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Politique

Le Pr Abdoulaye Bathily écarte toute idée de s'aligner derrière Idrissa Seck avec son programme de redressement national

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Le Pr Abdoulaye Bathily écarte toute idée de s'aligner derrière Idrissa Seck avec son programme de redressement national
Le Pr Abdoulaye Bathily écarte toute idée de s'aligner derrière Idrissa Seck avec son programme de redressement national. Dans cette première partie de l'entretien qu'il nous a accordé, le secrétaire général de la Ld/Mpt souligne, avec force, que l'époque des hommes providence est révolue, en invitant le maire de Thiès à être un peu plus humble. Selon le Pr Bathily, c'est plutôt avec une équipe d'hommes et de femmes compétents et pétris de valeurs que doit se faire le redressement du Sénégal. Il est, en outre, revenu sur la convocation d'Amath Dansokho à la Dic, sur la Coalition populaire pour l'alternative composée du Cpc, du G10 et de la Ld/Mpt et sur l'appel au dialogue du chef de l'Etat.

Wal Fadjri : Idrissa Seck a lancé un appel à l'opposition autour de son programme de redressement national. Que répondez-vous à une telle invite ?

Abdoulaye Bathily : Je n'ai rien de particulier à dire comme observation au discours d'Idrissa Seck et encore moins à son invite autour de ce qu'il appelle le redressement. Il sait que nous de la Ld/Mpt, avec les partis de la Coalition populaire pour l'alternative (Cpa), nous sommes déjà engagés, depuis près de deux ans, dans un processus devant mener à un programme commun de gouvernement. Nous avons donc mis en place un contrat de législature pour, après les élections (que nous allons gagner, s'il plaît à Dieu), remettre le pays sur les rails. Et mettre définitivement fin aux dérives du régime d'Abdoulaye Wade, sur tous les plans. Dérives qui, aujourd'hui, ont mené le Sénégal à une situation - et je pèse bien mes mots - catastrophique. Je peux citer, entre autres, la situation de la Senelec, du monde rural, des Industries chimiques du Sénégal, de l'éducation... Il n'y a pas un seul secteur qui soit épargné par la politique chaotique du régime en place.

Wal Fadjri : Cela signifie-t-il que vous rejetez l'appel d'Idrissa Seck ?

Abdoulaye Bathily : Nous ne croyons pas qu'à l'heure actuelle, les Sénégalais doivent attendre un sauveur. Nos compatriotes doivent faire confiance à une équipe d'hommes et de femmes compétents, réunis autour de valeurs, pour redresser le pays. Ce n'est pas un individu qui peut sauver le pays. L'époque de l'homme providence est révolue. Surtout avec ce que les Sénégalais sont en train d'endurer actuellement avec Abdoulaye Wade, je pense qu'ils y regarderont par deux fois avant de confier leur destin à un marchand d'illusions, quel qu'il soit. Abdoulaye Wade, lorsqu'il était dans l'oposition, faisait toutes sortes de promesses aux Sénégalais, dont la plupart croyaient en tout ce qu'il disait. Et jusqu'à présent, il y a des gens qui disent que 'mo xam lèpe, mo mene lèpe' (c'est lui qui sait tout et qui connaît tout : Ndlr). Il faut rompre avec les marchands d'illusions qui promettent de régler tout seul les problèmes du Sénégal.

Wal Fadjri : Idrissa Seck serait-il, selon vous, un marchand d'illusions ?

Abdoulaye Bathily : Qu'il soit Idrissa Seck ou un autre, aucun individu, tout seul, ne peut redresser la situation du Sénégal. Il faut, à mon sens, faire preuve de beaucoup de modestie, de beaucoup d'humilité. Les Sénégalais ont besoin d'une équipe d'hommes et de femmes pour redresser ce pays. Il faut être modeste, il faut être humble. Les problèmes du Sénégal sont complexes. Aujourd'hui, dans la Cpa qui a été mise en place, il y a des hommes et des femmes qui, par leur cursus, leur parcours, leur expérience peuvent, à différends postes de responsabilité, s'ils sont mis en synergie, redresser le pays. C'est ça la voie. Historiquement, l'ère des pères fondateurs est terminée. Cela nous a mené à la catastrophe en Afrique. On a assez expérimenté cette voie et cela a donné ce que nous voyons maintenant. Je vais vous raconter une anecdote. Un de mes amis me disait un jour : 'Oh ! Ce Abdoulaye Wade, s'il était mort avant d'avoir pris le pouvoir, tous les jours, les gens allaient faire du ziara (se recueillir : Ndlr) sur sa tombe pour dire que, s'il avait pris le pouvoir, le Sénégal aurait décollé comme une fusée'. C'est qu'Abdoulaye Wade avait fait tellement de promesses aux Sénégalais qu'il était vu comme un messie. Je me rapelle qu'il avait même promis, à l'époque, aux femmes du monde rural qu'il leur donnerait des machines qui ne tombent pas en panne. Mais lorsqu'il est arrivé au pouvoir, on a vu ce que cela a donné. Et les Sénégalais se sont rendu compte qu'il est incapable de réaliser quoi que ce soit. Pis, ce qui était en place, il est en train de le détruire. Je crois que les Sénégalais doivent, à partir de cette expérience; faire confiance à des équipes d'hommes et de femmes. C'est dans ce sens que nous, à la Cpa, nous sommes en train de travailler pour que, dans ce qui va se faire, nous puissions répartir les rôles de telle sorte qu'il n'y ait pas un homme providentiel, mais que chacun, dans son domaine de compétence, apporte sa contribution à la construction du pays.

