En effet, votre serviteur n'a pu accéder au salon d'honneur. La raison qui lui a été opposée, c'est qu'on ne rentre pas dans cet espace réservé aux plus hautes personnalités de l'Etat habillé en patalon jean. Ce qui, en soit, peut être compris. Même si, une dame habillée en tenue de cow-boy (chapeau, botte et jean serré) et une autre, en robe moulante noire, ont été ramenées par l'avion présidentielle aux frais du contribuable. Point n'est besoin de rappeler que les journalistes étrangers qui se rendent au palais présidentiel, souvent habillés en short, ont droit à des courbettes. Loin d'avoir à ces égards, le reporter de Wal fadjri quotidien a été pris au collet et éconduit comme un malpropre par un prosélyte qui, peut-être, n'a fait que traduire en acte la pensée de son maître.
En effet, lorsque le journaliste s'est présenté à l'entrée du salon d'honneur, l'un des gardes du corps du président de la République qui opérait des fouilles sur les journalistes avant que ces derniers ne franchissent le portique, lui a dit dans un ton rogue : "toi, tu ne rentreras pas ici". "Et pourquoi ?", lui demande le reporter. "Tu es incorrect, on ne porte pas de jean, ici", lui balance à la figure le garde du corps. Mais, les choses vont tourner telle une bouteille de vin mal bouchonnée lorsque le chef de l'Etat a franchi la porte du salon d'honneur. Un préposé au protocole fait signe alors aux journalistes de se rapprocher. Votre serviteur d'en faire autant. Mal lui en prend. Piqué par on ne sait quelle mouche, le garde du corps a bandé ses muscles pour repousser avec toutes ses forces le journaliste, en proférant à son endroit des menaces et des injures. Votre serviteur sera par la suite chassé comme un malpropre avec deux photographes de presse et un autre journaliste.
Pourtant, et c'est le plus cocasse, les journalistes n'étaient pas du tout informés de l'arrivée du chef de l'Etat par les services de la présidence de la République. Pas un communiqué, ni même un coup de fil pour les tenir informés de la venue du président de la République.
Quant à votre serviteur, il n'a reçu l'information qu'à 16 heures. Pas le temps de réfléchir ou d'aller se mettre sur son 31, il fallait y aller dare-dare pour ne pas être en retard parce que l'arrivée du chef de l'Etat était prévue à 17 heures.
Tout ce qu'il ne fallait pas faire parce qu'à la présidence, en sus d'un déficit criard de communication, on communique mal. On rabroue, on injurie, on moleste. Ce n'est pas la première fois que l'entourage du chef de l'Etat s'illustre par son manque d'urnanité envers la presse. La presse privée sénégalaise s'est, plusieurs fois, vue traitée et parquée comme du bétail lors d'un événement au palais présidentiel alors que la primeur et les honneurs sont réservés à la presse gouvernementale. Passons sur le fait que la liberté d'expression souffre au Sénégal d'arrestations et de procès en diffamation servis de manière intempestive.
Il est temps donc de crier haro sur ces comportements avant que l'on ait des Norbert Zongo (Burkina Faso) ou des Deyda Aïdara (Gambie) au Sénégal.
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