Le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) n’est pas resté indifférent par rapport à l’attribution par l’Unesco, du Prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, au président de la République, Me Abdoulaye Wade. Bien au contraire ! Par la voix de son secrétaire général, Jean-Marie François Biagui, le Mouvement séparatiste casamançais s’est dit heureux de présenter au chef de l’Etat ses sincères et vives félicitations. «Au nom du Mfdc, principalement de son président, M. l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, ainsi qu’à mon nom propre, je suis heureux de vous présenter mes sincères et vives salutations», a écrit M. Biagui, à travers une lettre en date du 16 mai dernier, et envoyée depuis Villeurbanne, en France. A ses yeux, le Prix Houphouët-Boigny pour la paix, reçu le 16 mai, par le président de la République, de la part de la communauté internationale «en guise de témoignage et de reconnaissance pour (ses) actions soutenues en faveur de la paix, partout à travers le monde, mais aussi et surtout en Casamance, au-delà de (sa) personne, c’est le Sénégal tout entier, qui vient ainsi de se distinguer à la face du monde, en tant que pays de tolérance et de paix, reconnu comme tel, malgré les vicissitudes liées au conflit qui oppose l’Etat au Mfdc, depuis maintenant près d’un quart de siècle».
Aussi, espère-t-il, la distinction ainsi reçue pourrait rappeler au récipiendaire «l’urgence de parachever le processus de paix en Casamance, dans la justice et la vérité». Jean-Marie François Biagui se dit convaincu, avoir en charge de la direction du Mfdc, et pratiqué l’émissaire de l’Etat chargé du «dossier Casamance», Me Mbaye-Jacques Diop. Ce dernier pourrait réussir sa mission, si l’Etat met à la disposition tous les moyens humains, matériels et financiers nécessaires, pour une gestion idoine du processus de paix en Casamance. Faute de quoi, prévient M. Biagui, «les colporteurs et autres fossoyeurs de la paix continueront à faire la pluie et le beau temps en Casamance, notamment en cette veille de rendez-vous électoraux cruciaux». Il rappelle au demeurant au chef de l’Etat que «le conflit fratricide, dont le Mfdc et la Casamance sont les victimes depuis deux mois, est à mettre au sinistre crédit de ces derniers, même si, à des fins qui leur sont propres, ils ont dû, hélas, vous convaincre de la nécessité de cette œuvre macabre aux conséquences incalculables» (sic). Avant de rassurer que la paix en Casamance est possible, à la seule condition que «les principaux acteurs concernés se (soient) véritablement affranchis de l’idée qu’elle passerait nécessairement par la reddition, la destruction ou l’autodestruction du Mfdc et qu’ils se (soient) résolument inscrits dans la logique de vraies négociations de paix».
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