Amath Dansokho, Ousmane Tanor Dieng et Bathily sont revenus sur leurs accusations selon lesquelles Wade ne veut pas organiser des élections et ont ajouté que notre démocratie a chuté. Dias à l’intérieur du bâtiment de la police judiciaire s’il avait vu l’alliance circonstancielle que ces messieurs de l’opposition ont tissée avec lui devrait en frémir après toute la bile qu’il a déversée sur eux, jadis. Une scène de caractère surréaliste s’est déroulée sous nos yeux quand on a vu Dansokho, lentement, s’asseoir sur le sol et attendre calmement l’issue des évènements avant de repartir. Dans la galerie de ceux qui sont dans le camp de l’opposition, il y a aussi Idrissa Seck dont Jean Paul a toujours réclamé le retour auprès du Président de la République. C’est que Jean Paul Dias a tourné casaque depuis longtemps pour des prétendus subsides dont l’alternance l’aurait privés. Jean Paul Dias comme Dansokho est connu pour ses prises de becs et ses pensées folles dans le jeu politique. On l’a vu fusionner son parti avec le Pds et plus tard, nier devant les mêmes journalistes médusés qu’il n’avait jamais fondu son parti dans le Pds. Sa chanson : « Je quitte Wade mais je ne quitte pas le Pds » est une des perles d’une de ces dernières sorties. Il a changé de camp, mais il y a plus. Il va devoir maintenant s’expliquer auprès des enquêteurs sur ses nombreuses déclarations saugrenues.
Jean Paul Dias est une fois allé plus loin que ne l’aurait permis son intelligence et ses nerfs. Sinon, comment expliquer son manque de tact quand, pressenti à la tête de l’Ipres, il a réclamé 6 millions de salaire disant aux membres du Conseil d’Administration : « faites ce que l’on vous dit ». Comment expliquer qu’aujourd’hui toutes ses revendications portent sur des espèces sonnantes et trébuchantes qu’il attendait de l’alternance ? Jean Paul Dias a été Ministre de l’Intégration africaine dans le régime finissant de Abdou Diouf. Depuis ce temps où il a vu les ors de la République, toutes ses prises de bec avec le régime sont teintées de préoccupations pécuniaires et matérialistes. Dans le bâtiment austère de la police judiciaire, il va devoir laisser le monde d’Alice au Pays des merveilles.
Qui se rappelle de la course éperdue de Dias vers l’Arabie Saoudite quand son chauffeur a renversé un enfant sur la route nationale, affaire d’ailleurs que l’on n’a pas encore élucidée. Tout le parcours de politicien est jalonné d’argent. Après sa sortie de l’ENAM, feu Jean Collin alors puissant Ministre de l’Intérieur l’avait parachuté à la Direction de l’Action Sociale du Sénégal (DASS) d’où il allait être défenestré pour malversations et mauvaise gestion. Ministre de l’Intégration, les Sénégalais l’ont vu et entendu pleurnicher sur la modicité du budget alloué à son département. L’argent, ce trublion n’a que ce mot à la bouche. L’engagement pour le service de l’Etat et de la République suppose le désintéressement comme le rappelle si admirablement la devise du corps des Administrateurs civils auquel il se réclame. Si tant est comme il le claironne sur toutes les radios, il veut servir le Sénégal, il devrait faire sien le mot de feu l’ancien Président John Fitzgerald Kennedy : « Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays et non ce que le pays peut faire pour vous ».
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