Mamadou Diop «Decroix», numéro deux d’And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads), s’est dit pour la création d’«un vaste courant» politique lié au président de la République, Abdoulaye Wade, qui est à l’entame d’un second mandant suite à sa victoire à la présidentielle du 25 février dernier. «Moi, je verrai bien un vaste courant de toute cette souche-là», a dit l’ancien ministre du Commerce, parlant, hier, dans l’émission Tribune de la radio Océan FM, des perspectives qui s’offrent aux partis pressentis pour se retrouver autour du «pôle de gauche». «Et pour moi, ce courant doit avoir quelque part un rapport avec Wade, vu ce qui s’est passé le 25 février», a-t-il dit faisant allusion à la victoire du candidat de la Coalition 2007 qui a remporté le premier tour avec 55,90% des suffrages, selon le décompte officiel du Conseil constitutionnel. «Le pays s’est prononcé pour Wade», a-t-il fait remarquer avant d’ajouter: «pour moi, il y a un avant 25 février et un après le 25 février. Pour moi, dans ce pays, maintenant, il y a un avant et un après. Tout le monde peut ne pas être de cet avis, mais pour moi, c’est comme ça».
Soulignant que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a eu 500.000 voix lors du scrutin présidentiel et donc se présente comme le «premier opposant», Mamadou Diop «Decroix» est d’avis qu’il «faut aller beaucoup plus loin» que la constitution d’un pôle de gauche. Ce regroupement souhaité par l’ancien ministre du Commerce va concerner, selon lui, «beaucoup de monde qui se sont réclamés, qui se réclament encore» des valeurs qui avaient animé l’ancienne opposition au Parti socialiste alors au pouvoir avant l’alternance politique de mars 2000. Le numéro deux d’And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme a ainsi fait référence à des personnalités politiques «qui sont partout, qui sont dans les partis d’opposition, qui sont au Pds, qui sont sans parti, etc.» Parlant du combat de ces derniers et des sacrifices qu’ils ont consentis, Mamadou Diop «Decroix» a indiqué : «ce patriotisme-là, cet amour de ce pays et de l’Afrique, je considère que ça ne peut pas être perdu. Ce n’est pas possible. Je ne peux pas, moi, imaginer que demain, quand le président Wade doit partir, qu’on dise : ce sont les porteurs de l’ancienne politique». A propos des «ajustements majeurs et des révisions déchirantes» que certains partis, dont le sien doivent effectuer, conformément à leurs résultats lors de la présidentielle passée, il a précisé qu’il s’agit, à travers pareille démarche, «de considérer que la manière dont nous faisions la politique depuis le départ est quelque part erronée». «Moi, je crois qu’il y a sûrement des explications qu’il faudra se donner mutuellement entre And-Jëf et le Pds pour voir ce qu’il faut faire», a-t-il répondu à une question relative aux rapports futurs de ces deux formations politiques qui collaboraient au sein du gouvernement depuis mars 2000.
Les explications entre Aj/Pads et le Pds vont déterminer s’il faut «continuer à rester ensemble et à quel prix» ou bien se séparer «pour de bon. C’est une question qui est sur la table», a-t-il souligné. «On ne peut pas solder les comptes de cette façon», a ajouté M. Diop, en référence à la manière dont les ministres de son parti ont quitté le gouvernement après la victoire du président Wade. Au lieu de soutenir ce dernier, Aj/Pads avait présenté son propre candidat, en la personne du secrétaire général du parti, Landing Savané. «Le parti dit qu’il faut renouer le dialogue avec le Pds. Et nous y travaillons. Nous travaillons à renouer le dialogue avec le Pds et nous verrons ce qu’il en sortira», a indiqué Mamadou Diop «Decroix», rapportant des décisions sorties d’une récente réunion des instances dirigeantes de sa formation politique.
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