Le Maire de Thiès doutait qu'il allait se présenter : Me Wade dément Idrissa Seck

Idrissa Seck avait déclaré, se fondant sur des informations qu'il disait détenir, que 'Wade ne sera pas candidat en 2007'. Le président Wade, en personne, vient de lui infliger un cinglant démenti en se faisant investir, par acclamation, candidat du Pds à la prochaine présidentielle. De même, l'espoir du maire de Thiès de voir Me Wade se retirer de la course est vain. Il ne lui reste alors qu'à appliquer à son 'ex-père d'emprunt', ainsi qu'il l'avait annoncé à Kaolack, le verset 1 de la sourate de 9 du Coran : Le Désaveu, pour s'affranchir du parjure après avoir dit qu'il ne se présenterait jamais contre Me Wade.

Plus l'ombre d'un doute : le président Abdoulaye Wade sera candidat à sa propre succession à la prochaine élection présidentielle. Il a officialisé sa candidature, hier, lors de la réunion du bureau politique de son parti (le Pds) transformée en congrès extraordianaire, en se faisant investir par acclamation.

Cette investiture vient, ainsi, mettre le holà à toutes les supputations autour de la candidature de Me Wade. Pour sa part, l'ex-numéro 2 du Pds, Idrissa Seck, avait presque la certitude que le président Wade ne briguera pas un second mandat. 'Selon les informations que je détiens, Wade ne sera pas candidat en 2007', avait déclaré le maire de Thiès depuis Kaolack. Cette affirmation s'est révélée, hier, fausse. L'ancien Premier ministre avait servi cette réponse pour prouver qu'il ne s'est pas parjuré en se déclarant candidat contre son 'père d'emprunt', parce que, bien avant, il avait souligné qu'il ne se présenterait jamais contre son ex-mentor. Et même, à l'éventualité d'une candidature de Me Wade, il avait opposé, pour justifier toujours la sienne, le verset 1 de la sourate 9 du Coran : Le Désaveu, pour dire qu'il comptait désavouer Me Wade et ainsi rendre caduque sa première déclaration. Suivant la logique du maire de Thiès, Me Wade serait, désormais, à son égard, un simple quidam, pis un mécréant avec qui il ne doit plus rien avoir in divis.

Le Désaveu, Idrissa Seck sera obligé alors de l'appliquer à Me Wade. Parce que ce dernier a été, régulièrement et officiellement, investi par son parti, emportant tout espoir pour Idrissa Seck de voir son ex-mentor se retirer de la course à la présidentielle. Le maire de Thiès lui en avait, du reste, fait la suggestion lors d'une sortie, la semaine dernière, sur les ondes de Rfi. Interpellé sur d'éventuelles retrouvailles avec Me Wade, Idrissa Seck avait déclaré : 'Toute réconciliation politique avec lui (Abdoulaye Wade : Ndlr) est totalement impossible. Sauf si, lui, prend conscience, comme l'a fait Mandela, qu'il ne doit pas faire un mandat de trop. La vieillesse fait baisser la forme et quand on a le souci d'éviter au père le naufrage, on lui demande de ne pas faire un mandat de trop'. A la lumière de ces propos, il est clair que le maire de Thiès affiche clairement son intention de voir Me Wade ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. Mais, le secrétaire général du Pds en a décidé autrement : il va briguer un second mandat malgré le débat autour de son âge (81 ans officiellement et 83 ans officieusement en février 2007).

Mais, en soi, cette candidature de Me Wade n'a rien de surprenant. A Paris, à Genève et en Allemagne, il a eu, à plusieurs reprises, à réitérer sa volonté de se présenter. Mais, sans faire allusion à aucun moment à son parti dont les textes ont, pourtant, prévu les conditions d'investiture de son candidat à une élection présidentielle. C'est peut-être cette erreur que Me Wade a voulu rectifier en déclarant, sur les ondes de Rfi, en marge du 11e Sommet de la Francophonie, à Bucarest : 'Je suis arrivé au pouvoir par un parti politique et ce parti va se réunir dans peu de temps pour désigner son candidat. Il ne m'appartient donc pas de dire que je serai candidat ou si je ne le serai pas'.