Se prononçant sur la crise politique au Zimbabwé, le Président Wade a soutenu que seul le dialogue entre le président Robert Mugabé et l’opposant Tsvangirai était nécessaire. Et que tous les deux « ont intérêt à négocier » pour surmonter la crise.
Le Président Wade « a essayé de convaincre » Mugabé et Morgan Tsvangirai que, dans une confrontation, le vainqueur éventuel ne pourrait jamais gouverner puisqu’il aura en face de lui une force quasiment égale à celle qui l’aura portée au pouvoir et que dans ces conditions, il valait mieux trouver « un gentlemen agreement » sur un partage du pouvoir au plus haut niveau pour rétablir la paix dans le pays et relancer l’économie ruinée par une inflation sans précédent.
Me Wade a fait savoir que lui-même a préconisé une solution qui verrait Robert Mugabe assumer la fonction de président et Morgan Tsvangirai celle de vice-président. Et que dans tous les cas, "seul le dialogue" peut permettre de surmonter la crise.
Sautant sur l’occasion, Ibrahima Sène, membre de la direction du Pit constate que c’est ce qu’il refuse à son propre pays. "C’est la preuve que les arguments qu’il met en avant pour justifier l’absence de dialogue politique avec l’opposition de son pays sont fallacieux. Tsvangirai considère avoir remporté l’élection présidentielle dès le premier tour et ne reconnaît pas le pouvoir de Mugabé. Pourtant Wade veut qu’il discute avec Mubagé". Pour Sène, "le seul fait de tenir de tels propos alors que le monde entier constate un blocage politique au Sénégal, relève de la provocation et d’un manque de respect pour son peuple et sa classe politique", ajoute Ibrahima Sène, qui range ainsi le tout sur le peu de considération à laquelle le président Wade tient, à l’en croire, ses compatriotes. "On ne respecte pas ses compatriotes avec un tel comportement".
M.Sène ajoute par ailleurs qu’en tenant de tels propos au niveau international alors que même pour des Assises nationales, il a eu du mal à accepter qu’elles se tiennent au Sénégal, « il (Me Wade) se décrédibilise »aussi. Ibrahima Sène de s’interroger non sans ironie : « je me demande s’il se rend compte des incohérences auxquelles il soumet son monde. Ici et ailleurs »
Même jugement sur la demande de protection en faveur de Morgan Tsvangirai. "Il demande qu’on assure la sécurité de l’opposant Zimbabwéen et fait une déclaration dans ce sens, alors que lui n’est même pas capable de l’assurer aux journalistes de son pays", dénonce Ibrahima Sène qui estime que "c’est très grave sur le plan symbolique" et par rapport à l’image de l’institution qu’est le Président de la République".
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