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Politique

ENTRETIEN - LANDING SAVANE « Pour battre Wade, il faut un plus par rapport à Diouf »

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ENTRETIEN - LANDING SAVANE « Pour battre Wade, il faut un plus par rapport à Diouf »
L’ancien ou (toujours ?) leader d’And Jëf-Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj-Pads) Landing Savané a visiblement tourné la page du Sopi. Pour lui, Me Abdoulaye Wade est devenu un danger national qu’il faut définitivement envoyer à la retraite. Landing Savané, qui est en contentieux avec son ex-numéro deux Mamadou Diop « Decroix », justifie son choix pour Benno, tout en analysant les chances de cette Coalition à prendre le pouvoir. Il justifie son rapprochement avec le Parti socialiste par une certaine « constance », qu’il trouve aujourd’hui à son leader, Ousmane Tanor Dieng. Entretien…

Vous venez de tenir votre Université d’hivernage. Une façon pour vous d’occuper l’espace politique et ne pas laisser du terrain à votre ancien camarade Mamadou Diop Decroix ?

L’Université d’hivernage qui s’est tenue hier (Ndlr : samedi) à Dakar, est une activité régulière de la Coordination des cadres du parti. Parce que c’est un moment de réflexion sur les problèmes du Sénégal et du monde. Cette année, avec la préparation du Congrès, nous avons un peu hésité sur le format, mais finalement, nous avons décidé, sur proposition de la Coordination des cadres d’organiser une réunion, pas de masse, mais des cadres. Pour réfléchir sur les problèmes d’actualité et la vision alternative, que le parti propose pour le Sénégal. Cela s’est passé pendant une demi-journée. C’est une rencontre qui a été extrêmement intéressante. Et des partis de la coalition Benno Siggil Senegaal dont la Ld, le Ps, l’Alliance Jëf-Jël, de même que d’autres partis y ont pris part. Cela nous a permis de réfléchir sur des questions de notre pays et de la crise que traverse notre pays au plan institutionnel, et au plan politique, et des perspectives qui s’offrent au Sénégal à la veille des élections de 2012. Mais il n’y a pas de conclusion. C’est le départ d’une réflexion qui va continuer au cours des prochains mois. L’essentiel, c’est qu’on a eu un débat de haute facture qui a édifié les uns et les autres sur l’état du pays. Et le danger auquel le Sénégal est confronté.

Vous êtes pourtant vous-mêmes comptable de la situation que vous dénoncez aujourd’hui. Pendant 8 ans en effet, vous avez cheminé avec Wade et assumé tous ses actes. Non ?

Nous tous qui avons contribué à faire élire Me Abdoulaye Wade, avons notre part de responsabilité dans la situation actuelle du Sénégal. Mais le principal responsable, c’est Me Abdoulaye Wade. En 1998 quand nous décidions de le soutenir, nous avions discuté clairement avec lui. Il s’agissait de diriger ensemble le pays dans la concertation, pour sortir des difficultés que nous connaissions à la fin des années 90. Et il avait donné son accord. Mais une fois qu’il a été élu, il a accaparé tous les pouvoirs, le système lui permettait de le faire. Il y a eu un exercice solitaire du pouvoir. And Jëf a essayé pendant le premier mandat, de rester fidèle à la promesse que nous avions tenue aux Sénégalais. Nous avons travaillé avec lui pendant ce mandat. C’est l’engagement que nous avions pris avant les élections. Malgré les difficultés, nous avons respecté cet engagement. D’autres n’avaient pas pris le même engagement et ont préféré partir. Nous avons tenu jusqu’à la fin, en donnant notre point de vue, en essayant de limiter les dérives.

Mais vous avez bien fermé les yeux sur bien des situations pour rester au pouvoir et jouir des avantages afférant à son exercice.