Wal Fadjri : Peut-on dire que vous n'envisagez pas de vous ranger derrière Idrissa Seck ainsi qu'il en a formulé le souhait dans son appel ?

Abdoulaye Bathily : Nous ne pouvons pas nous ranger derrière un Idrissa Seck. Idrissa Seck lui-même, je crois, ne s'imagine pas cela. Je crois que s'il est modeste, s'il est humble, il ne peut même pas croire un instant que nous allons nous ranger derrière lui. C'est impensable. Idrissa Seck doit faire preuve d'un plus de modestie et d'humilité. Pensez-vous qu'un Moustapha Niasse, un Ousmane Tanor Dieng, un Amath Dansokho, un Abdourahime Agne, un Abdoulaye Bathily..., tout ce monde-là, blanchi sous le harnais avec toutes les compétences qu'ils ont chacun autour de soi, et qu'Idrissa Seck n'a pas autour de lui, puissent s'aligner derrière lui ? Cela n'a aucun sens. Il faut qu'en politique, l'on fasse preuve d'un peu plus d'humilité. L'argent ne fait pas tout en matière politique. Les valeurs comptent pour beaucoup aussi, ainsi que la compétence et le sérieux. Avec l'expérience traumatisante d'Abdoulaye Wade, je pense que les Sénégalais en ont fini avec les hommes provodentiels.

Wal Fadjri : Idrissa Seck veut recruter dans les rangs du Pds, mais aussi dans ceux de l'opposition. Ne craignez-vous pas que celle-ci soit affaiblie par la mise en place de ce qui apparaît comme un troisième pôle catalysé par le maire de Thiès ?

Abdoulaye Bathily : Au contraire, l'opposition va se développer. Le rouleau compresseur est déjà lancé. S'il y a quelqu'un que la venue d'Idrissa Seck dans l'opposition doit affaiblir, ce n'est certainement pas nous, de la Cpa. Aux élections de 2000, face au Pds, toutes tendances confondues, et même avec notre soutien, Abdou Diouf a pu avoir 41 %. Si le Pds avait réalisé ses promesses, ce serait normal que ce parti puisse espérer avoir une majorité aux prochaines élections. Mais, non seulement le Pds n'a pas tenu sa parole, mais il a fait pire que l'ancien régime dans tous les domaines. Il n'y a aucun domaine dans lequel Abdoulaye Wade a fait mieux que les socialsites pendant 40 ans. C'est une régression. Donc sur quoi, ils peuvent compter pour engranger des voix. Et le pays a compris que le Pds est un tourbillon. Il n'y a pas les compétences, toutes tendances confondues, il n'y a pas, non plus, l'expérience. Le Pds, notamment Idrissa Seck, a théorisé la transhumance comme moyen de sauver le Pds. Il a pris des têtes de file du Ps, c'est-à-dire ceux qui avaient plus profité du régime socialiste, les a recyclés dans le système libéral. Mais cela a fait sombrer davantage le Pds. Parce que les transhumants qui ont amené le régime du Parti socialiste à la défaite, ce sont ceux-là mêmes qui sont aujourd'hui au Pds. Ce sont des militants de leur situation personnelle, ce ne sont pas des militants autour de valeurs. Ils n'apportent pas de voix au Pds, au contraire, ils vont accélérer la défaite de ce parti. En tout cas, nous sommes tout à fait sereins au niveau de la Cpa. C'est cette structure qui va prendre les rênes de ce pays dans les prochains mois, à la suite d'élections que nous voulons régulières, libres, démocratiques et transparentes.

