(Correspondance) - Le maquis du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) n’est pas resté insensible aux récents événements intervenus en Gambie et qui ont vu la condamnation à des peines de prison ferme de certains militants du Mfdc. Et c’est à travers un communiqué signé le 22 avril dernier par César Attoute Badiatte que l’aile combattante a marqué sa désapprobation Dans ce document qui fait office de lettre de protestation, le commandant en chef du maquis a condamné fermement le verdict qui voit trois militants du Mfdc condamnés par la cour suprême gambienne à six ans de prison ferme, deux à cinq ans, trois autres à trois ans et un à un an de prison ferme.
De la même manière qu’il s’indigne de ces sentences, le maquis du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance s’inquiète du sort de vingt et un autres militants séparatistes dont il est sans nouvelle depuis leur arrestation par la police gambienne. Surtout que, d’après les dernières nouvelles reçues auprès des agents de renseignements gambiens de la National intelligencia agency (Nia), ces hommes, à en croire les termes du communiqué, ont été lâchement torturés. Ces prisonniers, à en croire le commandant en chef du maquis du Mfdc sont poursuivis pour agression d’un Etat voisin, trafic d’armes avec Sam Ndour Thiam, espionnage, détention de documents administratifs gambiens, collaboration avec des rebelles gambiens entre autres. Tous ces faits, de l’avis du bras armé du Mfdc, sont liés à l’affaire Sam Ndour Thiam, du nom de cet officier de l’armée gambienne, auteur d’un putsh manqué contre le régime du président Yaya Jammeh. C’est en fait l’impossibilité de mettre la main sur cet homme considéré comme un traître qui a choqué Banjul. Les autorités gambiennes restent d’ailleurs convaincues du soutien apporté par les combattants du Mfdc, proches de Ismaïla Magne Diémé au Colonel Sam Ndour Thiam dans sa cavale. Des accusations que César Attoute Badiatte balaie d’un revers de main. Pour lui, il n’y a aucune complicité entre son mouvement et l’officier gambien, fortement recherché par Banjul.
D’ailleurs, soutient-il, ‘la Gambie est un pays frère auquel nous avons toujours tendu la main’. Le chef rebelle regrette le sort réservé à ce geste d’amitié ainsi que ‘les accusations malsaines portées contre le Mfdc’. C’est pourquoi, l’aile militaire du mouvement séparatiste casamançais demande à la communauté internationale de mettre la pression sur le gouvernement gambien pour que la lumière soit faite sur le sort de militants rebelles jusqu’à présent introuvables. Ce même appel s’adresse également au peuple gambien, invité à demander au président Yaya Jammeh la libération des prisonniers. Car, pour César Attoute Badiatte, c’est le seul moyen d’apaiser la tension entre les peuples gambien et casamançais.
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