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Politique

ENTREE DE IDRISSA SECK DANS LA CAMPAGNE ELECTORALE / LETTRE - L’ex-Pm s’adresse à ses compatriotes sénégalais : Idy dévoile des pans de son programme

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ENTREE DE IDRISSA SECK DANS LA CAMPAGNE ELECTORALE / LETTRE - L’ex-Pm s’adresse à ses compatriotes sénégalais : Idy dévoile des pans de son programme

Idrissa Seck, comme annoncé par Le Quotidien dans sa livraison du week-end, est effectivement de retour au Sénégal, depuis samedi dernier, après environ cinq mois d’absence. Comme viatique de retour, l’ex-Premier ministre a servi aux Sénégalais une lettre-programme, mais aussi une lettre-bilan, avec dans la foulée la déclinaison de son projet de redressement national annoncé déjà le 4 avril dernier, à l’occasion de la fête de l’Indépendance.

Idrissa Seck n’avait pas foulé le sol de l’aéroport Léopold Sédar Senghor que, comme dans une stratégie communicationnelle, bien chevillée au corps, son adresse à ses compatriotes sénégalais passaient en boucle sur les radios Fm. Dans cette lettre très courte, l’ex-Pm déclare avoir suivi «avec intérêt le débat retrouvailles ou opposition Wade/Idy». Ses oreilles ont été attentives, ajoute-t-il, aux «arguments des uns et des autres», non sans remercier, au passage, «tous ceux qui (lui) ont exprimé leurs avis sur la question, directement ou indirectement». A l’endroit de Me Wade, sans doute faisant allusion à son épreuve carcérale liée aux fameux chantiers de Thiès et au délit d’atteinte à la sécurité de l’Etat, Idrissa Seck affirme n’éprouver «aucune rancune». Envers ce dernier, il dit conserver «tout le respect qu’inspire son parcours de grand opposant».

Après ces préliminaires, l’ex-n°2 du Pds convoque et invoque «l’Histoire (qui) enseigne (…) que le destin personnel des hommes, même d’Etat, est une insignifiance au regard des intérêts supérieurs d’une Nation». Ces intérêts supérieurs, à son avis, «commandent aujourd’hui que soient corrigées les insuffisances notées sur le pouvoir de Wade». Or, Idrissa Seck revendique la posture de l’homme le mieux habilité à en faire le bilan, lui «qui en connaît l’envers et le revers». Dévalisant une sagesse populaire, il soutient qu’ «être grand, c’est soutenir une grande querelle» qui n’est pas de l’ordre de la «petite où des individus s’entredéchirent».

L’ex-pensionnaire de Rebeuss précise qu’il lui «aurait suffi de dire oui à tout, de n’exprimer aucun désaccord, ni sur le projet de loi Ezzan, ni sur la place de la famille dans l’Etat, ni sur les délais irréalistes des nombreuses promesses présidentielles, pour conserver tous les privilèges attachés à (sa) position d’alors, de quasi président de la République ; et l’idylle d’un compagnonnage ininterrompu de 30 ans se serait poursuivie sans heurts».

Or, Idrissa Seck rappelle que cette posture facile aurait entravé l’accomplissement de la mission qu’il s’était assignée en mars 2000, lui qui rêvait de «(se) tenir, à l’échéance 2007, à côté de l’opposant illustre transformé en un homme d’Etat de grande classe». Le rêve de Idy avait été alors d’être à côté d’«un homme qui écoute plus qu’il ne parle, qui, lorsqu’il consulte, se renseigne plus qu’il n’enseigne». Son rêve était d’être à côté d’un Me Wade «qui met un point d’honneur à livrer ce qu’il promet, parce que s‘étant préalablement assuré de la disponibilité des moyens de faire avant d’annoncer». Il aurait souhaité se tenir à côté d’un Président Wade «qui cerne les vrais besoins de son peuple plus qu’il ne poursuit ses propres centres d’intérêts, qui récompense la droiture et s’écarte noblement de la tortuosité, oublieux des offenses subies, mais réservant les premiers rangs aux premiers compagnons». Le président des rêves de Idrissa Seck devait être un homme «qui apaise, pacifie, harmonise, réconcilie et rassemble les différentes composantes de la Nation, au lieu d’être la source de leurs divisions, conflits, tensions et peurs». Son idéal de Président devait être celui «qui reçoit, besogne faite, la reconnaissance de ses compatriotes plutôt que leur déception et leur blâme».

LEÇONS DES EPREUVES

Evoquant le bilan du septennat de Wade, Idrissa Seck parle d’«échec massivement constaté aujourd’hui» et pense que «le devoir (lui) prescrit d’intervenir pour éviter le naufrage», car, souligne-t-il, «on ne transige pas avec la vérité, même pour affirmer une solidarité politique ou familiale et même si l’on doit se retrouver seul contre tous».

L’actuel maire de Thiès, faisant allusion à son incarcération, évoque la «grâce de Dieu» qui lui a «permis d’endurer les virulentes épreuves que (lui) impose cette posture», cela parce que, dit-il, il est «le seul homme politique de l’histoire du Sénégal à avoir fait l’objet d’une mobilisation aussi complète des moyens de l’Etat sur une période aussi longue, accompagnée d’une campagne de dénigrement planétaire sans que la moindre tâche ne puisse être déposée sur (son) honorabilité». Aux auteurs de tels faits, il dit avoir pardonné, mais il s’indigne «néanmoins de leur offre de conclure leurs vaines manœuvres par une négociation». A ce niveau, l’ex-Pm rappelle avoir dit lors de son adresse à la nation en avril que «répondre à leur invitation serait une double abomination au plan moral et politique». Pour l’actuel maire de Thiès, «il est essentiel au redressement de notre pays que certains de ses fils servent d’asile à tout ce qu’il y a de noble, de pur, de désintéressé, au milieu des tribulations et des laideurs de la politique».