Wal Fadjri : Il y a un leader au niveau de la mouvance présidentielle, c'est Abdoulaye Wade, itou pour le troisième pôle en gestation qui sera dirigé par Idrissa Seck, mais au sein de l'opposition, la question du leadership n'est pas encore réglée.

Abdoulaye Bathily : C'est ça justement l'originalité de la Cpa. Les hommes providentiels ont échoué. On ne peut plus faire de la politique comme au temps du parti unique ou du parti-Etat. On n'a pas besoin d'un leader. On a besoin d'une équipe forte en qui les gens ont confiance. C'est ce qu'Abdoulaye Wade aurait pu bâtir en arrivant au pouvoir. Parce que les gens n'ont pas voté pour lui tout seul, même s'il avait un coefficient personnel. Les gens avaient confiance à une équipe composée d'Amath Dansokho, d'Abdoulaye Bathily, de Landing Savané et là-dessus est venu s'ajouter, au second tour, Moustapha Niasse. Si Abdoulaye Wade avait joué le jeu, le Sénégal serait sorti de l'ornière. Et avec l'apport de chacun, dans son domaine de compétence, le Sénégal aurait pu prendre de l'envol. Si cela avait été fait, et si Abdoulaye Wade avait laissé les institutions remplir correctement leur mission, le Pds n'aurait pas eu besoin de la transhumance pour chercher à se maintenir au pouvoir. Mais, la réalité c'est que les militants des partis sont un petit noyau, le reste, c'est l'électorat qui change au gré des circonstances. Si un gouvcernement travaille bien, l'électorat bascule en sa faveur et le maintient au pouvoir. Dans le cas contraire, l'électorat se retourne vers l'opposition. En France, par exemple, le Parti socialiste n'a même pas 500 000 membres, mais il peut avoir la majorité si la droite fait de mauvais résultats. En régime démocratique, il ne faut donc pas confondre les militants et l'électorat, lequel nécessairement change.

Wal Fadjri : Parlez-nous du programme alternatif de gouvernement de la Cpa.

Abdoulaye Bathily : Le programme alternatif de gouvernement sera rendu public au cours du mois d'avril. Du moins l'essentiel. Il y a un groupe de travail qui est à l'œuvre depuis des mois sur cette question, alors je ne souhaiterais pas en dévoiler le contenu avant la publication. Tout ce que je peux dire, c'est que ce programme est conçu par des gens qui ont déjà géré le pays à différents postes de responsabilité. Les socialistes étaient au pouvoir et je pense qu'ils ont tiré les leçons de leur défaite. Ensemble, nous allons tirer les leçons de cette défaite, mais aussi de l'échec de l'alternance. Le bilan de toute cette expérience-là, en tant qu'hommes d'Etat responsables, ayant une vision rationnelle des problèmes du Sénégal et voulant les résoudre, nous allons la mettre à profit. Par exemple, si nous parlons des questions agricoles, un Robert Sagna du Ps est incontournable, de par son expérience. De même, on ne peut pas aborder des questions liées aux relations internationales sans prendre en compte l'expérience et la compétence d'un Moustapha Niasse. Pour ce qui concerne les relations sociales au Sénégal, un Yéro Dé, par exemple, est incontournable, etc. Dans quelque domaine que vous prenez, nous avons dans notre Cpa des hommes et des femmes compétents. Prenez, également, l'exemple d'Aminata Mbengue Ndiaye. Quand elle était à la tête du ministère de la Femme, elle avait joué son rôle en tant que ministre de la République. Mieux que tous ces ministres qui sont passés après elle dans ce département et qui ne font que du travail partisan pur et simple. La Cpa est donc une équipe composée d'hommes et de femmes, dont les compétences sont avérées. Nous ne sommes pas des marchands d'illusions.

Wal Fadjri : Amath Dansokho vient de se faire notifier sa convocation à la Division des investigations criminelles quelques jours après son camarade de parti, Ibrahima Sène, qui a passé six jours en prison. Comment analysez-vous tout cela ?

