DEUXIÈME MANDAT DU PRESIDENT RÉELU : Wade se fixe la barre des trois ans et juge Karim «trop toubab»

C’est le 3 avril prochain que Me Abdoulaye Wade, réélu président de la République pour un mandat de cinq ans, prêtera serment. Mais d’ores et déjà, ce mandat représentant le deuxième et le dernier du «Pape du Sopi», préoccupe au plus haut point ce dernier. Aussi, depuis la confirmation de sa réélection par le Conseil constitutionnel, le Président de la République, qui s’est envolé hier dimanche pour une visite privée, a entamé depuis, une série de consultations tous azimuts. A ce titre, il a récemment rencontré des ministres d’Etat de son gouvernement avec qui il s’est entretenu des questions relatives à son mandat mais aussi du dauphin éventuel qui sera le candidat des libéraux lors de la prochaine présidentielle. Selon plusieurs sources, à l’entame de ces rencontres, Me Abdoulaye Wade a informé ses interlocuteurs qu’il ne ferait que trois ans au plus à la tête de l’Exécutif, au cours de ce quinquennat. Pour justifier cette décision, le chef de l’Etat argue qu’il n’a plus rien à prouver et que tout ce qui lui importe, c’est de terminer ses chantiers. Ces mêmes confidences, le chef de l’Etat les aurait aussi tenues devant des marabouts. Commentaire d’un responsable libéral informé : «avec Wade et le Pouvoir, il ne faut jurer de rien. Il peut changer d’avis à tout moment ».

Toujours durant cette même rencontre avec des ministres d’Etat, le président de la République a abordé la question de sa succession. Aussi, a-t-il requis l’avis des ministres d’Etat en ce qui concerne la recherche d’un éventuel dauphin qui sera candidat des libéraux lors de la prochaine présidentielle. Le nom de Karim Wade a été avancé, mais la réponse du Président de la République a été nette : «Il est très toubab ; il n’est pas bien imprégné de la culture Sénégalaise, il ne parle pas bien wolof et il ne cerne pas tous les rouages de l’administration ». A ses interlocuteurs, le chef de l’Etat a aussi demandé ce qu’ils pensaient de Djibo Leyti Kâ allié des libéraux et leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd). Selon nos sources, il a été rappelé au Président de la République le revirement à 180 % du rénovateur en chef le 14 mars 2000.  Les mêmes interlocuteurs du Président lui feront savoir que Dlk n’était pas digne de confiance. « Qui trahit une fois, trahira deux fois», lui a dit un de ses interlocuteurs. Une manière d’exclure de la course Djibo Kâ qui se positionne déjà comme le plus discipliné de Wade.