Nous n’avons pas du tout fermé les yeux. Je suis désolé. Entre 2000 et 2007, nous avons eu souvent à marquer notre désaccord sur un certain nombre de questions. Sur d’autres, nous avons discuté souvent avec le président pour lui dire, « il faut faire ça »... Mais nous n’avons jamais été un parti béni, oui oui... Ce n’est pas dans notre tempérament. Mais, il y a eu plusieurs moments de tension entre le président et moi entre 2000 et 2007. Ceci explique au moment où on allait à la présidentielle de 2007, le président nous a proposé de soutenir sa candidature et nous avons dit non. Et il y avait dans le parti un groupe qui voulait que nous soutenions cette candidature. Ce groupe-là, qui est devenu le groupe fractionniste et liquidateur, a travaillé dans l’ombre pour qu’on soutienne la candidature de Wade. Nous avons donc dit non. Car, le parti dès 1998, avait dit clairement au président : « nous allons te soutenir pour un mandat. Après cela, notre contrat avec toi sera fini ». A l’époque, le président disait que c’est ce mandat qui l’intéressait. Celui de 2000-2007 et que cela lui suffirait pour changer les choses. Il a changé d’avis dans l’intervalle. Ceux qui étaient pour le soutien de sa candidature ont changé d’avis pour le parti. C’est leur droit. Mais nous sommes restés fidèles à l’engagement que nous avions pris.

Et finalement, ne pensez-vous pas que c’est cette participation à la présidentielle de 2007 qui vous a perdu. Car aussitôt après, votre parti a connu de fortes turbulences ?

Me Wade a le droit de vouloir régler des comptes. Je n’ai pas fait campagne pour lui faire plaisir, mais selon ce que je pensais. Et si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. Pour l’essentiel, les lignes de ma campagne étaient claires. J’ai dit que pendant le mandat de 2000 à 2007, il y a eu beaucoup de réalisations. Au plan des infrastructures notamment les routes, le secteur de l’Education, et même le secteur de la Santé. J’ai montré que par moments, il y a eu dans l’Agriculture, des ambitions et des choses qui ont été réalisées. Mais, j’ai montré que le problème majeur, c’est le problème de la gouvernance. Il y avait un exercice solitaire du pouvoir, qui favorisait un groupe et un clan, marginalisait les autres composantes de la majorité présidentielle, finalement favorisait beaucoup de corruption dans le système. C’est bien cela, la réalité. Le problème de la mal-gouvernance est un problème que nous avons vécu pendant cette période... Ceux qui voulaient continuer dans le système, en travaillant avec le président n’étaient pas contents. Et cela a entraîné cette crise que tout le monde sait.

Avec le recul est-ce que vous n’avez pas de regret à propos de votre participation à la présidentielle de 2007 ?

Les choix politiques que nous avons faits, nous les maintenons. Nous avons eu raison de ne pas soutenir le Président en 2007. La preuve, on voit que son second mandat pose énormément de problèmes. On voit que l’histoire nous donne raison a posteriori…

Mais aujourd’hui, à l’heure du bilan, vous vous retrouvez sans parti. Est-ce que vous ne pensez pas avoir perdu la bataille de contrôle de Aj-Pads ?

Je suis désolé, mais je n’ai perdu aucune bataille, je l’ai gagné. Mon parti est entièrement entre mes mains. (Il brandit un document…). Je vous mets au défi d’aller dans tous les départements. De les parcourir un à un. Vous demanderez à ceux qui prétendent contrôler le parti et vous vous rendrez compte qu’ils ne disent pas la vérité. A aucun moment, le groupe fractionniste n’a contrôlé le parti d’une manière ou d’une autre. Ce sont des éléments qui, dans le cadre d’un plan mûrement élaboré, ont mis en place des groupes ultra-minoritaires dans différents départements. Ils ont baptisé fédérations ce qui n’était pas des fédérations en réalité. Et ils ne contrôlaient rien dans le parti. Ils ont fait remplir des papiers pour faire croire à des partenaires privilégiés qu’ils contrôlaient le parti parce que c’est à ce prix qu’ils pouvaient prospérer dans le politique de trahison du parti…

Puisque vous dites que vous êtes majoritaire, par rapport au camp de Mamadou Diop « Decroix », pourquoi avoir refusé la tenue d’un Congrès qui avait été souhaitée par l’autre camp et qui a été finalement organisé sans vous ?

Parce que ce n’est pas à eux de convoquer un congrès. Je suis désolé. Quand il y a une usurpation de fonction, nous n’allons pas l’accepter. Nous leur avons dit que c’est nous qui faisons le Congrès. Pour faire le Congrès, il faut que les instances du parti se réunissent. Quel bureau politique ? Quel Secrétariat exécutif politique, a décidé la convocation du Congrès.

Ils brandissent l’argument selon lequel les deux tiers des responsables de Fédérations du parti étaient pour le Congrès. Selon les Statuts de votre parti, si ce quorum est atteint, alors le Congrès peut avoir lieu.

