XIBAR.NET (Dakar, 8 Aout 2009 - Tout porte à croire que Mbackyou Faye a complètement fini sa traversée du désert ; lui qui recevra, à grandes pompes et à domicile, le guide spirituel Serigne Bara Mbacké Falilou, qu’il partage avec Me Wade, qui lui a octroyé 30 hectares pour la réalisation du monument de « la renaissance africaine ».
L’ancien maire de Grand Dakar, Mbackyou Faye, du temps du règne des socialistes, revient de très loin. Il y a moins de quatre ans, son usine de charbon avait mis la clef sous le paillasson et saisie par des banques. La suite est connue : comme bon nombre d’anciens socialistes, il ira transhumer au Parti démocratique sénégalais. Avec le « monument de la renaissance », qui tenait très à coeur le président de la République, il a décroché le jackpot : Me Wade lui attribuera des terres, estimées à une valeur de près de soixante-dix milliards de nos francs, pour qu’il réalise, avec les Coréens, la statue qui se dresse sur la Corniche ouest, pour un coût de 12 milliards !Au bas mot, Mbackyou Faye empoche cinquante milliards de nos francs. Un bonheur ne venant jamais seul, le multimilliardaire recevra dimanche prochain, dans sa résidence de Fann, son marabout et non moins khalife général des Mourides, Serigne Bara Mbacké Falilou.
C’est probablement parce qu’il est le disciple de celui-ci, tout comme Me Wade, que le chef de l’Etat a jugé plus intéressant de faire avec lui « l’opération extraordinaire ». Dixit Me Wade. Le déplacement de Serigne Bara rappelle celui que le troisième Khalife général des mourides, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, avait effectué à Dakar, auprès de son disciple : le défunt multimilliardaire Ndiouga Kébé. Une différence, quand même : M. Kébé aurait puisé ses richesses au Zaïre, grâce au président de l’époque, Mobutu Sessé Seko. Mbackyou n’a pas eu besoin de sortir de la capitale sénégalaise. Mais, sa subite métamorphose fait dire à d’aucuns que M. Faye ne serait qu’un prête-nom d’un « lobbying mouride », dont Pape Diop, président du Sénat et ancien maire de Dakar, n’est pas inconnu. Qui vivra, verra !
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