NETTALI - Le Sénégal peut-il se payer le luxe du nucléaire civil ? Pas si sûr, en tout cas pas de si tôt si l’on en croit les informations fournies par le directeur de la communication et porte-parole du groupe nucléaire français Areva.
Dans un entretien accordé ce mercredi à la radio privé sénégalaise RFM, Jacques Emmanuel Saulnier fait savoir qu’une centrale nucléaire civile coûterait au bas mot la bagatelle de 3000 milliards de FCFA, soit pas moins de 2 fois le budget du Sénégal.
Il y a quelques jours, en audience à Paris avec le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, Karim Wade fils et conseiller spéciale du président Abdoulaye Wade aurait évoqué le projet de construction d’une centrale nucléaire civile en partenariat avec la France et des pays arabes. Un projet annoncé pour "bientôt" dans la presse sénégalaise.
Or, outre les contraintes financières, la mise en place d’une centrale nucléaire obéit à des "critères très sévères qui sont fixés au niveau international", souligne M. Saulnier, précisant qu’il s’agit de normes liées à des aspects sécuritaires, à la formation des ingénieurs, etc.
De plus, poursuit le porte-parole d’Areva, il faut que le Sénégal ait signé et ratifié au préalable le traité de non prolifération, être en accord de coopération bilatéral avec un pays produisant du nucléaire. Jusqu’à ce jour, "il n’y a pas d’accord entre Areva et la société d’électricité sénégalaise", fait noter M. Saulnier.
Et ce n’est pas tout, puisqu’il faut que le Sénégal ait l’approbation de l’Agence international de l’énergie atomique (Aiea), sur la base, en outre, du choix d’un site "approprié" de construction de la centrale notamment à côté d’un point d’eau pour le système de refroidissement. Il est question également d’une autorité ou "gendarme" pour surveiller tout le travail de mise en place et de fonctionnement.
A en croire M. Saulnier, c’est un processus très long pour un pays novice en la matière. Pour le Sénégal, il faudrait "au minimum 15 ans" pour construire une centrale nucléaire civile.
De l’avis de Jacques Saulnier, la question ne se pose pas en termes de pays développés ou non, mais de respect des normes de "sûreté de la sécurité", insistant sur le fait que cela ne devrait souffrir d’aucune faille durant les 60 ans de vie (durée de fonctionnement) d’une centrale nucléaire.
Il n’a pas cependant minimisé la question des moyens financiers, relevant qu’il en faut beaucoup, car une centrale de dernière génération dite EPR réalisé par Areva est estimé à pas moins de 5000 milliards d’Euro.
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