Il faut ajouter qu’ils ont corrompu un certain nombre des responsables de fédérations, pour faire croire que leurs fédérations étaient d’accord. Ce qui est faux. Actuellement, toutes ces fédérations sont en réalité avec nous. Ensuite les statuts disent si deux tiers des fédérations demandent la convocation, le congrès devrait être convoqué. Mais les statuts ne disent pas que n’importe qui peut convoquer un congrès. Seul le secrétaire général peut convoquer un Congrès. Et ces responsables de fédérations peuvent vous confirmer, qu’aucun d’entre eux, n’a déposé une lettre auprès du Secrétaire général pour demander de convoquer le congrès. Demandez si, à part les gens de la fédération de Guédiawaye, il y a d’autres qui ont fait la demande. On ne nous a pas communiqué une demande d’une fédération. Ils ont tout concocté dans un coin, puis, ils ont créé une structure qui n’existait pas pour coordonner des fédérations fantômes, et convoquer un congrès à l’insu de la direction du parti. C’est cela, la réalité. En vérité, même par rapport aux fédérations qui existaient et à leur responsable qui sont là, malgré le travail qu’ils ont fait pour corrompre les uns et les autres, sur les 34 responsables, 18 sont avec nous et ont signé, pour réaffirmer qu’ils ont toujours été avec nous. Il y en a 14 qui étaient avec lui. Et qu’il avait pu détourner et faire travailler avec lui.

Apparemment vous n’avez pas les mêmes documents que Decroix ?

Vous savez, le parti est connu. Si vous voulez faire une enquête pour savoir qui était responsable d’Aj dans une fédération à tel moment, vous pourrez aller voir. Je ne veux pas que vous me croyiez sur parole. Je vous demande d’aller enquêter sur le terrain. Et de vérifier que ce sont ces gens-là qui étaient véritablement les responsables du parti à l’époque. Nous avons affaire à des falsificateurs. Ça ne nous gêne pas. Parce que ce qui nous intéresse, ce sont les bases du parti, les militants réels. Qui les contrôle ? Qui travaille avec eux ? C’est cela notre préoccupation. Comme je sais qu’ils sont avec moi, quelqu’un peut raconter ce qu’il veut. Cela ne m’empêche pas de dormir.

Ne déplorez-vous pas que le linge sale soit lavé sur la place publique ?

Ecoutez quand on se sépare, ce n’est plus en famille. Dans un divorce, on va au tribunal, ou le divorce à l’amiable, chez soi. Ou encore, on s’entend ensuite, on va faire enregistrer le divorce. Quand on ne s’entend pas sur les modalités du divorce, on va au tribunal. Il n’y a pas d’autre possibilité. Les fractionnistes auraient pu partir comme d’autres l’ont fait dans d’autres partis, créer leur parti, franchement, je n’aurais rien eu à redire. Mais lorsqu’ils veulent prendre notre parti, et se l’approprier, il est impossible de les laisser partir. Ça ne peut pas prospérer.

Si vous déclarez avoir le droit et la légitimité de votre côté, comment donc vous expliquez tous ces revers que vous essuyez ? On a vu le ministre de l’Intérieur vous donner tort, de larges franges d’Aj-Pads vous attaquer etc. Mais ce n’est pas ça, la réalité politique. Vous confondez une administration qui est nécessairement partisane dans notre pays, et le terrain politique. Dans le bilan que j’ai fait, cette crise est une bénédiction pour le parti. C’est vraiment une aide qu’Allah nous a apportée. Parce qu’il n’y a rien de plus difficile, et de plus dangereux pour quelqu’un, que de cheminer avec des gens qui, en réalité, ont des agendas cachés. Lorsque la crise révèle cet agenda caché et nous sépare de ceux qui, en réalité se préparaient à nous poignarder dans le dos, nous ne pouvons que nous en féliciter. Et le Sénégal entier est d’accord avec nous là-dessus. Depuis leur départ, les fédérations sont devenues plus dynamiques. A l’époque, j’avais laissé faire beaucoup de choses, parce que je me disais que ce n’est pas la peine, car je ne suis pas quelqu’un qui impose partout, ses gens. Ça n’a pas été ma logique. J’ai laissé faire les uns et les autres. C’est par la suite que je me suis aperçu qu’en laissant faire, j’ai facilité le travail de ce groupe. Les camarades de Yoonu Askan Wi ont eu raison de dénoncer ce qu’ils ont identifié comme intention. Malheureusement ils ont été un peu trop pressés. Et, je leur avais recommandé d’attendre pour qu’on ait les preuves. Parce que pour moi, on ne peut pas condamné sans preuve…

