Il a toujours tenu à ce que son honneur reste sauf dans l’affaire des chantiers de Thiès. Cette volonté de Idrissa Seck est en passe de se réaliser à la faveur de ses pourparlers avec Me Wade pour son retour au Pds. Ainsi, le Chef de l’Etat a donné des instructions dans ce sens, d’où la réactivation de la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice.
Un autre acte très déterminant vient d’être posé pour (encore) faciliter le retour de Idrissa Seck dans le Pds. Il s’agit de l’apurement de la procédure judiciaire alors déclenchée contre M. Seck dans le cadre des Chantiers de Thiès. Une affaire pour laquelle il a été incarcéré pendant sept mois avant d’être libéré à la faveur de négociations secrètes menées à cet effet. Selon nombre de confidences, la réactivation de la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice procède de la volonté de clore ce dossier car, cette juridiction spéciale s’apprête à «rendre une ordonnance de non-lieu total au bénéfice de Idrissa Seck sur tous les chefs d’inculpation pour lesquels il a été retenu». Ce qui blanchirait définitivement l’ancien Premier ministre de toutes les accusations dont il a été victime.
D’ailleurs, des sources concordantes affirment que «le président de la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice, Cheikh Tidiane Diakhaté, a reçu des instructions dans ce sens lors de l’audience nocturne que le Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, lui a accordée la semaine dernière». On lie ainsi cette séance de réglage entre Wade et le magistrat à la dernière réunion de la Commission d’instruction de vendredi dernier, dont le but était de renouveler les mandats des membres et de pourvoir aux remplacements nécessaires, comme l’indique la loi au début de chaque année. A ce sujet, notre confrère l’As avait révélé dans son édition du week-end que Lamine Coulibaly et Henry Grégoire Diop ont été remplacés par Demba Kandji et Gallo Sir Diagne. Et l’on annonce «une séance de travail sur les chantiers de Thiès pour bientôt». La prochaine décision de la Commission d’instruction confirmera ainsi l’arrêt qui avait été rendu le 7 février 2006, pour ordonner «le non-lieu partiel» ayant abouti à la libération d’office du maire de Thiès. En effet, le prétexte d’un non-lieu total ne manque pas pour justifier une telle décision en ce sens que les commissions rogatoires alors mises en place pour pousser les investigations, avaient été infructueuses.
Le blanchissement de Idrissa Seck entre dans le cadre de la dynamique de réconciliation accélérée depuis quelques semaines. Il ouvre la brèche au Comité directeur du Pds pour valider le retour de «l’enfant banni» dans le cercle libéral. Car, les libéraux ont toujours soutenu que la réintégration de leur ancien numéro 2 dans les rangs de leur parti ne peut se faire sans que toutes les accusations qui pèsent sur lui soient levées. Ainsi, avec le projet de non-lieu total, le Comité directeur serait à l’aise pour entériner la volonté de réconciliation officielle du président Wade et accueillir à bras ouverts l’ancien chef du gouvernement muni de tous les bons arguments opposables aux faucons supposés.
Cette volonté de laver Idrissa Seck relève d’une obsession développée par ce dernier avant toute reprise de ses activités politiques dans le parti et dans l’Etat. A cet égard, le règlement définitif du dossier des Chantiers de Thiès reste une priorité. D’ailleurs, l’on souffle que «cette requête de M. Seck a été encore formulée lors de son dîner avec Me Wade. Et ce dernier de lui jurer avoir donné des instructions dans ce sens». C’est le respect de cette condition posée par le président de Rewmi qui explique et son silence et celui de ses partisans sur toutes les questions qui agitent le pays depuis quelque temps. De la décision de Me Wade de ponctionner les salaires des fonctionnaires, à la révolte des marchands ambulants, aucun responsable de ce parti n’a voulu exprimer un quelconque avis. C’est le silence qui est décrété pour en pas gêner le processus de négociations qui se fera, à terme, au détriment de Macky Sall.
Dans ce jeu entre Me Wade et M. Seck, l’on semble revivre le même scénario entre Abdou Diouf et l’ancien khalife général des Mourides, Serigne Abdoul Ahad Mbacké. Ce dernier avait confié : «Abdou Diouf veut me tromper, moi aussi je veux le tromper. Alors, il n’a qu’à faire ce que je veux.» Ainsi, autant Wade veut se trouver un successeur qui puisse garantir ses arrières et celles de sa famille, autant Idrissa Seck tient à la virginité judiciaire et désire sortir de l’étouffement politique et financier (?) dans lequel il vit.
0 Commentaires
Participer à la Discussion