Ce ne sont pas les querelles autour de la paternité de ‘Rewmi’ qui feront reculer Idrissa Seck. L'ancien Premier ministre qui a plusieurs tours dans son sac, n'est nullement ébranlé par les débats autour de l'appellation de son nouveau parti et les tentatives de lui retirer ce nom du reste rassembleur. Et même si le parti n'était pas reconnu, Idrissa Seck pourrait compter sur des alliés comme Jean-Paul Dias ou Serigne Mamoune Niasse pour se présenter à la présidentielle de 2007.
A peine porté sur les fonts baptismaux, voilà que le nouveau parti de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck fait des vagues. L'administrateur du journal en ligne ‘Rewmi.com’ l'accuse de plagiat et menace d'empêcher Idrissa Seck de se présenter à la présidentielle de 2007 avec un parti dénommé ‘Rewmi’. ‘C'est un épiphénomène qui ne nous émeut franchement pas’, a déclaré hier le député Oumar Sarr, porte-parole de Idrissa Seck. Mais au-delà de cette querelle de paternité qui pourrait jeter du sable dans la machine du maire de Thiès, Idrissa Seck a peu de chances de voir son ‘Rewmi’ - une appellation du reste originale - exister. Le nouveau parti qui n'a pas encore été déclaré ni reconnu par les services du ministère de l'Intérieur peut-il l'être d'ici les élections du 25 février 2007 ? Rien n'est moins sûr. ‘Nous n'avons pas encore déclaré le parti, mais nous allons prochainement déposer en toute légalité ses statuts et règlements et attendre tranquillement la réponse du ministère de l'Intérieur qui devra ensuite procéder à une enquête de moralité. Et s'ils travaillent (les services du ministère, Ndlr) normalement nous devrions recevoir notre récépissé dans un mois tout au plus’, rassure le porte-parole du candidat Idrissa Seck.
Par ailleurs, l'ancien Premier ministre ne pourra certainement pas compter sur le parti de son poulain Yankhoba Diattara qui peine depuis plus d'un an à recevoir le récépissé des Forces intégrées pour démocratie et la liberté (Fidel). Un parti dont le chef avait offert la présidence à l'ancien Premier ministre dès sa création pour lui faciliter sa réintégration politique après son exclusion du Pds et éventuellement lui préparer le terrain pour la présidentielle de 2007.
Cependant, la candidature de l'ancien Premier ministre ne pourra pas souffrir d'un manque de support. En effet, si le cas se posait, Idrissa Seck pourrait se tourner vers le Rassemblement du peuple (Rp) de Serigne Mamoune Niasse ou le Bloc des centristes gaïndés (Bcg) de Jean-Paul Dias. Deux formations politiques qui lui ont manifesté leur soutien bien avant l'annonce de sa candidature.
Interrogé sur cette éventualité, le leader du Bcg n'a pas voulu s'épancher sur la question. Seulement fait-il remarquer que les textes du Bcg ne s'opposent pas à un tel cas de figure. Donc comme il l'a déjà fait lors des dernières élections locales en parrainant la candidature de citoyens non membres du parti, et Abdou Diouf lors de la présidentielle de mars 2000 sous la bannière de la Convergence patriotique, le Bcg pourrait sans aucune condition, porter la candidature de Idrissa Seck en 2007. Le parti de Jean-Paul Dias a déjà annoncé d'ailleurs son alliance avec l'ancien Premier ministre.
Au-delà de ces deux formations politiques (le Rp et le Bcg), Idrissa Seck pourra compter sur d'autres partis politiques non encore révélés mais avec lesquels il serait en négociations. Et comme le révélait récemment un leader de parti de la Cap 21, ce n'est pas Idrissa Seck qui démarche, mais ce sont ces partis qui sont en train de lui proposer leur soutien.
Mais du côté des amis de l'ancien Premier ministre, le manque de support ne peut en aucun porter préjudice à la candidature de leur mentor. ‘On n'en fait vraiment pas un problème. Quant à l'éventualité de se faire héberger ou parrainer par un autre parti politique, nous ne le pensons même pas, car on a mieux que ça et les prochains jours vous édifieront. C'est même insensé de penser pouvoir bloquer la candidature d'Idrissa Seck par le refus de reconnaître son parti politique. Pensez-vous que nous avons attendu à six mois des élections pour créer un parti sans aucune autre solution de rechange ? C'est mal connaître Idrissa Seck alors’, martèle le porte-parole du candidat Idrissa Seck.
La crainte de voir la reconnaissance du parti ‘Rewmi’ rejetée par les services compétents n'est pas à prendre à la légère. Puisqu'au-delà des querelles de parternité entretenues par d'illustres inconnus, certains proches du pouvoir sont à se demander si son statut actuel permet à Idrissa Seck de créer un parti politique. Il devra d'abord, selon eux, être ‘entièrement blanchi par la justice’.
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