumée qui met en scène le directeur du journal Le Quotidien Madiambal Diagne et la Présidence de la République. Une affaire qui a vu un ministre de la République, Thierno Lô en l’occurence, jouer les intermédiaires. Pour ces deux tenors de la société civile, il urge de prendre très rapidement le taureau par les cornes.
Par Nettali.com
Mouhamadou Mbodj avoue sans ambages son découragement et sa déception. "On est à deux mois de la fin d’un mandat qu’on voyait reluisant par rapport à ces questions de transparence, d’intégrité et de bonne tenue des finances publiques, mais voilà qu’on nous sert une autre affaire". Pour Mouhamadou Mbodj, "c’est très inquiétant, cette récurrence du phénomène de corruption et l’absence de réactions. "Les scandales se succèdent, se multiplient et restent impunis". Il pense qu’on a atteint des pics dangereux en matière de corruption au Sénégal et le mal est, à ses yeux devenu structurel, car "avec cette affaire Thierno Lô, qui survient après le scandale dans la Magistrature et l’affaire du marché des cartes numérisées, ce sont les sommets de l’Etat qui sont impliqués. D’où la difficulté à asseoir des solutions à la corruption”. Dénonçant l’inertie de l’Etat et son manque de volonté quant à la prise en charge de ce "mal", le Coordonnateurdu Forum civil n’écarte pas de donner des consignes de vote. "Nous n’excluons rien. Nous pourrions être amenés à demander aux gens de sanctionner la mal gouvernance. Selon Mouhamadou Mbodj, "cela se comprendrait parce qu’on ne peut pas continuer à voir les problèmes et refuser de réagir. Il dénonce ainsi l’impunité et prend pour exemple le dernier scandale survenu dans la magistrature qui a abouti à l’emprisonnement des corrupteurs-dénonciateurs, "alors que les corrompus sont chez eux", se désole-t-il.
Jacques Habib Sy, directeur de Aid transparence (At) émet sur le même tempo. Pour lui, “l’affaire Thierno Lô-“Le Quotidien” pose le problème de la corruption dans l’espace politique d’une façon générale. Un phénomène qui, à ses yeux, ne date pas d’aujourd’hui. Mais ce qui lui semble nouveau, c’est qu’ "avec la survenue de montants massifs de baschich dans le processus politique, y compris dans les rapports avec la presse, c’est sous le régime de l’alternance qu’on a connu des pics, des sommets jamais atteints. “ Jacques Habib Sy qui dénonce que "pour la conquête et la conservation du pouvoir", que les hommes politiques veuillent s’attacher les services de presse", tire la sonnette d’alarme en demandant une opération Augias dans les médias.
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