C'est durant la phase de confection des deux commissions paritaires, celle de l'opposition comme celle de la mouvance présidentielle, pour passer au dialogue, que le climat politique sénégalais s'est comme par enchantement, dégradé. Du fait simplement des actions que posent quotidiennement des proches collaborateurs du président de la République. Qui n'ont qu'un objectif : la non-tenue du dialogue politique, qui peut décrisper la situation politique tendue dans laquelle se trouve le Sénégal et leur coûter leurs places. L'appel au dialogue politique lancé par Me Abdoulaye Wade le 31 décembre 2005 et le 3 avril 2006, suivi de l'invitation de l'opposition à ses côtés pour recevoir le prix de l'Unesco, ne semblent pas traduire le climat politique sénégalais. Car la scène politique sénégalaise est en ébullition.
La cause n'est pas liée aux déclarations fracassantes des leaders de l'opposition, qui leur valent des convocations à la Division des investigations criminelles (Dic), mais à des actes posés par des membres du gouvernement. Des actes qui ne visent qu'à saboter le rapprochement entre le pouvoir et l'opposition. Hypothéquant par la même occasion le dialogue politique initié par Me Abdoulaye Wade, le président de la République du Sénégal. Depuis qu'il a lancé son appel au dialogue, Me Wade a accepté les conditions posées par la Coalition populaire pour l'alternative (Cpa), et ne cesse de trouver des passerelles pour être en liaison directe avec les leaders de l'opposition et les appeler au dialogue. Mais au même moment, certains de ces proches collaborateurs remuent ciel et terre pour que ce dialogue nécessaire n'ait jamais lieu. C'est d'ailleurs dans ce sens que beaucoup de fausses informations lui ont été servies pour le mettre en mal avec Amath Dansokho en particulier, et l'opposition en général. C'est sur ce registre qu'il faut ranger les fausses informations qu'il a reçues sur la crise universitaire mais aussi à propos de l'histoire «du blanchiment de l'argent volé dans les banques en Côte d'ivoire» dont on accuse Dansokho. Contrairement à ce qui est distillé ça et là, ce n'est pas Farba Senghor, ou Pape Samba Mboup, qui font entrave à ce dialogue politique. Car, restant fidèles à eux-mêmes, ils sont toujours du côté de Me Wade quelle que soit la décision ou le chemin qu'il prend. C'est aussi le cas du Premier ministre, qui est aux petits soins pour Me Wade. Tout porte à croire que Me Wade est sur le point de découvrir la vérité sur ses collaborateurs, qui ne sont à ses côtés que pour leurs intérêts personnels. L'opposition est dans la même dynamique que Me Wade. Elle est convaincue que le dialogue reste la seule porte de sortie. Un dialogue portant sur des questions fondamentales comme les prochaines élections, le processus électoral, le couplage des élections, la crise casamançaise, et la question des libertés d'expression. Sans oublier les «problèmes ponctuels» que sont l'affaire Dansokho et l'affaire Dias, qui risquent de porter atteinte au dialogue politique. Auquel tous les acteurs politiques sont dans les dispositions de participer.
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