IDIOVISUEL - CHRONIQUE DE NETTALI.COM: Querelles de chiffonniers

Pour qui a écouté Sidy Lamine Niasse dans son émission de vendredi, " Diné ak Jamono ", devait s’attendre au clash qui s’est produit par la suite. Ayant invité quelques journalistes dont le directeur de publication de l’Observateur, Alioune Ndiaye, à débattre des la situation des médias face au pouvoir, le président du Groupe Walf Fadjri a, tiré sur ses confrères de Sud communication et de Futurs Médias qui, dit-il, ont trempé dans un complot contre Walf. Faux ou vrai, ce n’est pas l’objet ici du débat.
Il y a simplement lieu de regretter la survenue d’un tel incident à un moment où la presse est sur la sellette. Cette sortie suivie de piques et répliques, malheureusement ne peut donner de la presse sénégalaise déjà bien mal en point que l’image d’une affaire de chiffonniers qui se crêpent le chignon...pour des intérêts financiers certains. Il faut souhaiter que cette dispute s’arrête là et qu’entre responsables, ses protagonistes se retrouvent pour discuter sereinement. C’est le pouvoir qui doit rire sous cape de voir s’installer, à un tel niveau, les germes de la division. Comme cela a été encore le cas mardi dernier lors de l’audience accordée à une partie de la presse sénégalaise par le président de la République. A défaut de solutionner ses problèmes, le régime de l’Alternance qui ne s’accommode pas vraiment de la liberté de ton des journalistes, a réussi à les mener sur les chemins de la division. En tout cas, ceux qui avaient décidé de ne pas bouder cette rencontre comme la grande majorité de leurs confrères étaient apparemment très ravis d’y être, comme en témoigne la photo souvenir faite à l’issue de l’audience. Seul fait notoire : le président a reconnu qu’il ne pouvait et ne prétendait pas faire l’unanimité autour de sa personne. " Même pas le Bon Dieu ne fait pas l’unanimité ", a-t-il rappelé. Simple bon sens. La nouvelle télé arrive. Depuis quelques jours, un spot tapageur annonce le lancement de " Rts Diaspora " aux Etats-Unis grâce à la diffusion par satellite. La télé nationale conquiert donc le monde, ou plus exactement les foyers d’émigration des Sénégalais qui sont très présents au pays de Bush. Mais ce que l’on ne comprend pas - et surtout pas après les explications du directeur technique de la Rts...trop techniques pour le grand public-, c’est en quoi Rts Diaspora sera-t-elle différente de la Rts qui est suivie actuellement au Sénégal. S’agit-il, en plus clair, d’une simple reprise du signal pour le mettre à la disposition des téléspectateurs sénégalais d’Amérique ou d’une télévision, version " américanisée " qui au-delà des programmes conçus et diffusés à Dakar, en propose d’autres ? Si c’est simplement une reprise du signal de la Rts1, la dénomination de " Rts Diaspora " sera pour le moins superflue et digne d’une supercherie. Pendant qu’on y est, pourquoi Tf1 et France 2, entre autres foultitudes de chaînes que nous recevons à Dakar n’ajouteraient-elles pas " Afrique " ou " Sénégal " à leurs logos. Ce n’est pas aujourd’hui que les compatriotes émigrés
  et qui sont très nombreux à lire Nettali.com- vivant en France, en Italie ou encore en Côte d’Ivoire reçoivent la Rts1 avec exactement les mêmes programmes que ceux qui sont diffusés au Sénégal. En attendant d’en savoir un peu plus sur cette innovation, félicitons-nous de l’avènement annoncé du numérique à la place du Triangle Sud. Il était temps ! Regarder les images de la plus vieille télé locale n’est pas toujours une partie de plaisir, tant les grains qui peuplent l’écran sont encombrants. Avec la 2s Tv dont la netteté des images est frappante, la Rts1 se devait encore moins de dormir dans son triangle de certitudes. 2sv Tv a montré mercredi, à l’occasion de la célébration de la journée internationale du souvenir de la traite négrière, en diffusant, en direct, le show musical de Gorée, qu’elle n’entendait pas se contenter des seconds rôles.