L’autre séquence importante de la lettre aux Sénégalais dévoile un pan du programme de redressement national que le candidat Idrissa Seck propose à ses compatriotes. A ceux-là, il assure qu’il n’aurait pas sollicité leurs suffrages, s’il n’avait eu la conviction de leur capacité à assurer ensemble le redressement du Sénégal. Un Sénégal que l’ex-Pm juge «malade», mais qui «possède les cellules saines nécessaires à sa guérison». Idrissa Seck n’est pas pessimiste pour croire à l’impossibilité de trouver des compatriotes aptes à soigner le Sénégal. Il croit à «un peuple uni, marchant vers un but précis, avec foi, foi en son destin, foi en son avenir». Comme pour tracer son nouveau territoire politique, Idrissa Seck signale qu’il proposera une marche, non «pas bleue, mais multicolore», portée par un nouveau parti politique baptisé Rewmi, «pour signifier que le seul sujet de préoccupation et de discussion doit être le pays» et cela, sans verser dans les «querelles de personnes», dans les «invectives», les «injures». Sa préoccupation, assène-t-il, c’est le pays. «Sa sécurité, sa propreté, son électricité. La santé de ses fils, leur sécurité alimentaire, leur sport, leur formation, leur emploi. En réponse à la détresse de sa jeunesse qui se jette à la mer».

NOUVEAU SENEGAL

L’ex-n°2 du Pds souligne le paradoxe de l’alternance, «qui a terminé l’ancien régime, (mais qui) n’a pas inauguré le nouveau Sénégal que le peuple attendait en 2000». Il se fixe alors comme horizon électoral et politique la construction d’un nouveau Sénégal où «quelles que soient les majorités futures, le pays ne sera plus sous la direction d’un Président absolu, maître en fait de tous les pouvoirs». Sur ce plan précis, son programme vise la révision de la Constitution, «pour redéfinir les compétences respectives de l’Exécutif, du Législatif et du Judiciaire». Dans la même foulée, M. Seck aimerait «que tous les corps de contrôle de l’Etat, regroupés et renforcés, soient soustraits à l’autorité de l’Exécutif, car il est plus sain que ce dernier soit dépossédé du pouvoir de contrôler sa propre action». La révision constitutionnelle par lui envisagée est l’introduction dans la Loi fondamentale, «au même rang que les autres pouvoirs, l’organe de régulation de l’audiovisuel qui sonnera le glas aux médias publics dédiés plus à la propagande du Président et de sa famille qu’au service de la Nation». Et qui plus est, le redressement national version Idrissa Seck concerne aussi la nécessité de mettre fin à «l’utilisation de nos dispositifs sécuritaires et judiciaires à des fins de règlements de comptes politiques», car, souligne-t-il, «le régime actuel a posé plusieurs actes d’intimidation, dans le but de distiller une peur paralysante qui étouffe toute velléité d’opposition à sa politique». Pour Idrissa Seck, en adoptant cette voie, le régime oublie «que les hommes sont des âmes autant que du limon». Sa faute politique et morale est d’agir ainsi «comme si personne n’aurait jamais le courage». Tout comme le pouvoir actuel, «en abusant de la torture (prison et Dic)», contre ceux qui refusent ses abus, «oublie qu’on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus…» C’est pourquoi, il promet de veiller «au respect sans concession des principes de l’Etat de droit et des Droits de l’Homme».

Dans sa lettre aux Sénégalais, le candidat Idrissa Seck, en quête d’un «nouveau Sénégal» annonce son programme de redressement économique, qui s’adossera sur «une alternance générationnelle, non pas sur le plan de l’âge, mais celui, plus essentiel, des mentalités et des idées». Il s’agit, pour lui, «de rendre l’énergie disponible et accessible, d’impulser un vaste mouvement de création d’entreprises et d’emplois». Mais aussi, «de proportionner le train de vie de l’Etat aux moyens du pays, de renforcer la santé et l’éducation de nos concitoyens, d’assurer notre sécurité alimentaire par des mesures hardies en faveur des trois secteurs qui en ont la charge (agriculture, élevage et pèche)». Son programme économique, soutient-il, ambitionne «de corriger sensiblement le déséquilibre entre Dakar et le reste du pays en matière d’infrastructures au moyen d’un aménagement du territoire fondé sur les grappes de convergences». A ce niveau, Idrissa Seck prend pour exemple les travaux effectués à Thiès.

Et jetant une pierre dans le jardin de Wade, il se refuse de promettre «le kilo de riz à 60 francs, ni de solutionner la crise casamançaise en 100 jours». Tout au moins, s’engage-t-il «à mobiliser toute l’énergie du gouvernement» qu’il mettrait en place. Tout comme il ferait appel à «toute la compétence de l’administration, tous les talents du secteur privé et de la société civile, ainsi que l’amitié de nos partenaires internationaux» afin que chaque Sénégalais «mesure concrètement, dans sa vie quotidienne, un Etat de droit restauré et une prospérité économique qui atteigne enfin le panier de la ménagère».



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