Me Wade et Idrissa Seck négocient-ils secrètement ? Se sont-ils déjà entendus comme le prétendent certains ? Peut-on s’attendre à un retour d’Idrissa Seck au Parti démocratique sénégalais (Pds), après la fracassante exclusion de ce dernier avec l’essentiel de ses lieutenants du Pds ? Autant de questions qui se posent aujourd’hui. Depuis quelques jours en effet, à la faveur de la proximité des élections, le débat est soulevé. Aussi bien dans l’entourage de Me Wade que celui d’Idrissa Seck, les notes sont divergentes...
"Je ne suis pas contre le retour d’Idrissa Seck, pas du tout alors. On va vers des élections, on a un parti politique qui s’appelle le Pds et on voudrait au soir du 25 février 2007, remporter l’élection présidentielle à 95 ou 98%. Si on peut réunir autour de notre candidat toutes personnes qui nous permettraient d’atteindre cet objectif, on le ferait". Venant de Souleymane Ndéné Ndiaye, ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, ces propos relayés par le quotidien Wal Fadjiri valent bien leur pesant d’or. D’abord parce que c’est un homme estampillé "faucon" qui tient de tels propos mais aussi parce qu’il fait partie de l’entourage immédiat du Président Wade. Personne ne s’imagine que Souleymane Ndéné Ndiaye, vu le poste (particulièrement instable) qu’il occupe, puisse de son propre chef prendre l’initiative de défendre des retrouvailles entre Idrissa Seck et son ex-mentor s’il n’avait pas quelques garanties. Ou alors qu’il ait vent de des informations sur certaines dispositions du Président Wade. Ce, d’autant plus qu’il n y a guère longtemps, le même Souleymane Ndéné Ndiaye, alors porte-parole du Président, s’était signalé par des propos très durs contre le maire de Thiès. Même s’il nie aujourd’hui l’existence de négociations et parle de rumeurs, on admettrait très mal que d’un coup, le "faucon" ( ?) qu’il est, change subitement de position pour défendre une ligne qui pourrait bien lui coûter son poste (en temps normal au Pds).
Souleymane Ndéné Ndiaye n’est le seul à s’être signalé depuis hier sur le thème du retour d’Idrissa Seck. Farba Senghor aussi dont la proximité avec la famille présidentielle n’est plus à prouver. Au moment où Souleymane Ndéné Ndiaye confie à nos confrères de Walf qu’il n’est pas contre les retrouvailles, l’Express News, un journal proche du ministre de l’Agriculture rapporte les propos que ce dernier a tenus depuis Joal : "le Président n’a jamais envoyé d’émissaires auprès d’Idrissa Seck. Il ne le fera jamais parce qu’il n’a pas besoin de ses services... Personne dans le parti ne souhaite le retour de cet homme. C’est faux". Le démenti est presque automatique et c’est le ministre d’Etat, directeur de cabinet du Président qui l’administre presqu’en temps.
Qui donc dans cette affaire tire les ficelles ? Idrissa Seck ? Me Abdoulaye Wade ? Ou les deux à la fois. Car, si le camp des "faucons" du Palais est aujourd’hui divisé, du côté de l’entourage d’Idrissa Seck, on n’émet pas non plus sur la même longueur d’onde. Le Porte-parole d’Idrissa Seck, Oumar Sarr est en effet connu pour n’être pas trop favorable à de futures retrouvailles. De même Yankhoba Diattara, un fidèle d’entre les fidèles d’Idrissa Seck a publiquement laissé entendre, à l’image de Farba Senghor, qu’il ne militait pas en faveur d’un retour d’Idrissa Seck à la maison du père. Les deux camps, comme s’ils étaient partagés les rôles, ont donc leurs "faucons" et leurs "colombes" (ainsi que des "carpes"). Des pièces qui ont sans doute leurs rôles à jouer mais qui ne se rangeront pas toutes d’elles mêmes lorsque les véritables maîtres du jeu qui se cachent derrière décideront d’abattre leurs cartes dans un sens ou dans l’autre. Ce qui ne saurait inévitablement tarder.
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