Abdoulaye Bathily : Je m'y attendais parce qu'Amath Dansokho avait déjà été convoqué pendant son absence. Mais, je pensais qu'entre-temps, la raison allait prévaloir et qu'ils allaient arrêter cette machine infernale. Au contraire, il semble que c'est une logique dans laquelle Abdoulaye Wade s'est engagée. Quand vous comptez les nombres de fois que les responsables politiques sont convoqués à la Dic sous Wade par rapport à l'ancien régime socialiste, vous vous rendez à l'évidence qu'il y a de l'abus quelque part. On n'avait jamais vu ce qui se passe actuellement avec Wade, sauf en période électorale, quand il y avait des conflits électoraux. Encore que Wade y allait de sa provocation. Comme lorsqu'il s'est autoproclamé président de la République ou encore quand il a publié ses propres résulats, le donnant vainqueur, dans son journal Sopi. Sans compter ses déclarations fracassantes. Il disait qu'il allait créer un mouvement de libération. Mais, le régime socialiste a laissé passer tout ça. Alors qu'avec Wade, il suffit d'émettre un point de vue contraire et, immédiatement, c'est la Dic. C'est qu'il croit pouvoir faire taire ceux qui s'opposent à sa politique. Or ce n'est pas possible. Tout le monde ira en prison, mais il ne pourra pas y arriver. Je pense que son itinéraire propre ne l'a pas suffisamment instruit. Nous avons commencé le combat avant Wade, donc ce n'est pas avec lui que nous allons nous taire. Nous avons combattu Senghor, qui avait plus de charisme qu'un Wade sur le plan national et international, ensuite Abdou Diouf pour aboutir au changement de régime. Wade n'a pas tiré la leçon fondamentale du 19 mars 2000, c'est-à-dire le réveil de la conscience citoyenne au Sénégal. Et il veut que celle-ci reparte dans les torpeurs du sommeil. C'est impossible. Et avec tout cela, il va recevoir le prix Houphouët Boigny. Ce sera, tout simplement, une nouvelle occasion de gaspiller l'argent de l'Etat. L'avion de commandement va faire des navettes entre Dakar et Paris aux frais de la princesse pour transporter les militants du Pds qui vont assister à la cérémonie de remise de ce prix. Pendant ce temps, Wade amène les gens à la Dic pour que l'on ne parle pas de l'argent du contribuable sénégalais qu'on est en train de gaspiller. C'est une démarche provocatrice qui va le desservir, qui le dessert déjà, et qui va précipter sa chute.

Wal Fadjri : Mais, que comptez-vous faire pour défendre votre liberté et vos droits ?

Abdoulaye Bathily : La Cpa a décidé de rendre coup pour coup. Mais nous ne nous laisserons pas divertir. C'est à nous de choisir le moment de notre combat. Nous ne sommes pas là simplement pour réagir par rapport aux actes ou aux initiatives d'Abdoulaye Wade. C'est nous qui décidons de comment et où nous allons mener le combat.

Wal Fadjri : Malgré tout, le président Wade vous appelle au dialogue.

Abdoulaye Bathily : On voit bien que Wade ne croit pas au dialogue. Il ne veut même pas du dialogue. Il veut que les gens se soumettent à lui. Il a rompu le fil du dialogue depuis qu'il est au pouvoir. Le jour de sa prestation de serment, Wade a rompu le consensus national en mettant une chanson qu'il a composée à la place de l'hymne national. Il accueille les chefs d'Etat aux couleurs de son parti. Ce n'est pas républicain. On n'a jamais vu cela du temps du régime socialiste. Le pays est aujourd'hui aux couleurs du Pds, les édifices publics, les sociétés nationales, tout. Ils ont presque la même uniforme. Même les guirlandes placées sur le boulevard de la République qui mène au palais présidentiel, sont en bleu et jaune. C'est une insulte à la République. Voilà ce qui mérite une action du procureur de la République. C'est ça qui discrédite les institutions. On ne peut même plus distinguer un officier de police d'un officier de la gedarmerie.

Wal Fadjri : Allez-vous répondre à son appel au dialogue ?

Abdoulaye Bathily : On ne peut pas dire que l'on ne répond pas à un dialogue. Mais, pour dialoguer, il faut être deux. Et Abdoulaye Wade a rompu le dialogue républicain qui lui a permis d'accéder au pouvoir. En tout cas, pour ce qui nous concerne, et en l'état actuel des choses, il n'y a qu'une seule question qui nous intéresse, c'est celle liée au processus électoral. Nous sommes à moins d'un an des élections, ce n'est pas maintenant que nous allons discuter de ce qu'Abdoulaye Wade devait faire et ce qu'il n'a pas fait, par exemple dans le monde rural, pour les Ics ou la Senelec. Sur ces questions, il a ses conseillers, sans compter la quarantaine de conseillers avec rang de ministre qui l'entourent. La Cpa ne servira pas de cabinet de consultance pour Abdoulaye Wade. (A suivre)



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