EXAMEN DE LA LOI DES FINANCES 2008 PAR LE SENAT« L’imbroglio » du réaménagement gouvernemental

Le « réaménagement »-cure d’amaigrissement ou gavage (dix ministres d’Etat) du gouvernement intervenu lundi tard dans la soirée semble introduire un « imbroglio » juridique quant à l’examen de la loi des finances 2008 par le Parlement. En effet, la loi que n’a pas encore fini d’examiner et d’entériner la chambre « basse ou haute ? » du Parlement, le Sénat, se voit ainsi habillée différemment d’une chambre à l’autre. Porté par 38 ministres à l’Assemblée nationale, le budget national sera-t-il finalement défendu par les 28 nouveaux chefs de départements ministériels au Sénat ? Tout cela pendant une même et seule session budgétaire.

A-t-on confondu vitesse et précipitation en réaménageant aussi subitement qu’inattendu lundi dernier, le gouvernement de Cheikh Aguibou Soumaré alors que l’autre chambre du Parlement n’a pas encore fini d’examiner le budget 2008 ? Tout porte à le croire. Les commissions techniques du Sénat finissent ce jour mercredi 5 décembre de faire le tour du baobab du projet de budget 2008. Les séances plénières qui prennent le relais commencent demain jeudi 6 décembre et s’achèvent au plus tard le 10 décembre prochain. Les collègues de Pape Diop auront eu le temps d’examiner, d’entériner ou de rejeter à la suite des députés la loi des finances 2008. Le hic est que la cure d’amaigrissement imposée au gouvernement avec le réaménagement intervenu le lundi 3 décembre tard dans la soirée suscite déjà un « imbroglio » juridique, confie le Pr. Ismaïla Madior Fall. Interpellé hier au téléphone sur cette situation nouvelle, il note en effet que « l’on ne peut invoquer ici le principe classique qui veut que le budget suit les ministères de rattachement, car il n’est pas encore voté ».

Qu’à cela ne tienne, répond Mor Sall le directeur du Budget joint également au téléphone qui déclare qu’il ne s’agit là, que d’une simple question technique à laquelle, son département ainsi que le Parlement apporteront réponse technique idoine. « Je souligne que c’était plus compliqué l’année dernière et nous avons trouvé les dispositifs techniques nécessaires pour résoudre le problème posé. De sorte que cette année aussi, il n’y aura aucun problème ».

Cependant, le Haut fonctionnaire se garde, peut-être par ce que la question n’est pas encore tranchée au sein de son département, de donner des détails sur les solutions techniques qu’ils mettront en œuvre pour répondre au problème posé. Il note que jusqu’à aujourd’hui (hier, mardi Ndlr), les ministres concernés se sont présentés en commissions techniques. D’autres sources font état néanmoins, elles, « d’une dispense » accordée aux non- appelés du gouvernement numéro 2 de Cheikh Aguibou Soumaré de se présenter dorénavant en commissions techniques au Sénat. Selon le haut fonctionnaire du budget qui persiste, les ministres restent en fonction jusqu’en mis décembre. Est-ce pour permettre au Sénat d’examiner et d’entériner la loi des finances sans grand dommage pour la cohésion et l’harmonie nécessaire à son habillage entre les deux chambres ? Certainement, pensent certains observateurs. Espérons que d’ici là, un conseil des ministres ne se tient et que les nouveaux ministres ne prennent service, car l’imbroglio juridique n’en sera que plus corsé.