Madior DIOUF s'interroge : ‘Que faire dans un gouvernement de 100 jours ?’

Madior DIOUF s'interroge : ‘Que faire dans un gouvernement de 100 jours ?’
Tout comme son collègue Abdoulaye Bathily reçu une heure avant lui, Madior Diouf a décliné l'offre du chef de l'Etat pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. ‘Entrer dans un gouvernement de 100 jours !’, s'est-il exclamé devant les journalistes qui voulaient connaître sa réponse au chef de l'Etat.

‘Nous n'avons pas été autorisés à discuter sur un gouvernement d'union nationale tout comme sur le report des élections du 25 février 2007’, a affirmé Madior Diouf accompagné de ses bras droits Amadou Koly Niang et du Dr Pape Diop Blondin. Madior Diouf et ses camarades soulignent avoir fait observer au chef de l'Etat qu'à la date de signature de sa lettre d'invitation, le 26 octobre 2006, ‘nous sommes exactement à cent jours des élections législatives et présidentielle du 25 février 2007. Ce fait écarte la possibilité d'accepter l'argument qui se dit convaincu que la synergie des nos forces (le Pds et l'opposition, Ndlr) nous permettra certainement d'aller plus loin dans des réalisations positives appréciées par notre peuple’.

Le secrétaire général du Rnd d'indiquer que ‘les seules discussions qui intéressent le Rnd à quatre mois des élections, concernent le processus électoral et le contenu des arbitrages du chef de l'Etat sur les cinq points de désaccord sur le code électoral. Des points sur lesquels nous avons eu des insatisfactions après l'arbitrage de Me Wade’. Suffisant pour que Madior Diouf affirme que ‘le président de la République, secrétaire général national du Pds, poursuit les voies de fait sur le processus électoral et ignore totalement les acquis démocratiques, depuis le dialogue national de 1992, réaffirmé par la Constitution du 22 janvier 2001, sur le système électoral’. Et le secrétaire général du Rnd de citer ‘les actes autoritaires’ du régime libéral : le non respect du calendrier électoral républicain, le couplage ‘autoritaire’ des deux scrutins législatifs et présidentiel, l'augmentation du nombre des députés de 120 à 150, l'accaparement des médias du service public par le parti du président, l'introduction du système censitaire dans les élections par la voie du montant de la caution électorale choisie pour écarter les deux tiers des concurrents, le formalisme inefficace des rencontres du ministre de l'Intérieur et des partis politiques et enfin la modification ‘autoritaire’ des règles du jeu électoral en violation des accords de la Cedeao qui interdisent ‘toute modification des règles du jeu à six mois des élections’.

Autant de raisons qui amènent le Rnd à croire que les urgences se trouvent ailleurs que dans un gouvernement d'union nationale. D'ailleurs, Madior Diouf dit clairement qu'il était venu répondre à l'appel ‘pour discuter des problèmes du pays. Il s'agit bien sûr des problèmes généraux du pays, mais aussi des problèmes du système électoral. D'autre part, le président de la République a évoqué avec nous des problèmes de l'Afrique. Pour le détail, nous nous en référerons au Rnd et les réponses lui seront communiquées’.