En vous voyant à la Maison Léopold Sédar Senghor, lors de l’Université d’hivernage, on ne peut manquer d’écarquiller les yeux et s’interroger sur votre virage à 180 degrés. Vous étiez si allergique au Ps…

Je n’ai pas fait de virage. Les journalistes ont souvent la mémoire courte ou ils oublient certaines déclarations. Je suis désolé de vous lancer des flèches, c’est très amical, mais c’est la réalité. Vous oubliez que jamais je n’ai soutenu Abdoulaye Wade à des élections avant 2000. Alors que les familles de la gauche l’ont soutenu avant. Nous l’avons fait en 2000, parce que ce sont les intérêts du Sénégal qui le commandaient. Nous ne sommes pas des libéraux. Mais il a fallu également, pour qu’il y ait alternance dans ce pays, dans l’analyse commune que nous avions faite, soutenir le président Wade et nous l’avons soutenu. En toute liberté. Et en lui précisant que nous ne sommes pas de son parti. Que nous restons un parti de gauche, un allié et rien d’autre. Pendant tout le mandat, nous avons protesté parce qu’il n’y avait pas de gouvernance concertée. En partir de 2005, nous avons dit qu’il fallait un dialogue politique de toutes les forces. A l’époque l’opposition n’était pas très convaincue de ce que nous disions. Le camp présidentiel n’était pas d’accord. Donc nous n’avons pas été des béni oui oui. Bien au contraire, quand on a compris qu’avec la politique du président, nous allions droit au mur, nous avons estimé que, par un dialogue, on pouvait surmonter la difficulté et permettre au Sénégal de sortir par la grande porte, de l’impasse vers laquelle nous allions. On ne nous a pas suivi. Le président a continué à s’engager dans un exercice solitaire du pouvoir, et nous avons pris nos distances. Mais une fois que nous prenons nos distances, nous n’avons pas le choix, parce que politiquement, aujourd’hui, on doit être dans une alliance.

Et vous vous êtes jetés dans les bras du Ps.

C’était ma première apparition dans une réunion du Parti socialiste. Mais c’est normal (…). Après 2000, j’ai fait plusieurs interventions dans lesquelles j’ai dit que j’ai beaucoup de respect pour Tanor. Parce que le nouveau Secrétaire général du Ps avait montré sa capacité, à s’adapter à sa nouvelle situation. j’avais dit que je ne souhaitais pas que le Ps revienne au pouvoir. Mon défaut, c’est d’être trop logique, parce qu’en bon mandingue, on croit que la parole donnée a son importance. J’ai dit effectivement qu’il fallait un certain temps dans l’opposition pour devenir fréquentable. A la fin du premier mandat, on a constaté que Tanor est devenu fréquentable parce qu’il a montré une cohérence, un esprit de responsabilité. Il a montré un esprit de suite qui force le respect pour tout honnête homme. Ensuite, les intérêts du pays nous dictent le camp qui se constitue pour barrer la route au président Wade et empêcher sa réélection à la prochaine échéance. Il n’y a qu’un camp qui est dans cette dynamique, c’est le camp de Benno Siggil Sénégal. Et le peuple a montré en mars 2009 qu’il avait compris.

Pensez-vous à ce point que Benno soit aujourd’hui une hypothèse politique crédible ?

Benno est la seule hypothèse politique possible en dehors de la majorité.

Etes-vous pour une candidature unique ou plurielle ?

Ça, c’est une autre affaire. Il est prématuré de parler de ce sujet. Nous y sommes pas, par conséquent il faut être très prudent… Dans tous les cas, nous estimons que reconduire le président Wade à la tête de notre pays, serait une faute politique grave.

Que pensez-vous des critiques formulées par le pouvoir à l’encontre de l’opposition considérée comme une armée mexicaine ?

C’est une vision très superficielle de la réalité politique. D’une part, du côté de la majorité présidentielle, on dit qu’on resserre les rangs, mais j’ai beaucoup de réserve par rapport à cette appréciation. Il y a des acteurs qui sont unis par des intérêts, mais une méfiance permanente est là. L’armée mexicaine devrait plutôt être cherchée de ce côté-là à mon avis. Du côté de l’opposition, il y a des partis qui n’ont pas travaillé ensemble par le passé, et qui ont eu beaucoup de divergences par le passé qui, aujourd’hui, se rendent compte que la voie obligée, c’est l’unité. Il n’y a pas d’obligation pour le moment. Les gens parlent de la candidature unique, ce n’est pas une obligation pour l’instant.

