ME ABDOULAYE WADE AUX MEMBRES DU GOUVERNEMENT : « Je ne veux plus voir de marché de gré à gré »

Le Populaire - Le président Wade a tapé sur la table, hier à Saly, lors du séminaire gouvernemental sur la restitution des résultats de la dernière réunion du Groupe consultatif sur le Sénégal qui vient de se tenir dans la capitale française. Il a demandé plus de transparence dans la passation des marchés et mis en demeure les autorités publiques de ne plus passer des marchés par entente directe. « Je ne veux plus voir de marché de gré à gré, a-t-il dit aux ministres, lors de cette rencontre destinée à la mise en place d’un mécanisme d’absorption des ressources qui ont été allouées au Sénégal et qui sont estimés à plus de 2500 milliards de F Cfa pour les 3 prochaines années.

Tout l’Exécutif était hier à Saly, plus précisément à l’hôtel Lamentin Beach pour un « séminaire, premier du genre », selon le mot même du chef de l’Etat qui en a présidé les travaux. Si la rencontre a été spéciale, c’est parce que, selon Me Wade, « ce séminaire ne visait pas à évaluer quoi que ce soit », mais est mu par un « souci de transparence interministériel ». Et dans ce registre, le président a été sans équivoque dans les directives qu’il a données aux membres de son gouvernement en matière de bonne gouvernance. Parlant des passations de marché, le président Wade a demandé qu’elles soient complètement assainies et a tapé sur la table. « Je ne veux plus voir de marché de gré à gré. Que personne n’évoque plus jamais des questions d’urgence pour passer des marchés de gré à gré au détriment de l’appel d’offres, pour éviter les controverses, les contestations, les recours etc. Même s’il se pose des problèmes de délais, que les autorités publiques se débrouillent pour se préparer à temps et lancer des avis d’appel d’offres, dans le respect total des procédures de passation des marchés pour une totale transparence ». Et il ne s’arrête pas là, même dans les cas où il s’agira de prendre un cabinet d’études pour gérer les grands projets de l’Etat, Me Wade a instruit les autorités publiques de choisir sur la liste générale des cabinets accrédités ou sur la liste des cabinets proposés par les bailleurs de fonds. Dans cette même lancée et pour éviter les cas d’urgence souvent évoqués, il a décidé de loger 10 milliards au ministère de l’Economie et des Finances, un fonds qui servira à anticiper sur les études préalables nécessaires à la réalisation des projets et programmes de l’Etat.

Sur un autre registre, s’agissant de la flambée des prix, Me Wade dit qu’« il n’est pas possible de supprimer cette hausse généralisée parce que cela dépend des cours mondiaux du pétrole. L’Etat ne peut plus supporter les subventions qui permettaient d’atténuer ces hausses et qui avaient commencé à frôler la barre des 100 milliards de F Cfa ». Il annonce des mesures prises sur le court terme pour amoindrir le problème avec la production de biocarburant. Dans le long terme, le président mise sur l’exploitation des gisements de pétrole découverts au large de Saint-Louis et Cayar. Le président, qui a tenu à exhiber des photos des sites en question réalisées par les Émiratis de Dubaï, a assuré que l’exploitation de ces gisements va démarrer dès 2008. Il a d’ailleurs demandé au ministre de l’Energie Samuel Sarr de lui proposer un « Monsieur pétrole » comme on le fait dans d’autres programmes.