En visite de 48 heures dans la région de Ziguinchor, notamment dans les arrondissements de Sindian et de Diouloulou dans le département de Bignona, abritant des bases rebelles, le Chef d’Etat Major Général des Armées (CEMGA), le Général Abdoulaye Fall, s’est dit satisfait des résultats des troupes engagées dans les opérations de sécurisation des populations. Ces opérations enclenchées depuis le 19 Août dernier, ont permis à l’Armée nationale de récupérer lesdites bases, à commencer par le quartier général de Salif Sadio situé à Tambaf, à moins de 200 m de la frontière sud de la Gambie ; ceci, grâce au respect de la planification militaire faite pour la circonstance. Le Général Fall était accompagné par, entre autres hautes autorités militaires, le responsable des opérations en question, le colonel Balla Kéité, Chef d’Etat major de l’armée de terre. Entretien.
Il Est Midi : Mon Général, peut-on savoir ce qui explique votre venue dans la zone militaire N° 5, notamment dans les localités reconquises ?
Général Abdoulaye Fall : Vous l’avez dit, Ziguinchor est la Zone militaire N° 5. Par conséquent, il n’est pas anormal que le Chef d’Etat Major Général des Armées vienne dans une zone militaire. Nous sommes venus à Sindian, parce que nous y avons déployé un certain nombre d’unités qui y sont pour sécuriser les populations et contrôler cette partie du territoire national. Nous leur donnions des instructions depuis un moment. A leur tour, ils nous rendaient compte par écrit. Mais il était bon que nous venions sur place nous assurer que le travail s’exécute conformément aux instructions que nous avons données et à la planification qui a été faite. Fort heureusement, je suis satisfait de constater que les résultats sont atteints et que le travail se déroule conformément à ce que nous avions planifié.
Nous avons été avec vous à Tambaf où nous avons constaté que la base de Salif Sadio a été conquise, qu’en dites-vous ?
Le sentiment qui nous anime est celui d’avoir accompli la mission fixée aux armées. Car, après tout, il s’agissait de contrôler cette partie du territoire. Autrement dit, c’est d’empêcher tout autre élément armé de s’installer dans cette partie du territoire national. C’est désormais chose faite. Vous ne voyez circuler dans cette partie du territoire que les forces armées sénégalaises.
Vous avez aussi initié des actions humanitaires au profit des populations. Que cherchez-vous à travers ces actions ?
C’est de faire en sorte que ces populations puissent propager ce message auprès de celles qui ont quitté leurs villages. Vous avez vu avec nous, que certaines populations ont déserté leurs villages. L’idéal est que celles-ci reviennent. Pour ce faire, il faut que celles qui sont restées, qui se sentent en sécurité et qui ont la manifestation concrète de ce que font les militaires ici, leur disent la réalité.
Peut-on savoir les types d’actions menées ?
Il s’agit d’un programme appelé les Activités civilo-militaires (les Acm) et qui inclut l’assistance en denrées, à la reconstruction, mais aussi l’assistance médicale. Vous avez constaté que nous sommes devant le poste médical qui fonctionne à merveille depuis qu’il a été activé. Des cas d’accouchement ont même été signalés ici. C’est donc un ensemble d’actions qui font que les populations sont vraiment convaincues que l’armée travaille pour elles. Si bien qu’elles se sentent en sécurité ici. Au-delà de cela, nous attendons, dans les jours à venir, le retour vers les autres villages qui ne sont pas habités.
Ces opérations de sécurisation n’ont toutefois pas empêché les braquages et les attaques. Pourquoi cela ?
Il est normal qu’il y ait une insécurité résiduelle. En disant que, dans cette partie du pays, qu’il n’y a plus d’éléments armés irréguliers, je fais allusion à ce à quoi nous assistions ces temps passés. Vous venez d’une base. Imaginez le nombre de personnes qui devraient y être. L’insécurité résiduelle, cela peut être même un ou deux gars qui ont planqué leurs armes, attendant la nuit pour se nourrir ou faire mal à X ou Y, posent une mine par-ci, font un braquage par-là. Nous sommes là pour ça. Il faut que les populations aient le sentiment qu’avec la présence des militaires, ces cas vont diminuer. Soyez-en sûrs, ça va diminuer. On trouvera cette insécurité résiduelle, on va l’accompagner, l’encadrer et faire en sorte qu’elle diminue. Mais, du reste, sachez que les vols et les braquages existent dans toutes les régions du Sénégal. Vous ne verrez pas un pays au monde où il n’y a pas d’insécurité. Sinon, on n’aurait pas eu de forces de sécurité.
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