Vous êtes pour une candidature unique ou plurielle de l’opposition à la prochaine présidentielle ?

Il y a un Code électoral avec une élection à deux tours. Je considère politiquement, qu’en tant que spécialiste des statistiques, praticien de l’observation sociopolitique chiffrée, la meilleure solution, si le Code électoral n’est pas changé, c’est qu’il y ait plusieurs candidats. En 2000, il y avait plusieurs candidats.

Ne craignez-vous donc pas que ce qui s’est passé en 2007 se reproduise ?

En 2007, Wade est passé. Mais cela ne veut pas dire qu’avec plusieurs candidats, on perd. En 2007, on sait ce qui s’est passé, mais ce n’est pas important. Diouf est passé à plusieurs reprises devant des candidats. Mais quand la situation est favorable, quand il y a un système électoral à deux tours, la meilleure situation pour créer l’alternance, c’est d’utiliser plusieurs candidats. Disons que c’est une évidence scientifique.

Seriez-vous candidat en 2012 ?

Oh non, on est trop loin de ça. Ce n’est pas le problème majeur. Le problème majeur aujourd’hui, c’est d’épargner aux Sénégalais, un troisième mandat du Président Wade.

Vous parlez du départ de Me Wade comme si c’est une promenade de santé. Vous pensez donc que Wade va vous laisser manœuvrer sans rien faire en retour ?

Je ne le pense pas. Je ne pense pas qu’il va nous laisser manœuvrer. J’étais à la réunion du Consortium du Paris 21 au Méridien-Président, où il (Me Wade) a rappelé - peut-être qu’il savait que j’étais dans la salle - qu’il a roulé les partis en faisant des sondages et des statistiques etc. Je ne pense pas que cela se soit passé comme cela réellement. Mais nous avons une idée de ce qui s’est passé. Mais le plus important et de savoir que le président Wade n’est pas un homme à se laisser battre à des élections. Pour le battre, il faut un plus, par rapport à ce qui a fait partir Abdou Diouf.

Et c’est quoi ce plus ?

Je ne serai pas précis, je suis désolé.

Vous faites peut-être allusion à la violence ?

Je suis un talibé mouride, qui a un passé maoïste. Un bon musulman qui est tolérant, un partisan du dialogue qui a des principes, et qui est ferme sur les principes. Le Sénégal n’est pas la propriété d’une personne. Il n’est pas la propriété d’un parti. Ce n’est pas Landing Savané seul qui pourra traduire cela en actes. Ce sont tous les Sénégalais, de toutes confessions, de tous les partis politiques, de toutes les religions, de toutes confréries qui pourront ensemble faire respecter cela…Et quand il (Me Wade) se rendra compte qu’il a devant lui des gens déterminés, à défendre la démocratie et la République, il discutera avec eux. L’opposition et les forces sociales sont en mesure de faire comprendre à Wade qu’il ne peut pas imposer sa volonté. Et que les Sénégalais se dresseront devant lui dans la plus grande fermeté.

Comment analysez-vous la candidature annoncée de Wade pour 2012 ?

Il n’a pas de candidat. Le candidat qu’il avait malheureusement ne peut plus prospérer. C’est ce que tout le monde pense. Et il ne souhaite toujours pas laisser tomber.

Vous parlez de qui ? De Karim Wade ?

La presse lui donne un candidat. Apparemment, mars 2009 lui a fait comprendre que ce candidat ne peut pas se faire élire. Il n’a pas d’autre candidat en vue. Il lui faut être candidat, et en ce moment là, il doit pouvoir commencer sa campagne. Parce qu’il lui faut une campagne de longue durée, compte tenu d’une certaine réalité, pour avoir des chances de se faire élire. Des chances raisonnables dans son esprit de se faire élire. Cette candidature, que je considère comme une candidature de trop, s’est imposée à lui. Mais est-ce qu’il ira jusqu’au bout de sa démarche. Dieu seul le sait. En tout cas, les Sénégalais doivent faire avec cette déclaration de candidature et prendre leurs responsabilités.



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