Sacré Jean-Paul Dias ! après vingt-et-un jours de rigueurs carcérales, il est sorti plus incisif, plus mordant que jamais. Physiquement éprouvé par son incarcération mais souriant et très relaxe, gardant tout son sens de l'humour, le leader du Bcg nous a reçus dans son salon, chez lui, à la Sicap Baobabs. Quelques heures après son élargissement. Entouré de parents et d'amis venus l'encourager et lui témoigner une réelle sympathie, Jean-Paul Dias a réaffirmé toute sa « détermination », tout son « engagement à mener le combat pour la liberté, pour la vérité, contre l'oppression et contre la fumisterie ».Car conscient qu'il a été « emprisonné pour le bon plaisir du Président Wade ». Gardant intact tout son mordant, durant notre entretien entrecoupé de quelques appels téléphoniques qu'il ne cessait de recevoir de partout, il a assèné vertement et de façon catégorique : « Il faut chasser cet homme du pouvoir ». Pour lui, il s'agit là «d'un dossier politique qui est tout à fait vide . C'est pourquoi j'ai voulu d'un non-lieu et non d'une liberté provisoire». Jean-Paul Dias n'a pas manqué de souligner la « frilosité et le cafouillage qui traduit toute l'inquiétude d'un pouvoir moribond et finissant ». Convaincu qu'il a été « emprisonné pour rien du tout des c… de Wade » Il s'est dit « rassuré d'avoir constaté la mobilisation » de l'opposition et des démocrates en général qui a entouré son incarcération.
Non sans demander à l'opposition d'être encore plus ferme envers le Président Wade et de continuer la lutte. Pourquoi est-il sorti alors qu'il avait carrément annoncé son intention de rester en prison tant qu'il ne bénéficiait pas d'un non-lieu total dans ce dossier ? « c'est parce que les gardes-pénitencier sont venus me demander de sortir. avec courtoisie d'ailleurs. Je ne pouvais quand même pas résister. » répond le leader du Bcg. Et comme pour prouver qu'il n'a aucun répit à se donner, après ces moments douloureux qu'il vient de souffrir, Jean-Paul Dias reprend le combat et va, dès ce jeudi, à Diourbel pour soutenir son camarade le maire de Bambey.
Un soutien qu'il dit important car « Pape Diouf était là pendant les durs moments qu'a connus le Pds et qui, aujourd'hui, est jeté en prison comme un malpropre. » Après cette descente à Diourbel, le leader du Bcg ira, vendredi matin, saluer et remercier les chefs religieux Thierno Mountaga Tall et l'archevêque de Dakar Théodore Adrien Sarr. Avant de tenir sa conférence de presse, dans l'après-midi, dans un lieu non encore précisé. Il a terminé en s'indignant du « scandale chronique rampant » dans les coulisses de l'administration de la justice , notamment à la chambre de mise en accusation où se trouvent leurs dossiers, et qui fait que des détenus, des chambres 9 et 10 en particulier, entrés en prison étant jeunes y sont maintenus pendant près ou plus d'une décennie sans être jugés.
« C'est inadmissible !» s'est-il écrié. Certains parmi ces jeunes détenus lui avaient même remis des lettres destinées à la presse mais que l'administration pénitentiaire a confisquées, selon Jean-Paul Dias. Il n'a également pas manqué de remercier la vingtaine de codétenus avec qui il partageait la chambre, notamment un certain Fodé qui était son chef de chambre.
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