Le clash pourra-t-il être évité entre Doudou Sarr et Mahmout Saleh ? En tout cas, les divergences de vue entre les deux responsables de l'Urd/Fal (muée en Nouveau parti par Mahmout Saleh sans le consentement de Doudou Sarr) ont atteint une profondeur abyssale. Et, la réunion du secrétariat national, prévue cet après-midi à 17 h, destinée à sauver les meubles, apparaît comme une gageure. C'est que ce week-end, à Saint-Louis, on a touché le fond lors de la réunion du secrétariat national du Nouveau parti ou de l'Urd/Fal, c'est selon. En effet, des échauffourées ont opposé les partisans de Mahmout Saleh et ceux de Doudou Sarr, bloquant ainsi la rencontre qui a fini en eau de boudin.
A l'origine de la discorde, la volonté de Mahmout Saleh de supprimer le poste de président du parti. Le poste qu'occupe justement Doudou Sarr. A la place, il a préconisé le renforcement de celui de Délégué national chargé de l'orientation, que lui-même a en charge, l'équivalent du Secrétaire général dans certaines formations politiques. Dans la foulée de sa réforme, Saleh propose Doudou Sarr au poste de Délégué national adjoint et démet le délégué national chargé de la communication, Alioune Guèye, pour le faire remplacer par Pape Ndao qui portera en même temps la casquette de porte-parole du Nouveau parti.
Mais, ces mesures ont jeté l'émoi dans le camp de Doudou Sarr et titillé la fatuité des partisans du président de l'Urd/Fal qui les ont rejetées avec véhémence. L'un d'entre eux, le délégué national chargé du Sport, Elimane Racine Sy, ne s'arrête pas là. Il a opposé une contre-proposition pour demander l'exclusion de Mahmout Saleh du parti. Moins prosélyte, Doudou Sarr invitera Saleh à décliner, d'abord, les critères de sa proposition. Mais, ce dernier fait la sourde oreille et soumet au vote sa proposition. Et, face à la réticence des proches de Doudou Sarr, il décide de faire évacuer la salle. S'ensuivit une rixe entre les deux camps pendant laquelle des armes blanches ont même été sorties de leur fourreau.
Cette scène de violence n'est, à la vérité, que le côté émergent de l'iceberg. Une bataille de leadership a, en effet, toujours opposé Doudou Sarr et Mahmout Saleh. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'une direction collégiale fut instaurée lors du congrès des 5 et 6 juin 2004. Non sans diffcultés, puisque les débats étaient homériques et chacun voulait enfiler le manteau de leader du parti. Finalement, un compromis avait pu être trouvé et au sortir de ces conclaves, Doudou Sarr s'était retrouvé au poste de président de l'Urd/Fal et Mahmout Saleh, Délégué national chargé de l'orientation.
Avec cette direction partagée, on pensait que les démons de la division étaient définitivement conjurés. Que nenni ! Dans leurs actes de tous les jours, il était aisé de déceler le malaise entre les deux hommes. Visiblement, ils se disputaient encore le manteau de leader de l'Urd/Fal. Finalement, la direction collégiale s'est réduite en une dualité au sommet entre Saleh et Doudou Sarr, exacerbée par leurs partisans respectifs. Entre-temps est survenu ce qu'il convient d'appeler l'affaire Saleh. Ce dernier, après un accrochage avec des éléments du service d'ordre, lors du procès de Madiambal Diagne, avait écopé d'une peine de six mois ferme, avant de bénéficier d'une liberté provisoire au bout de 45 jours de détention. Après son élargissement, Saleh s'était émmuré dans un long silence. Une période mise à profit par Doudou Sarr pour s'ériger numéro 1 de l'Urd/Fal.
Sorti de sa léthargie, Saleh met les bouchées doubles comme pour rattraper le temps perdu. Il multiplie les sorties médiatiques et se lance dans une tournée nationale. Afin de marquer au fer rouge son retour sur la scène politique, Saleh décide de changer la dénomination de l'Urd/Fal qui vient le Nouveau parti. Il n'en fallait pas plus pour réveiller les divergences entre lui et Doudou Sarr. Mais, ce dernier évite l'affrontement direct et met en selle Elimane Racine Sy qui, du coup, devient le plus farouche pourfendeur des initiatives de Saleh. La dernière qu'il vient de torpiller est celle relative à la suppression du poste de président du parti qu'occupe son mentor. Une mesure qu'il juge arbitraire et qui a fini de mettre de l'huile sur le feu.
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