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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Interview de l'épouse de Ahmed Khalifa Niasse qui rêve de devenir présidente de la République

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Interview de l'épouse de Ahmed Khalifa Niasse qui rêve de devenir présidente de la République
Sage femme, psychologue -clinicienne de formation, Yaye Fatou Diagne est d’avis qu’il faut une Sénégalaise comme première dame du pays. C’est à ce titre, qu’en tant que première femme du Fap, elle s’est engagée aux côtés de son mari, Ameth Khalifa Niasse, par ailleurs, Président du Présidium du Front pour les Alliances patriotiques (Fap). Au même titre que son époux, « la lionne» du Fap comme l’appellent ses proches est d’avis que depuis 1960, la direction prise par le Sénégal n’est pas la bonne. Pour se faire, elle demande au peuple de donner son suffrage au Fap afin qu’il imprime une nouvelle démarche avec des femmes et des hommes nouveau pour l’émergence économique, social et culturel du Sénégal qui regresse d’année en année sur tous les domaines. Originaire de la localité de Guinguinéo, madame Niasse déplore le fait que ce département reste jusqu’ici sans station d’essence, alors que le chef du gouvernement actuel est le maire de la ville. «Je peux pardonner à tous les Sénégalais, sauf à Souleymane Ndéné Ndiaye. S’il est incapable, il n’a qu’à nous laisser lui montrer que nous sommes capables de faire mieux que lui», a-t-il laissé entendre.

Vous êtes la première dame du Front pour les Alliances Patriotiques (Fap), pour quoi cet engagement politique derrière votre mari ?
Comme le dit l’adage, derrière tout grand homme, il y a une grande dame. Moi je dirais à côté de tout grand homme, il y a une grande dame. Si c’était un gouvernement, la femme gère un super ministère. Si le Président de la République et le mari, je pense que la femme est le premier chef du gouvernement. C’est cela qui m’a motivé à m’inséré dans l’arène politique et à me mettre derrière mon mari. Je trouverais dichotomique d’adhérer ailleurs. J’ai toujours affirmé que jusqu’ici, nous n’avons toujours pas notre indépendance. Parce que la plupart des hommes qui nous ont gouvernés ont eu des épouses européennes. Alors que les femmes sont comptables à 90% de ce que leurs maris font. Tant que ces françaises sont dans le palais, ça ne marchera pas et cela doit cesser. Nous voulons maintenant une Sénégalaise au palais comme première dame pour faire changer les choses. Car, depuis 1960, le Sénégal à pris une direction qui n’est pas la bonne. C’est pourquoi nous voulons une rupture. Et pour se faire, il faut finir avec la vieille méthode en imprimant une nouvelle manière de faire. C’est à cela que le Fap s’est engagé résolument.

