Le ministre, porte-parole du président de la République a publié un communiqué dans lequel il nie toute existence d’un document dans lequel Abdoulaye Wade s’engage à quoi que ce soit par rapport à la libération de Idrissa Seck. C’est en tout cas ce qui ressort, en substance, du communiqué de Me El Hadj Amadou Sall, communiqué lu par certaines radios de la place. Car ce document, Le Quotidien ne l’a pas reçu, bien que devant être l’unique destinataire.
Ainsi, la Présidence a nié hier encore toute existence d’un protocole d’accord entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck. Un démenti de pure forme, et c’est dommage qu’il tombe neuf mois après. Oui, car l’information a été publiée depuis le début du mois de février dernier. Dans son édition du samedi 4 février 2006, Le Quotidien avait annoncé que la sortie de prison de Idrissa Seck, prévue pour le mardi suivant, c’est-à-dire le 7 février (et il est bien sorti ce jour-là !), était la conséquence d’âpres négociations menées par Me Nafissatou Diop Cissé, notaire de son état et Me Ousmane Sèye, avocat.
A sa sortie, Idrissa Seck avait soutenu qu’il n’avait jamais marchandé sa sortie et qu’il n’avait rien promis en contrepartie de sa liberté. Il était bien à l’aise en faisant ses déclarations, car il savait que ses adversaires n’allaient pas le démentir. Du moins à ce moment-là. Et mieux, l’ex-Pm savait qu’à ce moment, du côté de la Présidence, personne ne disposait d’une quelconque trace des négociations.
A Me El Hadj Amadou Sall, Le Quotidien lui oppose la réponse de Me Nafissatou Diop Cissé, servie, hier, sur les ondes de la Rfm. Tout comme Le Quotidien l’avait fait en son temps aux avocats de Idrissa Seck, qui se glorifiaient que le droit ait été dit dans la sortie de leur client. A ce moment, c’est un entretien de Me Ousmane Sèye, depuis Bamako où il se trouvait, qui avait remis les pendules à l’heure. Il avait demandé, en son temps, à tous les avocats de l’ex-Pm de «se taire», car n’étant pas au courant des tenants et aboutissants de la libération de Idrissa Seck. Aujourd’hui donc, la meilleure réponse est venue de Me Nafissatou Diop Cissé, protagoniste au premier plan dans cette affaire. C’est d’une voix exaspérée qu’elle a déversé sa bile sur les ondes de la Rfm. L’objet de son courroux ? Me El Hadj Amadou Sall ne s’est pas seulement contenté de démentir, mais il est allé plus loin en accusant Idrissa Seck d’avoir fait des propositions écrites à Me Abdoulaye Wade. Une correspondance qui est restée sans suite. Une déclaration de trop ? Cela en a tout l’air, à entendre la notaire. A l’intention de ceux qui l’ignoraient, elle a tenu à apporter ces précisions : «C’est le lundi 14 novembre 2005 que j’ai été approchée par Me Ousmane Sèye et le sieur Alex Ndiaye pour être reçue le même jour par le Président Abdoulaye Wade dans ses appartements privés. Ils avaient des propositions à transmettre à Idrissa Seck. (…) Par la suite, des dispositions ont été prises par le Garde des Sceaux pour me permettre d’accéder à la prison de Rebeuss, le 15 novembre 2005, et transmettre les propositions à Idrissa Seck. Je suis formelle : Idrissa Seck n’a jamais fait de proposition à qui que ce soit. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais ce qui s’est passé est tout autre.»
Démenti au démenti ne peut être plus circonstancié et plus clair. Maintenant, il ne reste à Me El Hadj Amadou Sall qu’une alternative : produire le document portant les propositions de Idrissa Seck dont il est fait état dans son communiqué. Ce qui paraît impossible. A moins que… la lettre de prison de Clédor Sène durant l’affaire Me Sèye puisse inspirer plus d’un.
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