LES 16 ET 20 MAI À L’UNESCO ET AU PALAIS DES CONGRÈS DE PARIS : Dans les coulisses des préparatifs de deux grandes dates

Mardi, le président de la République sera à l’Unesco pour recevoir le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Samedi, il présidera, au Palais des Congrès, un méga-meeting du Parti démocratique sénégalais, après un rapide aller et retour à Genève pour y recevoir une autre distinction pour son engagement en faveur de la solidarité numérique. Ses compatriotes baignent dans une ferveur qui va crescendo.

Il y a un parfum d’effervescence déjà à l’aéroport Paris-Orly. Ce samedi commence par une première bonne nouvelle : la météo clémente est favorable à la joie diffuse de Sahéliens ayant une aversion pour les rigueurs de l’hiver. Les derniers galops du printemps vers l’été sont les témoins, dans la capitale française, de la consécration d’un pays à travers l’œuvre de son président de la République. D’autres témoins se bousculent pour une place à l’ombrelle de l’imposant siège de l’Unesco, organisation ayant porté son choix sur Me Abdoulaye Wade. Ils sont des figures marquantes du paysage politique sénégalais qui se retrouvent dans une fusion d’enthousiasmes bavards. À les voir, il est aisé de comprendre que le Dakar des politiques, des intellectuels et des journalistes se réchauffe les idées sur les bords de la Seine, à quelques jours de la remise du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix. Les échanges fusent, portant sur l’état de la démocratie sous les présidents Senghor, Diouf et Wade, les réalisations de l’Alternance et les raisons d’espérer ou de désespérer du Sénégal. Dans cette fournée d’idées et de cette galerie de visages familiers ou pas du tout, un homme se lance dans une course contre les effets du temps. Il a commencé son compte à rebours depuis fort longtemps. Patron de la Cellule initiatives et stratégies (Cis) de France, Lamine Thiam promène sa silhouette longiligne sur les abords de l’aérogare. En quelques mots, nous avons une ébauche de son rôle central dans le parti et l’accueil de son Secrétaire général national.

Son domicile de la cité Villeneuve-la-Garenne est une sorte de Quartier général. Les militants y défilent. D’autres compriment les distances à l’aide du téléphone portable. Lamine Thiam en compte deux. Les appareils ne cessent de claironner. Avec un calme égal, il fournit des informations sur l’organisation de la journée du 16, date de la remise du Prix Houphouët-Boigny et celle du 20 mai, pour le méga-meeting prévu au Palais des Congrès. Marseille, Toulouse, Le Havre, entre autres villes de l’Hexagone, viennent aux nouvelles.

Tous engagés dans les derniers réglages

Les responsables locaux sont débordés. Pour chaque ville, pas moins de 300 Sénégalais sont prêts à assister à l’instant historique de cette remise du prix au président Wade. Des nouvelles sont aussi données sur l’arrivée des responsables du Parti démocratique sénégalais. En début d’après-midi, Ousmane Masseck Ndiaye, ministre du Tourisme, Adama Sall, ministre de la Fonction publique, du Travail et des Organisations professionnelles, Abdoul Malal Diop, ministre des Sénégalais de l’extérieur rencontrent leurs compatriotes, sous la direction du député des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Ciré Sall, pour les derniers réglages. Le temps est précieux. Les demandes d’entretien rendent hésitants les différents responsables, pas parce que le sujet ne les intéresse pas, mais bien parce qu’ils sont débordés. Ils cherchent à trouver un arrangement, en conviant à leur programme. Les femmes, par exemple, annoncent un dîner et une soirée sénégalaise. En somme, l’utile et l’agréable, à soixante-douze heures de la cette autre grande date du 16 mai. Les responsables de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl), section de Paris sont, eux aussi, tiraillés entre deux réunions vers 15 heures, le samedi. Leur Secrétaire général, Chérif Sy, s’est trouvé un slogan pour dépeindre la situation politique au Sénégal : “ Wade travaille, l’opposition tente de nous divertir ”. Simplement. Ses frères de parti et lui se veulent les boucliers du président de la République. “ Nous souhaitons longue vie à cet homme qui a tant fait pour le Sénégal et en si peu de temps. Nous avons un objectif de mobilisation de 1000 personnes ”, confie-t-il.

L’arrivée de son Secrétaire général national et ministre de la Jeunesse, Aliou Sow, le sublime. Il attend la Coalition populaire pour l’Alternative (Cpa) de pied ferme. “ Ils seront au Métro Cambronne. Nous ne serons pas loin de là ”, promet-il. Il est irrité par les accusations de dérives autocratiques portées par une partie de l’opposition contre le chef de l’État.

“ Cette opposition est puérile. Vous ne verrez jamais un opposant français parler de Chirac et de ses supposés comptes au Japon à l’étranger. Le Sénégal est le seul pays au monde où l’opposition se permet de donner des informations sans les vérifier. Nous sommes contents de Wade. Depuis qu’il est au pouvoir, il n’y a pas de gros danger sur le Sénégal. Il faut aussi voir ce que Wade a fait durant sa trajectoire. Il a réussi des médiations. Les Africains sont contents de ce prix. Il est l’un des rares chefs d’État à avoir un contact poussé avec le Maghreb, à travers le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et la coopération exemplaire entre le Sénégal et le Maroc. C’est quelqu’un d’extraordinaire ! ”, explique M. Sy. Il y aura 150 jeunes pour l’animation. Meïssa Ndiaye, président de l’Ujtl, se félicite de l’action de Me Wade. “ De 30 bourses, le chef de l’État a porté le nombre à 3500, bourses et aides cumulées. Nous voulons dire “ merci ” au président de la République ”, souligne-t-il.

Il a conçu des affiches. L’image est sur le web et suscite des réactions diverses. Lamine Thiam consulte le site en question et commente les appréciations des internautes. Avec philosophie. Des Sénégalais de Paris continuent de défiler dans son appartement. L’un d’eux, Assane Camara, est particulièrement en verve. “ Vous voyez ce qui se passe à Paris ? L’opposition surestime ses forces ”, assène-t-il. Le lendemain, à Jouy-Le-Moutier, cet homme, qui s’active dans un mouvement de soutien au Secrétaire général de la Présidence de la République, Abdoulaye Baldé, prépare les 16 et 20 mai dans son domicile. Autour d’un repas familial. Les villes de province téléphonent. Lui aussi est débordé. Mais il tient le coup. Au nom d’un engagement aux côtés du président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour un Sénégal debout.