Vous avez fait une sortie musclée à Guinguinéo votre fief contre Souleymane Ndéné Ndiaye. Pourquoi ce réquisitoire ?
Le meeting de Guinguinéo qui a coïncidé avec ma rentrée politique était un moment fort pour moi. L’occasion m’a été offerte de mettre à nu la gestion du Sénégal depuis 1960. Car notre pays n’a pas du tout avancé et ceux qui ont eu des postes de responsabilité sont responsables de cet état de fait. Ils ont tenu les règnes du pouvoir et n’ont pas pu faire émerger ce pays. Je constate qu’il y a un manque de volonté qui anime les gens qui nous ont gouvernés jusqu’ici. Ce qui se passe à Guinguinéo est encore grave. Nous sommes en 2010, le département n’a même pas de station d’essence alors que le chef du gouvernement actuel est maire de cette ville. Les gens qui nous dirigent ne se préoccupent même pas de trouver une solution à cela avec les risques que la vente illégale d’essence peu engendrer. Sans parler de ce qui se passe ailleurs, notamment dans la banlieue dakaroise, où les populations sont toujours sous les eaux avec l’’insalubrité et l’insécurité que cela engendre. Pis, aujourd’hui, aucune activité ne nourrit son homme. En 50 ans, le Sénégal aurait pu dépasser le niveau de développement actuel comme le Maroc. En 1960, les marocains venaient au Sénégal pour s’enrichir sur le plan de la démarche gouvernementale, mais aujourd’hui, ils nous ont largement dépassé. C’est cela qui m’a révoltée et qui m’a fait insérer dans l’arène politique. C’est en ce sens que je salue l’engagement des dames comme Aminata Mbengue Ndiaye, Aïssata Tall Sall, Aminata Tall pour ne citer que celles-ci, qui ont eu à sa battre pour que les femmes aient une place dans l’arène politique. Elles nous ont balisé la voie et aujourd’hui, nous nous sommes engagées comme elles afin que les femmes aient leur mot à dire dans la gestion de notre cher pays. Ce n’est pas une question d’âge. Comme le dit l’adage, «aux âmes bien nées, l’intelligence n’attend point la valeur de l’âge». Donc, nous sommes assez responsables. Nous voulons prendre notre avenir en mains et nous sommes capables. C’est au regard de tous ces manquements que nous avons opté au sein du Front des Alliances Patriotiques (Fap), une nouvelle démarche pour l’émergence tous azimuts du Sénégal.
A vous entendre parler, vous lancez un défi à Souleymane Ndéné Ndiaye !
Bien sûr, je lance personnellement un défi à Souleymane Ndéné Ndiaye qui est comme moi un enfant de la localité de Guinguinéo. C’est vrai que tous les Sénégalais sont comptables de ce bilan, mais Souleymane Ndéné Ndiaye en particulier. Il est né et grandit dans cette localité. Aujourd’hui, il est premier ministre, je ne dirais même pas premier ministre, parce que l’histoire d’une station d’essence n’est même pas un problème de compétence majeur. C’est une activité purement commerciale qu’il pouvait faire même étant avocat. En tant que Premier ministre, c’est plus facile pour lui car, il lui suffisait d’un seul coup de fil dont il ne paie pas l’unité qui est payée par l’impôt des Sénégalais. Donc, ce qu’on lui demande tout simplement, c’est d’avoir la volonté, l’empathie envers ses parents, envers ses populations qui lui ont vu naitre. Je peux pardonner à tous les Sénégalais, mais, je ne peux pas faire autant à son endroit. S’il est incapable, il n’a qu’à nous laisser lui montrer que nous sommes capables. Nous sommes sur cette voie. A Guinguinéo, il a été vomi par une bonne partie de la population qui n’a même pas bénéficié d’un plus petit projet.

Depuis que votre mari a quitté le palais, il ne cesse de multiplier des déclarations jugées musclées envers le chef de l’Etat qu’il accuse d’être trop vieux pour un troisième mandat. Vous approuvez ses sorties ?
Il s’est dit que le pays est en dérive et qu’il faut sauver le Sénégal. Il s’est dit que moi Ameth Khalifa Niasse, si je reste les mains croisées, je serai aussi responsable que ceux qui ont fait couler le navire. C’est cela qui l’a motivé à réactiver son parti et à multiplier ses déclarations qui ne sont rien d’autres qu’une alerte. En ce qui concerne ses sorties contre le chef de l’Etat, je ne les considère pas comme étant des attaques, parce que tout le monde sait qu’il a longtemps cheminé avec Me Wade. Ce sont des amis, ils ont des relations particulières. Au contraire, ce sont des échanges de bon précédé. Ameth Khalifa Niasse contrairement à l’entourage de Me Wade qui lui cache la vérité est en train de prendre son courage en mains, en demandant à son ami qui est Me Wade d’ouvrir les yeux et de se mettre à l’évidence qu’il est temps de partir avant qu’il ne soit tard. Parce que Me Wade ne peut pas se présenter à 90 ans pour devenir encore le Président du Sénégal. Les Sénégalais n’accepteront pas d’être dirigés par une personne trop âgée. Il a essayé d’attirer l’attention des Sénégalais sur cet aspect.
Pour avoir longtemps cheminé avec Me Wade, Ameth Khalifa Niasse n’est-il pas comptable du bilan de l’alternance ?

Tous les Sénégalais y compris vous et moi, sont comptables de ce qui se passe dans ce pays. Mon mari n’a particulièrement eu de postes ministériels, ni de budget à gérer, encore moins prendre de décision concernant le gouvernement du Sénégal, l’Etat du Sénégal. Le connaissant, s’il avait eu à prendre des décisions, on en serait pas là aujourd’hui. Il veut prendre des décisions maintenant, parce qu‘il a fait confiance à d’autres. Quand tu accompagnes quelqu’un et que le bilan est toujours négatif, il faut partir au moment opportun et dire pourquoi pas moi.

Entre votre plan A et B pour la conquête du pouvoir, y a-t-il pas une certaine contradiction ?
Je ne crois pas qu’il y a contradiction, parce que dans la vie en générale, nous ne pouvons pas faire de prédictions qui sont fixes et immuables. Seul le pouvoir politique peut nous aider à soulager les Sénégalais, nous permet de changer d’orientation, de prendre la voie du développement et à émerger. Ce pouvoir est aujourd’hui entre les mains de Me Wade. Soit, il peut nous inviter autour de lui pour soulager les Sénégalais, soit, il nous laisse dans notre camp et nous continuons. Ça, c’est le plan A. dans toute chose, il faut le plan A et le plan B. Lorsqu’il était dans l’opposition, Abdoulaye Wade est entré dans le gouvernement de Diouf. Il a fait ses premières heures de pouvoir dans le gouvernement de l’autre camp. Aujourd’hui, il a pris le pouvoir et rien ne nous empêche de faire nos premiers pas dans son gouvernement. C’est une école et nous avons besoin de faire la formation. Comme le dit notre Président du Présidium, Ameth Khalifa Niasse, soit, il faut faire partie des héritiers, soit il faut faire partie de l’héritage et nous comptons être des héritiers. Nous voulons hériter de ce pouvoir.

Chaque jour, le Fap s’éloigne davantage du pouvoir, quelle appréciation faite vous du combat mené par l’opposition ?

Je ne crois pas qu’il y a au Sénégal actuellement, une opposition digne du nom. Ceux qui sont là ont eu à nous gouverner. Ils reviennent après avoir perdu le pouvoir en demandant au peuple de leur faire confiance. C’est pourquoi, entre eux et le pouvoir, il n y a pas une forte mésentente. Parce que l’un est comptable du discours de l’autre et vis versa. Nous nous portons en marge de tout cela. Nous prenons comme l’a dit notre Président, une nouvelle démarche avec des femmes et des hommes nouveaux. Nous n’avons rien gérer, nous avons les mains propres. C’est ainsi que nous demandons aux Sénégalais de nous confier le pays pour les montrer de ce que nous sommes capables pour faire émerger le pays. En ce qui concerne les membres de Benno, c’est dommage, qu’ils n’arrivent pas à s’entendre autour de la candidature unique.
Le Fap peut-il un jour se retrouver dans le Benno ?
Notre avenir politique ne se trouve pas dans Benno. Ce que nous combattons, les membres de Benno en sont responsables en moitie et les libéraux sont venus leur confirmer. Alors, nous nous ne retrouverons pas ni au sein du Pds encore moins au sein de Benno. Pour notre adhésion dans la mouvance présidentielle, nous sommes membres de la Cap 21. Parce qu’après la création de notre parti, Me Abdoulaye Wade nous a invité autour d’un l’idéal. C’est-à-dire, le développement économique du Sénégal, travailler pour un Sénégal émergent. Nous avons donné notre accord. Si aujourd’hui, en cours de chemin, nous disons que maintenant nous ne sommes plus de la Cap 21, cela voudrait dire que nous ne sommes pas en phase avec notre choix de départ. Jusqu’à présent, le Président Wade ne nous a pas dit que son objectif n’est plus l’émergent du Sénégal. Quand, il tient toujours à cet objectif qui est le développement économique du Sénégal, nous sommes avec lui. Mais, il s’est trouvé qu’il a un hic. Actuellement, son âgé ne lui permet plus de briguer le suffrage des Sénégalais. Il doit nous laisse continuer. C’est un échange de bons précèdes entre amis. Car, nous ne laisserons pas notre ami aller vers la dérive.
Selon nos sources, il y a des discussions souterraines entre le Pds et le Fap. Est ce vrai ?
Je ne suis pas au courant de telles démarches. Mon mari n’entrerait pas dans un gouvernement moi non plus pour bénéficier de privilèges qu’on n’a jamais eus. Nous n’avons pas besoin de voitures, de maisons, d’argent. On l’a déjà.
Mais, vous n’avez jamais occupé un poste ministériel ?
Si j’occupe ce poste, c’est pour pouvoir servir mon pays. Ce n’est pas pour en profiter personnellement. Les Sénégalais doivent pouvoir faire la distinction entre une personne qui veut une chose pour son propre compte et une personne qui veut une chose pour l’intérêt du peuple. Je croix qu’on doit arriver à faire la part des choses entre ces deux. En dépit de tous les problèmes, de tout le degré élevé de corruption, d’égoïsme qu’il y a dans ce pays, j’exhorte les Sénégalais à avoir la tête sur les épaules en ayant un esprit de discernement. Pour ne pas mettre tout le monde dans le même sac.


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